Faire le bilan carbone de votre entreprise peut-il rapporter gros ?
Les entreprises et administrations publiques seraient responsables de 70% des émissions de GES en France. De quoi songer à son bilan carbone !
Cet article est issu de l'ancien blog de Swile.
Voici pourquoi faire un bilan carbone pour votre entreprise pourrait vous rapporter gros.
Comme vous, votre entreprise émet des gaz à effet de serre (GES) et laisse une “empreinte carbone” derrière elle. Cette empreinte varie notamment en fonction des consommations d’énergie (fioul, pétrole, gaz)... mais pas que !
Les entreprises et les administrations publiques sont responsables de 70 % des émissions de GES en France. Autrement dit : uriner sous la douche tout en vidant votre boîte mail ne suffira jamais. Les entreprises et l’État doivent être en première ligne et donner l’exemple.
Le saviez-vous ?
L’empreinte carbone moyenne d’un Français est située autour de 9.9 tonnes d’équivalent CO2 (selon les calculs de Carbon 4). Et la vôtre ? Faites le test sur le simulateur “Nos Gestes Climat” de l’ADEME !Les avantages méconnus du bilan carbone
- À long terme, un bilan carbone sera bénéfique pour l’environnement, car il aidera votre entreprise à faire sa transition et réduira le réchauffement climatique dont les conséquences pourraient être désastreuses sur l’ensemble de l’économie. Bref : c’est le moment d’arrêter de penser à court terme… et de penser à vos enfants et petits-enfants !
- À court terme (bah oui, quand même !), les avantages d’un bilan carbone seront stratégiques pour votre société. Car il permet à la fois une réduction de ses coûts et une augmentation de sa résilience.
D’abord, vous allez faire des économies : moins d'éclairage, de chauffage/climatisation, éteindre les ordis, déplacements à vélo ou à pied, remplacement de l’avion par le train, fin du gaspillage des consommables, etc.
Selon Christophe Fliegans, formateur en bilan carbone chez Carbone 11, “vous pouvez réaliser dès la première année 10 à 20 % d'économies, Soit un montant allant de 8 000 à 12 000 euros HT.”
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Ensuite, vous allez gagner en résilience : récupérer des eaux pluviales pour alimenter un potager partagé qui aide au team building, investir dans des panneaux photovoltaïques pour gagner en autonomie énergétique... Certains décident même de déménager leurs locaux, de mieux les isoler, de modifier leur offre de produits. Heureusement, beaucoup de ces investissements sont subventionnés par l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) mais aussi les Régions.
Enfin, vous pourrez vous vanter d’avoir sincèrement la green attitude, sans greenwashing.
Cela vous permettra d’accéder à des labels RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ou Développement Durable et à répondre à des appels d’offres ciblés. Un avantage compétitif non négligeable, n’est-ce pas ?
Vous pourrez ainsi communiquer en interne ET en externe, afin de sensibiliser vos collaborateurs… Qui vont eux-mêmes changer leurs habitudes à l’échelle de leur foyer.
Ainsi, vos employés qui sont déjà dans une démarche de sobriété ne se retrouveront pas en conflit de valeurs, ce qui vous évitera peut-être une démission imprévue et coûteuse. La démarche est connue pour apporter du sens aux missions. En effet, selon Greenly, leader dans les solutions de tracking carbone, 83% des salariés seraient davantage fidèles à une entreprise qui les soutient dans leurs questionnements RSE et 80% de clients privilégient une entreprise avec une optique RSE.
Le bilan carbone, comment ça marche ?
Éplucher vos factures d’énergies, c’est bien… mais cela ne suffit malheureusement pas. La démarche porte aussi bien sur vos achats que vos moyens de transport et vos prestations.
Le plus simple est de faire appel à une entreprise de consulting spécialisée. On trouve les plus fiables sur le site de l’ADEME. Il en coûtera 6000 € environ à une PME, un tarif pris en charge à hauteur de 70 à 80 % par l’ADEME.
Que dit la loi ?
Depuis la loi Grenelle II de juillet 2010, l’exécution d’un « Bilan Carbone ® » est une obligation pour les organismes publics et les grandes entreprises (plus de 500 salariés ou cotées en bourse). Ce bilan est à réaliser tous les 3 ans. De plus, le bilan carbone fait partie des données obligatoirement présentes dans le volet environnemental d’un rapport RSE. Depuis 2022, ce “bilan d’émissions de gaz à effet de serre” (BEGES) a été étendu aux émissions dites “indirectes”, beaucoup plus difficiles à calculer.Et après le bilan ?
Concrètement, après leur bilan, la plupart des entreprises vont mettre en place une comptabilité carbone. C’est, en effet, le meilleur outil pour vous accompagner vers votre objectif de neutralité carbone.
Techniquement, la comptabilité carbone sépare les émissions directes de l’entreprise (notamment leurs ressources fixes) de ses émissions indirectes (achat de biens et services extérieurs). Mais tout l’intérêt de cette comptabilité carbone, c’est son approche “attributionnelle”.
Autrement dit : le but n’est pas de savoir combien de G.E.S produit votre activité (c’est impossible à calculer précisément). Mais à prendre conscience d’à quel point votre entreprise est dépendante aux énergies fossiles. Or, moins elle en dépendra, plus elle sera résiliente et forte pour affronter les pénuries à venir.
En effet, plus vous émettez de CO2, plus vous êtes accro aux énergies fossiles, moins vous résisterez au peak oil, c’est-à-dire à l’explosion du prix des matières premières. Mieux vous piloterez vos émissions de CO2, moins votre business sera vulnérable aux variations des cours et à d’éventuels chocs, pénuries et même à un durcissement brutal de la fiscalité écologique (taxe carbone, malus fiscal).
Par exemple, vous avez intérêt à revoir votre chaîne de valeur, si la majorité de votre chiffre d'affaires est réalisé à l’export vers les États-Unis ou si toutes vos données sensibles sont stockées sur des serveurs informatiques étrangers… Pourquoi ? Car dans ces cas vous êtes à la fois physiquement et financièrement dépendant du carbone !
Le bilan carbone n’est donc pas un outil parfait, mais il constitue la première étape du triptyque “mesurer > réduire > contribuer/compenser” qui permettra à votre entreprise d’entrer dans une démarche de transition, de gagner en résilience, d’impulser une nouvelle dynamique et d’accéder à de nouveaux marchés. Un virage à ne pas rater !
Pour aller plus loin sur le bilan carbone, rendez-vous ici !