Le “quiet firing” : quand on se fait ghoster au travail ou l’art de la placardisation
Est-ce que vous avez le sentiment qu’au taff, vous ne servez plus à grand-chose ? Ou qu’on vous met un peu à l’écart ? Voire beaucoup à l’écart ? Et bien, vous êtes peut-être victime de “quiet firing” (ou licenciement silencieux pour ceux qui regardent les séries avec les sous-titres). Explications.
Le quiet quoi ? Le quiet firing. C’est une façon de mettre de côté volontairement (mais discrètement) un salarié dans le but de le décourager, de le démobiliser et de le pousser à partir.
Ça se caractérise comment ?
- On lui donne moins de travail et/ou des tâches inutiles
- On l’exclut des réunions (donc du collectif)
- Il n’a aucun support/ abandon de la hiérarchie
En gros, vous disparaissez petit à petit…
Pourquoi ne pas procéder à un licenciement alors ?
Tout simplement parce que ça coûte trop cher. En France, on compterait 200 000 salariés “mis au placard” selon une étude publiée par l’Institut Montaigne en octobre 2022. Et tout ça, ça coûte beaucoup d’argent : 10 milliards d’euros /an (salaires + arrêts de travail compris)
Évidemment, tout ça, c’est illégal, ça peut être considéré comme du harcèlement moral. Oui, être ghosté au taff, c’est du harcèlement… la preuve, c’est inscrit dans la loi.
Exemples :
- Insultes régulières et répétées
- Communications ou messages téléphoniques intempestifs
- Réflexions déplacées vis-à-vis d'un genre
- Menaces de licenciement
- Retrait de mission
Parmi les personnes les plus touchés, on retrouve les femmes et les seniors.
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Quiet Firing versus Quiet Quitting ?
Le quiet firing, c’est un peu le revers de la médaille du quiet quiting (démission silencieuse), le phénomène qui a percé en 2022 qui consiste à faire son travail… ni plus, ni moins.
Mais c’est surtout un sujet ultra tabou car ça touche aussi à la quête de sens, et ça affecte le niveau d’engagement d’un salarié. On estime que plus le salarié est “engagé”, c'est-à-dire motivé et persuadé que son taff a de l’impact, plus il est bénéfique à l’entreprise.
Enfin, selon une étude Ifop de 2022, 4 actifs sur 10 envisageraient de quitter son emploi pour un emploi davantage porteur de sens….