Dis-moi quel sport tu pratiquais, je te dirai quel bosseur tu seras
Football, danse, basket, natation, karaté ou pétanque… Et si le sport que vous pratiquiez pendant vos études posaient les jalons de votre trajectoire professionnelle ?
Vous avez comme moi sûrement remarqué que fleurissent sur LinkedIn des posts de cadres ou dirigeant‧es qui mettent en avant leurs exploits sportifs. Vous trouvez ce type de publication incongru sur un réseau social professionnel ? Eh bien, pas tout à fait ! Car ces skills physiques pourraient bien être directement corrélées à des compétences dans le monde du travail.
C’est en tout cas le constat de la récente étude “Sport et employabilité : les NewGen et le sport, du plaisir et des compétences” menée par le NewGen Talent Centre, centre d’expertise de l’EDHEC sur les aspirations, comportements et compétences des nouvelles générations de diplômé‧es. À travers cette enquête, plus de 2600 étudiant‧es en management ont détaillé leur pratique sportive, la manière dont le sport a façonné leur personnalité et les compétences qu’il leur a permis de développer. On a spotté pour vous trois grandes conclusions intéressantes dans cette étude.
#1- Il existe des différences liées au genre
Pour commencer, la pratique du sport en elle-même différait d’un genre à l’autre : les hommes déclarants être sportifs réguliers plutôt qu’occasionnels représentaient 83% du panel, contre 65% chez les femmes.
En matière de typologie de sport, les activités qui ont le plus façonné la personnalité des sondé‧es étaient les sports collectifs et les sports artistiques/acrobatiques pour les femmes, tandis qu’il s’agissait des sports individuels (sports chronométrés ou mesurés) et des sports d’opposition (de combats et d’adversaires) pour ces messieurs.
Un autre écart assez marqué entre femmes et hommes se situait au niveau de l’objectif visé : il ressortait de l’étude que les femmes vont davantage chercher à se dépasser qu’à gagner (87% contre 69% chez les hommes). Ces derniers, quant à eux, s’entraineraient plutôt pour un club que pour eux-mêmes (69% contre 58% chez les femmes).
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#2- Chaque type de sport permet de développer un type de compétences
De manière générale, la pratique du sport a permis à ces profils de développer 3 qualités : la résilience (67%), l’enthousiasme (59%) et l’agilité (57%).
Mais chaque sport, dans sa singularité, permettrait de maximiser un type de compétences bien précis :
- pour les sports collectifs (football, basketball, rugby) : la collaboration
- pour les sports artistiques et acrobatiques (danse, patinage artistique) : l’attention aux détails
- pour les sports de combat et d’adversaires (tennis, judo, escrime) : la résilience et l’agilité
- pour les sports chronométrés ou mesurés (natation, athlétisme) : la résilience et la fiabilité
Les témoignages recueillis dans le cadre de l’étude montrent de manière assez frappante à quel point la pratique d’un sport a été structurante pour ces jeunes dans le monde professionnel :
“L'esprit d'équipe retrouvé dans le football m'a appris à savoir défendre mes intérêts personnels tout en œuvrant à l'accomplissement d'un collectif.”
“Le basketball apprend l'humilité dans le sens où nous ne sommes pas toujours sur le devant de la scène et il faut l'accepter. Par ailleurs, cela apprend la confiance envers l'autre qui peut s'avérer différent et pourtant complémentaire.”
“La voile m'a appris à surmonter mes appréhensions, mais également à accepter de ne pas tout maitriser et lâcher prise. Ce sport m'a également appris à fonctionner en équipe et à penser au nom de mon équipage et pas en mon intérêt propre."
#3- Il existe des analogies entre la place qu’on a dans une équipe de sport et celle qu’on a en entreprise
En imaginant l’entreprise comme une équipe :
- 32% des sondés se projetaient dans le rôle de capitaine : les hommes se projetteraient plus aisément dans ce rôle, ainsi que les profils compétiteurs.
- 27% dans celui d'entraîneur : ce rôle était plus souvent recherché par les femmes et les profils entrepreneurs.
- 19% seraient attaquants : là aussi, une position plutôt recherchée par les hommes et les profils compétiteurs.
- 14% défenseurs : un rôle auquel s’identifiaient spontanément plutôt les hommes et les profils engagés.
- et 8% arbitres : une position très nettement prisée par les femmes et les profils engagés.
En plus d’être un incontournable en matière d’hygiène de vie, le sport serait donc aussi un excellent moyen de savoir qui l’on veut être, quelle place on veut occuper en entreprise, afin d’en faire un levier de performance professionnelle.