Les intrapreneurs : des cadres qui sortent du cadre

Intrapreneur : Le terme date déjà de 1985, mais il n’a jamais autant été d’actualité. Inventé par Gifford Pinchot, chercheur américain, l’intrapreneuriat désigne les entrepreneurs de l’intérieur : ces salariés d’une entreprise qui le restent tout en cherchant à créer la leur. Grâce à des incubateurs sur-mesure, grands groupes et start-ups aident leurs employés à sauter le pas.

Alors que tous les programmes de formation à la création d’entreprise déployés dans les écoles de commerce et autres formations post-bac cartonnent, les grands noms comme L’Oréal, Michelin, Engie, L’Air Liquide, Société Générale ou encore Danone, multiplient également les initiatives pour aider les salariés désireux de sauter le pas.

“Les grands groupes bénéficient évidemment de plus d’atouts dans ce domaine que les PME-TPE, moins équipées pour gérer la mise en place de mesures concrètes”, confirme le responsable de l’intrapreneuriat au sein de la filiale française d’une entreprise allemande.

Mais la tendance a logiquement pris de l’ampleur au sein des start-ups qui souhaitent conserver leurs talents en leur permettant de développer un projet personnel. Une formule win-win. Ce levier à double sens a pour lui de favoriser la motivation puisqu’il repose sur l'engagement. Côté pratique, si les incubateurs dépendent de la taille et des ressources de l’entreprise, les futurs créateurs bénéficient souvent de coachs, ainsi que de l’appui des grandes directions OP, dont les RH, la com, le conseil juridique, la finance, ou les achats (#passionraccourcis).

Encouragé dans son désir de création et motivé comme never, le salarié devient acteur du changement. C’est tout bon pour lui/elle. C’est tout bon pour l’entreprise. Malins, les mecs. Et ce DRH d’un groupe du SBF 120 n’en pense pas moins : “C’est une stratégie particulièrement efficace vis-à-vis des millenials, pour lesquels le travail ne possède pas une fonction statutaire identique à celle de leurs aînés. Ils savent qu’ils n’exerceront pas le même métier toute leur vie et ne travailleront pas non plus dans une seule et unique société pendant l’intégralité de leur carrière”.

Si vous lisez ces lignes, chères patronnes, chers patrons, vous constaterez qu’afin d’attirer comme de retenir le talent, il n’est pas déconnant de s’intéresser de près à ce type de management et de tenter le pari de la co-création.

Mais ce n’est pas tout ! L’autre avantage de cette formule réside dans l’émergence de potentielles nouvelles solutions au sein de l’entreprise. Entendons par là : innovations dans les produits, dans les services, gains de marchés inexplorés… Tout un tas de trucs assez intéressants. Ainsi, la motivation du salarié-intrapreneur se conjugue aux objectifs de l’entreprise par le biais de leur envie commune et de la créativité dépêchée. En bref du win-win.

Un écosystème s’est d’ailleurs construit autour de cette tendance de fond avec le lancement de plusieurs dizaines de start-ups spécialisées dans l’appui des projets intrapreneuriaux. Alors certes, c’est très spécifique, mais c’est aussi très efficace. À l’aide d’outils comme des plateformes de crowd thinking ou d’appels à projets, ces structures permettent de faciliter l’émergence d’idées en interne, l'innovation participative, ainsi que le développement et l'accélération de projets. Win-win, messieurs-dames. Win-win…