société

A-t-on besoin de beaucoup de vacances pour (vraiment) se reposer ?

Nombreux sont les Français à attendre l’été pour dévaliser leur réserve de congés et RTT, quitte à se priver drastiquement le reste de l’année. Mais faut-il nécessairement prolonger les vacances pour revenir boosté.e à la rentrée ?


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On a coutume de penser que pour recharger pleinement les batteries, une semaine de congés durant l’été, c’est loin, très loin d’être suffisant. En plus de ne pas revenir suffisamment hâlé au bureau, on n’aurait pas le temps de déconnecter. Mais cette croyance sociale a-t-elle un fondement scientifique ? Nous avons posé la question au Dr Bernard Anselem, médecin consultant en neurosciences et co-auteur de l’ouvrage Les talents cachés de votre cerveau au travail (Eyrolles).

Il nous explique que peu d’études existent sur le sujet. Toutefois, l’une d’entre elles, publiée en 2013 dans le Journal of happiness studies, apporte des résultats intéressants. Portant sur des vacances d’une durée moyenne de 23 jours, elle a démontré une amélioration nette de la perception des participants sur leur état de santé (notation sur une échelle de 1 à 10 avant pendant et après la période de vacances). Les participants notaient leur humeur, fatigue, degré de tension et niveau d’énergie.

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Une semaine de vacances serait suffisante… mais ne durerait qu’une semaine

Ce qui interpelle, c’est que ces marqueurs s’améliorent la première semaine, puis plafonnent la deuxième ou la troisième semaine. Concrètement, cela signifie qu’il suffit seulement d’une semaine pour bien récupérer”, résume le Dr Bernard Anselem. Autrement dit, les semaines suivantes seraient seulement un bonus, notamment, car il existe un phénomène “d’habituation hédonique” - ou quand l’apéro sur la plage au coucher du soleil devient banal.

D’autant qu’une autre donnée entre en jeu : le bénéfice des vacances se ferait ressentir pendant une semaine, quelle que soit la durée des congés. Ce qui explique pourquoi vous avez l’impression d’être parti il y a 100 ans en vacances, alors que c’était il y a deux semaines.

On le comprend : le bénéfice post-vacances est finalement assez court. Mais certainement pas à négliger ! Une autre étude datant de 2001 démontre une diminution du burnout ou de l’absentéisme jusqu’à 4 semaines après le retour au travail. “L’effet sur la santé mentale est donc plus important, et démontre le rôle préventif joué par les vacances, poursuit le médecin.

Multiplier le plaisir pour le faire durer ?

Alors, finalement, quel pourrait être le meilleur format pour bénéficier des bienfaits des vacances ? Si l’on s’en tient à ces résultats scientifiques, il est clair qu’étaler les congés en prenant plusieurs fois une semaine dans l’année serait le plus judicieux**. On se rapprocherait davantage des besoins physiologiques du corps, soit la nécessité d’une alternance fréquente entre travail et repos**, un peu sur le modèle des britishs où l’on prend moins de vacances, mais on file à l’anglaise à 17H.

Cela permettrait de multiplier les effets bénéfiques “post vacances”. Sans compter le plaisir que l’on éprouve à anticiper les congés. “Toutefois, ces résultats sont à nuancer, la récupération est propre à chaque individu, l’intensité de son travail, son mode de vie, son niveau de stress. Sans compter l’aspect très social des vacances d’été”, ajoute le médecin. Bref, chacun verra (le soleil du) midi à sa porte !

Paulina Jonquères d’Oriola

Journaliste

Journaliste et experte Future of work (ça claque non ?), je mitonne des articles pour la crème de la crème des médias […]

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