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Voici les 5 meilleurs métiers du monde selon ChatGPT (et ce qu’en disent les principaux intéressés)

Quels sont les meilleurs métiers du monde ? On a confronté l’avis de ChatGPT et celui des professionnels concernés.


13 min

Dis-moi ChatGPT, quels sont les 5 meilleurs métiers du monde ? Roulement de tambour et moulinage de données… pour le savoir, il vous faudra scroller ! Mais les professionnels concernés partagent-ils le même avis que notre chère IA ? Ils nous répondent.

1. Chirurgien‧ne : le point de vue du Dr Yann Delpech, chirurgien en cancérologie gynécologique

Les + du métier :

  • Le soin et l'investigation : “J’ai voulu devenir médecin, avant tout parce que j’aime… soigner ! Curieux de nature, je compare mon métier à celui de détective : il faut faire des hypothèses, puis forger un diagnostic".
  • L'humain : "En m’orientant vers la gynécologie-obstétrique, j’ai choisi de mêler la réflexion avec l’aspect manuel de la chirurgie et bien entendu l’humain. Au quotidien, j’adore discuter avec mes patientes : ce qui me fait me souvenir de quelqu’un, ce n’est pas son dossier, mais de découvrir des pans de sa vie, hors maladie. En me spécialisant dans la cancérologie, j’ai été encore plus en prise avec cette intimité, et surtout, la vie et la mort. C’est très binaire. Mais il faut savoir qu’en chirurgie, le but ultime reste la guérison, c’est plus facile à vivre qu’en oncologie".
  • Le dépassement de soi : "C’est un métier dans lequel on est certes bien payé, mais ce n’est pas ça qui me pousse à me dépasser. De même, la reconnaissance sociale n’est pas mon driver. Je suis boosté par une forme de stress positif : j’ai besoin de sortir de ma zone de confort en permanence, sinon je m’ennuie. Quand j’opère, je suis calme et posé, j’ai juste la bonne dose de stimulation pour accomplir ce que je dois faire. Je suis le plus heureux des chirurgiens quand j’ai réussi une intervention compliquée, que j’ai donné la meilleure chance de survie à ma patiente”.

Les - du métier :

  • Le sentiment d'impuissance : "Bien entendu, dans mon métier, je suis confronté à la mort, et c’est toujours effroyable. On ne s’y habitue jamais. Même si je sais que je ne suis pas Dieu, je supporte mal d’être à court de solutions.

    Toutefois, au fil des années, j’ai appris à trouver le bon curseur entre la prise de recul et la sensibilité nécessaire pour faire face à ces tragédies humaines. Tout cela, on l’apprend au contact de nos pairs, car en tant que chirurgien, on travaille toujours en équipe".
  • Des débuts difficiles : "Ce qui est le plus difficile dans ce métier, c’est souvent le démarrage. En tant qu’interne, j’enchaînais les gardes et je n’aurais jamais pu tenir ce rythme. Il pouvait aussi il y avoir un côté frustrant car il faut attendre 6 ans avant de pouvoir soi-même opérer, sachant que le milieu hospitalier est très hiérarchisé.

    Mais personnellement, j’ai eu la chance d’avoir des mentors et je l’ai bien vécu. Aujourd’hui, je fais certes des journées de 12H, mais cela ne me pose pas de problèmes. Bien sûr, j’ai passé moins de temps avec mes enfants que si j’avais exercé un autre métier, mais je pense plutôt en temps de qualité que quantité. Je n’ai pas la sensation d’avoir tout sacrifié. Au final, je ne vois que peu d’inconvénients à mon métier : je suis totalement passionné !”

2. Développeur‧se : le témoignage de Sylvain, Développeur web

Les + du métier :

  • La sécurité de l'emploi : “Le gros point positif dans ce métier, ce sont déjà les conditions d’exercice. Côté employeur, que ce soit en freelance, CDD ou CDI, nous avons l’embarras du choix. Dès qu’une entreprise ne nous plaît pas, ne respecte pas nos valeurs, que nous vivons des conflits, nous pouvons nous permettre sans inquiétude de l’envoyer balader sans risquer un chômage prolongé. C’est cependant à nuancer chez les débutants où le marché est davantage saturé".
  • Le confort : "Du côté de la rémunération, c’est pareil, les salaires sont très confortables. De plus, mon métier se pratique facilement à distance. J’ai calculé que chaque mois, je gagne entre 40 à 60H par mois par rapport au transport. Du temps que je convertis pour voir mes proches ou faire du sport (j’en fais plus de deux heures par jour)".
  • Les challenges : "Mais, si j’aime mon métier, ce n’est pas que pour ses avantages. C’est une vraie passion. Déjà, je peux donner vie à des projets, et si je n’ai pas toutes les compétences nécessaires, je vais aller les chercher. C’est donc un apprentissage continu.
    De plus, je peux travailler avec une dizaine de langages différents, c’est très stimulant, tout comme les challenges techniques : je vis un ascenseur émotionnel toute la journée ! Je peux être au fond du gouffre parce que je reste bloqué sur un problème, puis la minute d’après, j’ai l’impression d’être un génie car j’ai trouvé la solution. C’est un shoot d’adrénaline incroyable qui me tient en éveil".

