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Le bilan social individuel (BSI), un outil RH pour ne plus confondre salaire et rémunération

Encore peu utilisé, le bulletin social individuel est un outil particulièrement intéressant pour les RH en ce qu’il leur permet d’expliciter la politique de rémunération de l’entreprise, en allant au-delà du salaire.


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La plupart du commun des mortels confond salaire et rémunération. Et c’est bien normal : dans l’Hexagone, nous ne sommes que peu éduqués aux questions financières.

Pourtant, il s’agit bien de deux choses distinctes. “Les collaborateurs ne voient pas tout ce qu’implique l’intégralité de leur rémunération. Ils ont tendance à se focaliser sur leur salaire net en bas de la fiche de paie, qui est déjà un support très compliqué à déchiffrer malgré les récents efforts de simplification”, pointe Arbia Smiti, la fondatrice de Rosaly, une startup spécialisée dans l'acompte sur salaire. L’entrepreneure perçoit donc le bilan social individuel comme un précieux outil pour aider les collaborateurs à mieux comprendre la politique de rémunération de leur entreprise.

Le bilan social individuel, un outil réservé aux grandes entreprises ?

Le BSI est un document qui récapitule non seulement le salaire et les primes, mais rassemble également tous les autres avantages du fameux “package” : titres-restaurant, mutuelle, compte épargne retraite, compte épargne temps, formation, intéressement, forfait mobilité, prise en charge d’un abonnement de sport, présence d’une infirmière sur place, aide à la garde d’enfant, aide au logement, etc. Dans le cas de Rosaly, certains éléments originaux ont été rajoutés, comme le nombre d’agios économisés grâce à la possibilité de jouir d’un acompte sur salaire.

À l’origine, le bilan social individuel est le miroir du bilan social global qu’il faut obligatoirement établir chaque année dans les entreprises de plus de 300 salariés. “Ce bilan est ensuite présenté au comité social et économique (CSE) , puis partagé aux salariés, voire à l'assemblée générale des actionnaires”, nous explique Léna Basile, DRH à temps partagé.

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“Aider le collaborateur à prendre conscience de l’ensemble des avantages que propose l’entreprise”

Mais si la législation ne l’impose pas aux plus petites entreprises, nos deux interlocutrices s’accordent à dire qu’il s’agit d’un outil percutant qui gagnerait à être connu. Cela permet de faire un focus sur de nombreux sujets qui ne sont pas forcément visibles et connus, et d’aider le collaborateur à prendre conscience de l’ensemble des avantages que propose l’entreprise, poursuit notre interlocutrice.

En outre, selon la manière dont les choses sont présentées, à travers des graphiques par exemple, on peut en profiter pour expliquer de manière pédagogique ce que représente telle ou telle politique en matière d’investissement pour l’employeur. Par exemple : X jours de formation/salarié = un budget de X au global. Au sein de sa startup, Arbia Smiti a pu observer la surprise de ses salariés quand ils ont pu prendre connaissance de ce que représentaient vraiment les avantages mis en place par leur entreprise.

🔍 Les limites du BSI Bien que le BSI soit un formidable outil, il requiert cependant “d’être bien au clair au préalable sur sa politique de rémunération. L’établissement d’un bulletin social individuel exige une certaine transparence sur ces sujets”, observe Arbia Smiti. De son côté, Léna Basile insiste sur l’aspect chronophage de l’exercice, qui exige donc que les RH de l’entreprise investissent suffisamment de temps sur le sujet.

Le BSI, un outil de fidélisation ?

Ces précautions étant établies, on peut malgré tout insister sur les avantages du BSI. “En ayant une vision plus claire de l’ensemble de la politique sociale de son entreprise, un collaborateur réfléchit selon moi davantage avant de la quitter, car il ne va pas prendre uniquement en considération la rémunération brute mensuelle mais bien l’ensemble des avantages sociaux que propose son employeur”, estime Léna Basile qui y voit donc un outil de fidélisation.

De même, elle estime que le BSI permet de rétablir la balance entre la communication interne et la marque employeur : “certains candidats sont mieux informés que les salariés eux-mêmes des avantages d’une entreprise”, pointe-t-elle.

De son côté, en tant que dirigeante, Arbia Smiti se réjouit d’avoir mis en place un bilan social individuel pour chaque collaborateur de son entreprise. Une politique en phase avec les engagements de Rosaly en faveur de la santé financière des collaborateurs, et qui figure au cœur de ses missions en tant que société labellisée B-Corp. “Nous nous devons d’être un modèle en la matière, c’est important que tout le monde soit aligné au sein de l’organisation”, poursuit-elle. Une manière de délivrer l’information de manière simple et vulgarisée pour accroître encore davantage la rétention des talents. Alors, succomberez-vous au BSI ?

Paulina Jonquères d’Oriola

Journaliste

Journaliste et experte Future of work (ça claque non ?), je mitonne des articles pour la crème de la crème des médias […]

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