Quelle place pour l’ambition quand la fin du monde est proche ?
Cet article est issu de l’ancien blog de Swile. Le Président de la République l’a dit fin août : l’ère de l’abondance, […]
Cet article est issu de l'ancien blog de Swile.
Le Président de la République l’a dit fin août : l'ère de l’abondance, c’est fini. Par définition, l’abondance signifie « grande quantité, quantité supérieure aux besoins ». Un des moteurs peut être l’ambition, c’est-à-dire le « désir ardent de posséder quelque chose, de parvenir à (faire) quelque chose ». Mais alors si plus d’abondance, plus d’ambition aussi ? Qu’est-ce que cela veut dire pour les jeunes actifs qui débarquent dans la vie active ?
Pour répondre à ces questions, nous avons interrogé trois profils de jeunes actifs. Voici leur définition de l’ambition version 2022, après un été de canicule, d’incendies, d’inondations et avant un hiver sous pression énergétique.
Aménager (un peu) ses rêves de départ
Anéss vient d’être diplômé d’une école de commerce et d’intégrer un cabinet de conseil. Il l’avoue de ses vœux, c’était “son rêve”. Pour lui c’était clair : il fallait travailler plus pour gagner plus, pour être plus heureux. Et puis, il le reconnaît volontiers, il n’a pas cet “esprit vert”, symptôme d’une sensibilité tenant compte de la préservation de l'environnement.
Mais ça, c’était avant sa prise de conscience. Aujourd’hui, il a atteint son objectif professionnel, mais au sein de son cabinet il réalise que les opérations financières plus vertes sont les plus encouragées et prometteuses. Contrairement à ce qu’il pensait, ses collègues valorisent davantage leur temps libre que l’augmentation de salaires. Finalement, Anéss aussi a revu ses plans : “entre gagner plus et profiter de mon temps libre, je penche vers le dernier choix.” Même s’il nuance : “à partir d’un certain seuil !”
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Être au bon endroit pour faire bouger les lignes
Ensuite, il y a celles et ceux qui se sont tournés vers des métiers “à impact” - malgré quelques tergiversations préalables. Margaux a travaillé pendant deux ans dans l’Armée, une institution qui correspondait à son modèle de réussite (“servir son pays”).
Mais après un an engagée en tant que civile, et une autre année en tant qu’officier, elle se rend compte que ce n’est pas le “meilleur endroit pour avoir de l’impact et faire bouger les lignes”. La jeune femme décide donc de rendre son uniforme et de reprendre ses études, en intégrant la Chaire talents de la transition écologique de l’Essec. Depuis, elle a créé sa propre structure de conseil et de formation pour aider les entreprises et les citoyens à prendre le virage écologique. Moins ambitieux selon elle mais un vrai moyen de changer les choses, au quotidien.
Parlons enfin avec les bifurqueurs
Celles et ceux qui ont pris un virage à 180 degrés pour ne plus être en dissonance cognitive, pour s’aligner sur leurs valeurs et leurs modes de vie. Sébastien a troqué il y a deux ans son costume-cravate contre des bottes d’horticulteur. Avant, il a travaillé huit ans en Asie pour une entreprise de construction et d'énergie, puis il a été “promu” pour intégrer les bureaux de sa boîte à La City à Londres…
Mais les lumières néons, les plantes vertes qui meurent à vue d’œil (“mauvais signe…”) et l’open space blanc immaculé, combiné au ciel gris et à sa crise de sens, ont eu raison de ses ambitions dans cette grande entreprise aux antennes internationales.
À la faveur d'un plan social, il s'est reconverti et a repris une pépinière dans le sud. “Pour mettre les mains dans la terre et cultiver mon potager, puis j’ai repris une pépinière de plantes. Malgré quelques tracas, j’ai enfin trouvé le bonheur !”
Que ce soit Sebastien, Aness ou Margaux leur ambition ont évolué au gré des catastrophes naturelles, des prises de consciences collectives et / ou individuelles. Parfois cela s’est traduit d’abord par une distanciation avec le travail pour privilégier un équilibre vie pro / vie perso. Parfois, il leur a fallu mettre les mains dans la terre pour sentir leur impact. En somme, ne serait-ce pas l’ambition ultime dans les années à venir ?
Pour aller plus loin :
6 livres sur la transition écolo :
- Bullshit jobs, de David Graeber, (Ed. Les Liens qui libèrent, 2018)
- Basculons dans un monde vivable, de Tanguy Descamps et Maxime Ollivier, (Ed. Actes Sud, 2022)
- Et si… on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ?, de Rob Hopkins (Ed. Actes Sud, 2020)
- Paresse pour tous de Hadrien Klent, (Ed. Le Tripode, 2021)
- Travailler moins pour vivre mieux, de Céline Marty (Ed. Dunot, 2021)
- Le guide des paumé-e-s de Lucie Chartouny et Aurore Le Bihan (Ed. Marabout, 2021)
3 films :
- Demain, de Cyril Dion (et Après-Demain et Animal)
- Ruptures, d’Arthur Gosset
- Bigger than us, de Flore Vasseur
2 podcasts :
- Présages
- Changer la norme
8 outils pour faire le point sur “sa carrière” et “ses ambitions” :
- Fais le bilan de Switch Collective (15 semaines)
- La Masterclass Devenir un Talent Utile (5 semaines, à raison de 2 heures par semaine).
- Le programme de coaching digital de Chance (12 semaines)
- Les explorations de Ticket for change (12 semaines)
- Mon job de Sens de Makesense (12 semaines)
- Le parcours de SoManyways (12 semaines)
- Le programme Associé de On purpose (1 an, mix de formation et de deux expériences professionnelles rémunérées de 6 mois chacune).
- Le Workoscope (test en ligne)