Les - du métier :

  • La difficulté de bien se vendre : “On peut lui reprocher une forme d’isolement à plusieurs niveaux. Si l’on se place d’un point de vue purement métier, notre problème est que nous sommes souvent mauvais en marketing. Si nous avons une idée, nous allons potentiellement sortir quelque chose de trop compliqué techniquement, et le projet va rester inachevé, faute de se faire connaître".
  • L'opacité du métier : "Si l’on adopte un prisme plus personnel, l’inconvénient est qu’il est difficile de parler de mon métier à une personne non initiée. C’est le cas par exemple avec ma femme qui n’exerce pas dans mon domaine, et je ne peux donc pas trop pousser les échanges. Mais c’est sûrement pareil dans beaucoup d’autres métiers".
  • L'isolement : "Enfin, si l’on se place d’un point de vue social, on peut facilement sombrer dans l’isolement quand on est dév et qu’on est en télétravail. Il y a des semaines où je n’ai que deux réunions de 15 minutes avec mon équipe. Personnellement, cela ne me pose pas de problème car je noue des liens en dehors du travail, mais on peut vite se sentir seul si l’on n’est pas proactif de ce côté là”.

3. Enseignant‧e : le point de vue de Jean-Emmanuel, professeur de SVT en collège privé

Les + du métier :

  • L'acquisition de multiples talents : “C’est un métier complet que l’on doit faire avec son corps, son coeur et sa tête. Je le compare au monde du spectacle vivant où l’on est tout à la fois acteur, décorateur, scénariste, chargé de sécurité… On ne s’ennuie jamais car on peut développer énormément de savoir-faire".
  • La liberté : "J’apprécie aussi d’être libre dans la préparation de mes classes : je suis entièrement responsable de mes succès ou échecs".
  • Le rôle social : "De plus, la dimension humaine est très forte dans mon métier : une classe, c’est comme une mini société, elle va être traversée par tous les maux de l’époque, et statistiquement, on aura forcément un jeune qui a été victime de viol, de harcèlement etc. Nous avons un vrai rôle à jouer pour détecter des ados en situation de détresse mentale, et honnêtement, il y en a de plus en plus. C’est à la fois un point fort et faible car nous sommes forcément affectés par ce qui peut se passer, nous devons être un point d’ancrage pour les jeunes et nous ne sommes pas forcément formés pour”.

Les - du métier :

  • La relation parents-profs : “En tant que professeur, on pense faire un métier utile à la société, mais la société ne nous le rend pas toujours ! Le rapport avec les parents peut être difficile, surtout si l’on n’a pas de chef d’établissement qui fait tampon. Il y a un petit côté sélectionneur de l'équipe de France : tout le monde est allé à l’école, donc tout le monde donne son avis".
  • La charge de travail et le manque de considération : "C’est un job souvent sous-considéré, les gens ne voient pas tout le travail que nous devons assurer en dehors des heures de cours : la préparation, les corrections mais aussi le suivi individuel de chaque élève (sachant que j’en ai entre 200 et 300 chaque année). Du coup, je pense souvent au boulot, même la nuit. Finalement, contrairement aux idées reçues, un professeur prend peu de vacances, à part l’été en août".
  • Les conditions pratiques : "L’autre gros point noir, c’est le salaire : on commence à 1450 euros nets. Les professeurs ont enregistré une perte de 40% de leur pouvoir d’achat en trente ans. On peut aussi être affecté loin de chez soi.

    Un autre inconvénient auquel on ne pense pas, c’est que l’on ne dispose pas d’un vrai espace, ni de matériel informatique, pour pouvoir travailler correctement à l’école. Tous ces inconvénients expliquent qu’il y ait une forme d’aigreur chez les professeurs. Pour ma part, je suis épanoui, mais j’ai la chance d’être tombé dans un établissement où l’équipe est très soudée”.

