Fomo ou Jomo au boulot ? Choisissez votre camp
Avez-vous déjà entendu parler du célèbre FOMO, ce néologisme qui se traduit par le fait d’avoir peur de manquer quelque chose ? En contradiction, le JOMO s’impose aussi. Et on vous en dit plus sur cette tendance sociétale.
Après la tendance du FOMO, autrement dit “Fear of missing out” comprenez en français “la peur de manquer quelque chose”, place au JOMO “Joy of missing out”, soit, la “joie de manquer quelque chose”. Depuis plusieurs années, les nouveaux termes débarquent dans notre vocabulaire, qualifiant nos dépendances ou craintes. Un concept sociétal qui n’est pas nouveau.
Ai-je manqué une réu, un call, un brainsto ?
Minute culture. Pour rappel, le mot FOMO a été inventé par l'expert en marketing Dan Herman dans les années 2000. Malgré tout, dans une génération 100% connectée, qui dévore une information à portée de main (ou de clic), et en quête de reconnaissance, cette tendance s’avère bien réelle.
Selon un rapport Sociovision (groupe Ifop) spécialiste des sondages, “55% des Français âgés de 15 à 75 ans avouent qu’ils ne peuvent plus se passer d’Internet”. D’ailleurs, 34% des Français âgés de 18 à 35 ans auraient l’angoisse de la batterie vide et ainsi la peur de louper quelque chose d’important, comme le rapporte un sondage OpinionWay. Flippant.
Et cela s’applique bien sûr au monde du travail. Au boulot, cette peur se qualifie par l’obsession d’une personne à être au courant de tous les projets, d’assister à toutes réunions et call, même si cela ne la concerne pas. En bref, elle est angoissée à l’idée de louper une opportunité.
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Et cette obsession peut avoir un impact négatif sur le bien-être d’un salarié et sur sa santé mentale. À force d’en faire toujours plus, ces travailleurs sont davantage sujets au burn-out ou à l’anxiété. Comme le précise une étude publiée en 2018 dans le French Journal of Psychiatry, la FOMO serait “associée aux troubles anxieux et dépressifs ainsi qu'à une addiction aux réseaux sociaux.”
Ce type de comportement peut également être un frein pour l’entreprise. Cette attitude propice à l’anxiété altère la productivité de la boîte ainsi que celle des équipes. Sans oublier le fait que le salarié s’épuise, gaspille son énergie et va rarement au bout de tous les projets qu’il entreprend. On ne vous fait pas un dessin : à vouloir être partout, on n’est nulle part.
Mais tout le monde n’est pas touché par cette crainte. Bien au contraire. Comme toute bonne tendance qui se respecte, le FOMO a droit à son opposé : le JOMO.
Il faut se méfier des mots à la mode
Vous avez peut-être déjà entendu sortir de la bouche de vos collègues des : “je fais mon taf et je pars à l’heure” ou encore “moi, je prône la déconnexion”. Et oui. Le JOMO, c’est tout l’inverse du FOMO. Ce néologisme se traduit par une volonté profonde d’être à contre-courant et de limiter son temps sur les réseaux sociaux, sur Internet, en réunion et de miser sur son bien-être. En clair, exit la dépendance virtuelle et la conformité en entreprise. Au travail, le JOMO, c’est un peu : faire le strict minimum.
D’après Dominique Boullier, professeur de sociologie à SciencesPo, interrogé par TF1 Info, il faut se méfier de ces mots “à la mode” : “Il ne faut pas oublier les effets délétères de cette ouverture complète à la connexion, rester vigilant sur cette façon que nous avons de nous jeter à bras le corps et de lancer des messages, des sollicitations, de la demande de reconnaissance. L'internaute alimente cela, lui aussi, et du coup, ces termes-là sont "modes", utilisés massivement sur les plates-formes pour des raisons publicitaires.”
D’ailleurs, comme le rapportent nos confrères de chez TF1, tout va déjà très vite puisque ces deux termes ont déjà été remplacés. Adieu FOMO et JOMO, bonjour DCAMO : “Don’t care about missing out”, comprenez en français “aucune importance de manquer quelque chose”. Alors FOMO, JOMO ou DCAMO ?