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Les questions interdites en entretien

“C’est de quelle origine ce nom ?”, “Est-ce que vous avez des enfants ?” ou encore “Êtes-vous plutôt Macron ou Mélenchon ?’… Voici une partie des questions qu’il est interdit de poser en entretien d’embauche. Sous risque de prendre une grosse amende… voire même de faire de la prison. Explications.


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Que l’on soit candidat ou recruteur, on sait tous que le passage de l’entretien est crucial. Parfois, on rêve de décrocher un job et on a peur de dire une bêtise ou de ne pas assez se démarquer. Et parfois, on rêve de ce candidat et on craint de ne pas être assez “attractif” par rapport à la concurrence.

Mais parfois, on veut tellement bien choisir, qu’on peut en devenir un peu trop curieux, et là, ça peut poser problème. En France, il est formellement interdit de poser certaines questions lors d’un entretien d’embauche. C’est clairement écrit dans la loi.

Quelques exemples de questions interdites

  • “Et sinon vous êtes marié, vous avez des enfants ?”. Pourquoi ? Car cela empiète directement sur votre vie personnelle. L’employeur n’a pas à connaître votre situation familiale, et encore moins vos projets futurs.
  • “Ah c’est joli comme prénom, c’est de quelle origine ça ?” Pourquoi ? Car cela peut-être considéré comme une discrimination d’être ramené à ses origines. Même si cela peut paraitre être comme de la simple curiosité, le candidat est en droit de refuser.
  • “Franchement, ils nous fatiguent pas avec ces histoires de gilets jaunes ?” Pourquoi ? Car cela concerne les opinions politiques. Tout comme les questions religieuses ou de moeurs, c’est de la sphère privée.
  • “Et vous habitez où ? Vous êtes propriétaire ?” Pourquoi ? Votre situation financière et géographique ne regarde pas le futur employeur.
  • “Vous êtes super grand, vous mesurez combien ?” Pourquoi ? Même si cela parait futile, cette question peut être considérée comme une discrimination physique.

Bien entendu, il existe beaucoup d’autres questions pièges. L’essentiel est de rester dans le cadre des interrogations liées au travail et de respecter la loi.

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Et elle dit quoi cette loi ?

"Les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi ne peuvent avoir comme finalité que d'apprécier sa capacité à occuper l'emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles. Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l'emploi proposé ou avec l'évaluation des aptitudes professionnelles” (Article L1221-6 du Code du Travail).

En résumé, ça signifie qu’en tant que candidat, vous n’avez qu’à répondre qu’à des questions pros et liés à votre travail. Tout ce qui est perso… et bien ça reste perso.

Quelle est la limite pro/perso pour une question ?

Ok, mais c’est quoi le perso vous allez me dire ? La loi considère plus d’une vingtaine de critères dits de discrimination, et qu’il est donc interdit d’aborder lors d’un entretien. Tout est dit ici. (Si vous avez la flemme de lire ce pavé, vous pouvez passer directement au paragraphe suivant, tout sera expliqué avec des exemples concrets).

Aucune personne ne peut être écartée d'une procédure de recrutement (…) en raison de son origine, de son sexe, de ses mœurs, de son orientation sexuelle, de son identité de genre, de son âge, de sa situation de famille ou de sa grossesse, de ses caractéristiques génétiques, de la particulière vulnérabilité résultant de sa situation économique, apparente ou connue de son auteur, de son appartenance ou de sa non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation ou une prétendue race, de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou mutualistes, de son exercice d'un mandat électif, de ses convictions religieuses, de son apparence physique, de son nom de famille, de son lieu de résidence ou de sa domiciliation bancaire, ou en raison de son état de santé, de sa perte d'autonomie ou de son handicap, de sa capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français, de sa qualité de lanceur d'alerte, de facilitateur ou de personne en lien avec un lanceur d'alerte” (Article L1132-1 du Code du Travail)

On risque quoi à poser une question interdite en entretien ?

Le risque est gros, très gros même. L’article 225-2 du Code Pénal parle d’une amende pouvant grimper jusqu’à 45 000 euros et d’une peine d’emprisonnement de 3 ans de prison. Avouez que ça ferait un peu cher payé pour avoir voulu connaitre le penchant politique ou la pointure d’un candidat non ?

💡 Les 21 critères de discrimination inscrits dans la loi

 
  • L’origine
  • Le sexe
  • Les mœurs
  • L’orientation sexuelle
  • L’identité de genre
  • L’âge
  • La situation de famille
  • La grossesse
  • Les caractéristiques génétiques
  • La situation financière
  • L’appartenance ou non à une ethnie
  • L’appartenance ou non à une nation
  • L’appartenance ou non à une race
  • Les opinions politiques
  • Les activités syndicales
  • L’appartenance ou non à une religion
  • L’apparence physique
  • Le lieu de résidence
  • Le patronyme
  • L’état de santé
  • Le handicap

Yannick Merciris

Head of Editorial The Daily Swile

Journaliste qui aime autant les mots que le ballon rond. Vu que je gère mieux le premier que le second, j’ai décidé […]

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