4. Chercheur‧euse : le point de vue d’Emmanuel, chercheur en biomédecine

Les + du métier :

  • La liberté et la créativité : “Ce qui est fabuleux dans la recherche publique, c’est qu’on se lève le matin avec une idée, et qu’on a la liberté de la tester. Cela requiert de la créativité et de l’ingénierie, parfois même un peu de bidouillage. Quand on fait ce métier, c’est qu’on aime les casse-tête ! J’émets des hypothèses puis je dois trouver des moyens non biaisés pour les valider ou infirmer".
  • L'indépendance : "Ce que j’apprécie également, c’est l’horizontalité dans les rapports hiérarchiques : mon chef ne m’a jamais ordonné de travailler sur tel ou tel sujet".
  • La propriété de ses recherches : "Et puis, comme on est “owner” de son projet, quand on découvre quelque chose, c’est vraiment son œuvre personnelle. Le fait d’être auteur de ses découvertes donne beaucoup de sens".
  • La considération : "Enfin, socialement, c’est un métier qui a de la prestance. Les gens sont souvent curieux de notre profession, et on se sent utiles à la société”.

Les - du métier :

  • Les périodes d'errance : “Parce qu’on est très autonomes, on peut prendre de mauvaises décisions, travailler sur une piste qui ne mène à rien, et s’en rendre compte des mois plus tard. Le métier peut parfois être démoralisant car il faut résoudre de nombreux obstacles techniques, et qu’une question n’apporte pas de réponses… mais mille autres questions. Il faut donc s’accrocher".
  • L'aspect financier et l'insécurité : "Et puis, quand on est chercheur dans le public, on est surtout chercheur d’or ! On passe son temps à demander des financements, et c’est de plus en plus difficile. Sans compter que le salaire n’est vraiment pas attractif. Après 8 ans d’études et le passage de mon doctorat, j’étais payé 2000 euros nets en CDD. De surcroît, dans le public, même si ton chef veut te garder à l’issue de tes multiples CDD, il n’a pas la latitude personnelle de le faire si un budget n’est pas débloqué en amont".

"Alors, parce que j’ai une famille à nourrir, j’ai fini par basculer dans le privé, d’abord dans une multinationale, mais je me suis senti moins à l’aise que dans l’univers académique. Aujourd’hui, je crois avoir trouvé le bon équilibre : j’ai rejoint une startup à taille humaine. Il y règne un joyeux bordel ! Nous pouvons consacrer jusqu’à 50% de notre temps à faire de la recherche sur des sujets qui nous tiennent à cœur. Nous avons bien entendu l’obligation de faire avancer le produit que nous développons, mais je m’y sens très bien”.

5. Entrepreneur‧e, le point de vue de Jonathan Gilbert, cofondateur de Kastel.co

Les + du métier :

  • La liberté de choisir : “J’ai entrepris après quinze années passées dans la banque. Originaire d’une famille modeste, j’ai avant tout été porté par mon projet : rendre accessible à tous l’investissement immobilier, dès 100 euros de mise. Ce que j’apprécie dans l’entrepreneuriat, c’est donc de pouvoir choisir mes combats, tout autant que l’équipe avec laquelle je travaille. J’avais un besoin viscéral de mettre au cœur de mon entreprise ces deux valeurs : la bienveillance et l'excellence. Cela peut sembler idéaliste et naïf, mais c’est sincère. J’insiste sur ces valeurs dès la phase de recrutement".
  • Les conditions de travail : "D’un point de vue plus personnel, j’apprécie la flexibilité que me procure l’entrepreneuriat. Je peux m’organiser comme je le souhaite : si j’ai envie d’aller voir mon fils jouer son match le mercredi à 15H, je peux le faire. La seule obligation que j’ai, c’est de faire tourner la société".
  • Les rencontres humaines : "Enfin, le dernier gros avantage selon moi est que l’on rencontre une multitude de gens incroyables quand on est entrepreneur. Des personnes ultra calées dans leur domaine, et en même temps très humbles. C’est inspirant !”

Les - du métier :

  • La pression de la rentabilité et des deadlines : “Ce qui est difficile dans l’entrepreneuriat, c’est de devoir gérer une pression en dents de scie. J’ai beau avoir évolué dans le milieu pressurisant de l’audit à l’international, en tant que dirigeant, je suis loin de tout maîtriser : un investisseur qui se rétracte au dernier moment, les délais de l’équipe tech etc. Cela crée beaucoup d’incertitudes".
  • Les responsabilités: "Et puis, il y a la pression de ne pas décevoir les personnes qui nous font confiance : employés, partenaires etc. Je stresse donc davantage pour les autres que pour moi car avant de me jeter corps et âme dans l’entrepreneuriat, je me suis créé un filet de sécurité : j’ai un toit sur ma tête et de quoi payer les études de mes enfants !"

"Et puis, je dois avouer que je suis encore en lune de miel, cela fait seulement deux ans que je me suis lancé. Donc oui, pour moi, ChatGPT a raison,  je pratique le meilleur métier du monde… enfin pour moi !”

Paulina Jonquères d’Oriola

Journaliste

Journaliste et experte Future of work (ça claque non ?), je mitonne des articles pour la crème de la crème des médias […]

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