société

Leaders vs. managers : doit-on vraiment les différencier ?

Peut-on être leader et manager à la fois ?

On oppose souvent le rôle du manager à celui du leader. Pourtant, l’une des dernières qualités en date attendues d’un manager est son sens du leadership… Doit-on (et peut-on) incarner les deux à la fois ? Ou bien chacun chez soi, et les hippopotames seront bien gardés ? Le débat est lancé.


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Manager ne rime pas toujours avec leader, et vice versa

Sur le papier, manager et leader ont tous les deux à charge une équipe. La similitude pourrait s’arrêter là, tant leurs responsabilités sont nuancées : le manager gère le cadre (le connu) tandis que le leader orchestre le changement (l’inconnu, en somme). Dans certains cas, marquer la différence peut s’avérer nécessaire :

  • Sur des projets techniques ou à flux tendu, la posture managériale est souvent privilégiée. Les managers, par essence, se concentrent sur la planification, l'organisation et le contrôle des tâches. Un manager va opérer dans une logique de court à moyen terme, en garantissant l’opérationnel. Action-réaction, en résumé.
  • Lorsqu’on veut apporter une vision globale et travailler à plus grande échelle, le leadership est la posture de choix. Les leaders sont reconnus pour inspirer, motiver et influencer les autres, à mi-chemin entre Nelson Mandela et Oprah Winfrey. En général, le leader concilie les objectifs micros de son équipe à ceux de l’entreprise, plus macros. Plus que des problèmes, on gère le changement, la motivation, l’appartenance…

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Quel intérêt de séparer les deux rôles ?

Les deux fonctions ont chacune leur intérêt respectif. De surcroît, seulement 12% des managers auraient les compétences nécessaires pour être de bons leaders, d’après une étude Harvard Business Review. Preuve qu’être un leader doit passer par une phase de réflexion et d’accompagnement. On dit souvent qu’on ne naît pas leader, on le devient… À juste titre ?

Managers purs et durs, une espèce en voie de disparition ?

Si leader et manager relèvent de compétences et d’un savoir-être différent, l’un n’est pas sans influer l’autre. Car oui, le discours depuis quelques années fait la part belle au management réinventé, tourné vers le leadership. On parle notamment de Management 3.0. À tel point que le manager d’antan, sous toutes appellations (directif, command and control…) serait voué à disparaître.

Alors qu’en 2018, selon une enquête Hays, la 2e mission clé des managers était le contrôle de l'activité, les attentes d’aujourd’hui ont bien évoluées. Les salariés, génération Z en tête, attendent de plus en plus de leurs managers. Le leadership et l’incarnation des valeurs de l’entreprise serait d’ailleurs la 3e qualité attendue d’un manager pour les jeunes générations (étude européenne Page Personnel).

In fine, la figure du manager pur et dur prônée par le passé devra laisser place à une autre incarnation. À tel point que les qualités attendues d’un manager idéal s’apparenteraient presque à ceux d’un leader. La ligne serait finalement fine…

Demain, tous des leaders ? Pas sans un travail sur soi

Pour le bien-être de ses collaborateurs, l’entreprise et lui-même, le management classique doit se réinventer. Preuve à l’appui, selon une étude de Forbes, les entreprises les plus performantes ont des dirigeants qui sont à la fois des managers et des leaders. Oui, le management reste indispensable pour garantir le bon déroulement des processus, mais doit s’associer à des qualités plus “humaines”.

Très bien, mais comment entreprendre ce changement ? En marche forcée ou par une révolution douce ?

De “faire bien les choses” (manager) à “faire les choses bien” (leader), il y a plus d’un pas à franchir. C’est avant tout un travail personnel qui se construit à chaque interaction au travail, et même en dehors :

  • Avoir une bonne maîtrise de soi et une confiance en soi. D’ailleurs, le syndrome de l’imposteur est-il vraiment un frein ?
  • Garder une attitude positive et aller de l'avant. Les leaders évoluent en permanence : on parle de ”growth mindset”, à l’opposé d’un état d’esprit fixe attribué à de nombreux managers.
  • Savoir travailler en équipe et la motiver. Se concentrer sur le travail, c’est bien, mais se focaliser sur les personnes, c’est encore mieux.
  • Rester calme même sous la pression... tout en ayant un cran d’avance. Au-delà de contrôler le risque, n’hésitez pas à prendre des risques.
  • Ne pas chercher les louanges, mais plutôt être reconnu à votre juste valeur. Se montrer humble et digne de confiance est probablement la qualité la plus sous-valorisée.
  • Développer une grande empathie, couplée à une intelligence émotionnelle. Cette dernière qualité fait d’ailleurs partie des compétences les plus recherchés.

Bien sûr, Rome ne s’est pas faite en un jour : vous pourrez difficilement vous réveiller un beau matin et cocher toutes les cases. À moins que vous ne soyez déjà doté de toutes ces qualités humaines - auquel cas, chapeau bas. Prendre du recul sur votre posture, vos échanges (avec votre équipe, la hiérarchie…) et vos qualités humaines, c’est déjà un premier pas vers un leader en devenir. Maintenant, il n’y a plus qu’à !

Roxane Chabrat

Content Manager

Créatrice de contenu chez Swile, Roxane décrypte les tendances et les mutations de la vie au travail en fond, en large et […]

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