Pull moche de Noël : levier ultime de cohésion en entreprise ?
Comment le pull moche de Noël a-t-il réussi à se hisser en haut de l’affiche ? Du cercle familial à l’entreprise, petite histoire d’un pull pas comme les autres..
Cet article est issu de l'ancien blog de Swile.
🎶 “Deck the halls with boughs of holly, Fa-la-la-la-la, la-la-la-la,
'Tis the season to be jolly, Fa-la-la-la-la, la-la-la-la.” 🎶
Cette chanson vous la connaissez probablement. Et pour cause, elle est dans tous les films de Noël qui passent en ce moment à la télé. Généralement, l’histoire se finit par un happy end à l’américaine, autour d’un piano où l’ensemble de la famille chante en cœur “Deck the halls” portant fièrement le pull de Noël tricoté par la grand-mère.
Parlons-en de ces pulls. De grosses mailles, du rouge, du vert, des rennes, des bonhommes de neige, des flocons, des sapins, un chalet sous la neige, des guirlandes… toutes les références à Noël y sont. 🎄
Et ils n'appartiennent pas qu’aux téléfilms des années 80. Bien au contraire, ces pulls de Noël sont redevenus tendance et s’incrustent même comme thématique des fêtes de fin d’année en entreprise !
Comment c’est arrivé et pourquoi nous y sommes attachés ? C'est ce que nous allons voir dans cet article .. et je dirais même plus : “Fa-la-la-la-la, la-la-la-la”.
(Non, je n’essaie pas de vous la mettre dans la tête ! 🎶)
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Petite histoire du pull moche, de la famille à l'entreprise
Tout droit venu de nos amis anglo-saxons, le pull de Noël est une tradition familiale avant tout. À l’origine, les grands-mères tricotaient ces pulls pour l’ensemble des membres de la famille. Si ces derniers faisaient l’effort de les porter le 25 décembre, ils s’en tenaient cependant au cercle familial.
C’est dans les années 80 que les grandes enseignes de vêtement s'emparent de ce créneau et se mettent à produire en masse le vêtement de grand-mère en l’imitant jusque dans les moindres détails. Grosses mailles un jour, grosses mailles toujours.
Le pull de Noël se démocratise, on le voit de plus en plus dans les films ou les séries (enfin les feuilletons télé pour emprunter le langage de l’époque). C’est en 2001, dans le film Bridget Jones que le pull de Noël fait son grand retour. Et même si dans le film Mark (Darcy) perd des points aux yeux de Bridget (Jones), le pull de Noël, lui, gagne le cœur de milliers de personnes dans le monde.
Le vêtement est alors renommé “the ugly sweater” ou “le pull moche” en français, et des étudiants canadiens vont même jusqu’à lancer des concours du pull le plus moche. Une tendance suivie partout dans le monde.
Et ça ne s'arrête pas là : le pull moche de Noël devient un vrai phénomène de mode. En 2011, Amazon déclare même une augmentation de 600% de ses ventes du chandail par rapport à l’année précédente. Si “Geek is the new chic”, “Ugly is the new cool” !
Face à cette déferlante d’ironie autour du pull moche de Noël, le journal Le Monde se demande même si ce second degré n’est pas en réalité le signe d’un certain élitisme. Mais c’est un autre sujet que je vous laisse pour le réveillon.
À présent, puisque c’est pour ça que vous êtes là, intéressons-nous de plus près à la symbolique derrière l’adoption du pull moche de Noël en entreprise lors de la très attendue fête de Noël.
Pulls moches de Noël, cohésion d’équipe et sentiment d’appartenance
Petit retour sur la fête de Noël et ses fondements. Outre le fait d’être le cadeau de fin d’année de l’entreprise au salarié, la fête contribue fortement à la cohésion d’équipe : « Les fêtes de Noël permettent de souder une équipe, et encore davantage dans les entreprises où tous les salariés ne travaillent pas dans les mêmes lieux », « C'est l'un des rares moments de l'année où l'on se retrouve, cela permet de créer un ciment entre les gens. » dit Laëtitia Vitaud, spécialiste des ressources humaines.
Et qu’est-ce qu’une équipe sans sentiment d’appartenance ? C’est à ce moment précis qu’intervient le pull moche de Noël. L’habit ne fait pas le moine me direz-vous. Et pourtant, on constate que les codes vestimentaires contribuent à la reconnaissance sociale entre pairs et donc au sentiment d’appartenance.
L’individu a besoin de faire partie intégrante de groupes sociaux. Le premier que nous connaissons et qui sert de point de référence aux autres est celui de la famille. Puis se créent d’autres groupes avec lesquels nous partageons certaines caractéristiques comme des activités, des goûts, des valeurs, des convictions ou encore un statut social. C’est un moyen à la fois de se reconnaître et d’être reconnu, d’accepter et se sentir accepté par ses pairs.
Et il ne faut pas négliger le sentiment d’appartenance ! Comme le souligne dans sa célèbre pyramide un certain Maslow, le sentiment d’appartenance est un besoin fondamental lié à la nature humaine, tout aussi important que l’amour (l’affection des autres).
L’habit ne fait pas le moine, mais un peu quand même
Tout comme l’uniforme dans certaines professions, les hoodies logotypés en start-up, le costard-cravate à la Défense ou les sweats brandés des universités américaines de la Ivy league, le code vestimentaire choisie par une entité illustre ses valeurs mais crée surtout chez celui qui le porte ce sentiment d’appartenir à une tribu.
Et le pull de Noël n’est pas en reste.
Plus homogène que le déguisement mais plus souple que l’uniforme, le pull moche de Noël permet à chacun d’exprimer sa personnalité. Les plus extravertis intègrent de vraies guirlandes lumineuses au vêtement, tandis que les plus introvertis se contentent de quelques rappels kitsch.
Considérer les individualités de chacun tout en permettant de renforcer le sentiment d’appartenance : pas mal pour un pull que nous aimons moquer !
Une idée pour un Noël à distance ?
Avant de partir, comme dirait Eve Angéli. Et pour ceux qui souhaitent revivre ce doux moment, c’est par ici sur YouTube, nous vous livrons notre idée du moment : "Le calendrier de l'avantage employé".