“On devient des guerrières” : concilier PMA et travail, un défi pour les femmes et les entreprises
Le tabou de l’infertilité ne s’arrête pas aux portes du foyer, mais s’invite aussi dans le cadre du travail, affectant le bien-être ainsi que la trajectoire professionnelle des femmes engagées dans un protocole complexe : la PMA.
P.M.A. Trois petites lettres qui ne signifiaient pas grand-chose pour moi, il y a encore quelques semaines. Mais ça, c’était avant de découvrir les récits de quatre femmes. Quatre warrior et leur combat pour devenir mères.
PMA, c’est l’acronyme de “Procréation Médicalement Assistée”. Un terme pas très sexy pour désigner le processus qui aide les couples hétérosexuels infertiles, les couples lesbiens et les femmes seules cisgenres à concevoir un enfant. Et ce grâce à trois techniques : la fécondation in vitro (FIV), l’insémination artificielle et l’accueil d’embryons.
Trois petites lettres derrière lesquelles se cache un vrai parcours de la combattante, autant sur le plan physique, que psychologique et logistique. Et donc un quotidien perso et pro bien chamboulé. Comment ces parcours de fertilité sont-ils pris en compte dans le cadre du travail ? Lou*, Jeanne, Élise* et Coline nous racontent.
Un quotidien métamorphosé
Faire rimer rendez-vous médicaux et boulot
“Sincèrement, je pense qu’on devient des guerrières” résume Jeanne, directrice générale d’une agence de communication à qui il aura fallu trois ans pour devenir mère. Trois ans d’un parcours PMA ponctué de mois de stimulation hormonale, de 5 inséminations, d’une FIV de tranfert et d’une FIV, puis d’un ultime transfert réussi.
Traitements de stimulation ovarienne, rendez-vous pour échographies et prises de sang, ponctions ovocytaires… Ce quotidien d’un parcours PMA, elle ne le connait que trop bien, autant que le poids de la charge mentale qui lui est inhérent. Ce qui lui a permis de tenir ? La grande flexibilité dont elle a pu bénéficier au travail face à “un agenda chamboulé en permanence”, et ce même à un poste à responsabilités comme le sien.
Un cadre privilégié dont a pu aussi profiter Lou, show manager dans une boite de parc d’attractions, jeune femme en couple lesbien qui a du se tourner vers l’étranger pour sa PMA au vu des délais très longs en France. “Même s’il faut que je parte en plein milieu de l'après-midi parce que j’ai un rendez-vous en urgence ou qu’il faut que j’aille chercher un médicament en rupture partout sauf dans une pharmacie qui est à 2 h du travail, je peux. C'est aussi l'avantage d'être cadre autonome parce que je suis un peu libre dans mes horaires” concède-t-elle.
Pour Élise, directrice artistique, et Coline, journaliste alors en poste dans un grand groupe de presse, ça a été différent. Ayant décidé de ne pas parler de leur parcours PMA à leur hiérarchie, il leur a fallu apprendre à jongler entre agenda pro et perso, caler “des rendez-vous à droite à gauche, soit le matin tôt avant le boulot, sur la pause déj’ ou sur les jours de télétravail, en m’organisant comme je pouvais” détaille Élise, “surtout que tous ces rendez-vous tombent en général à des jours précis du cycle, donc ce n'est pas comme si on pouvait les prendre le jour où ça nous arrange” observe-t-elle.
Avec toute la part d’imprévu et de stress que cela peut représenter, “quand une réunion tombe à telle heure, que tu dois faire l’insémination avant et que tu te dis ‘est-ce que je serai rentrée pour la réunion ?’”.
Un impact physique et psychologique
Entre les traitements hormonaux et la charge mentale d’un tel process, le corps et l’esprit sont mis à rude épreuve. Un état qu’on ne peut malheureusement pas laisser à l’entrée du bureau : “La difficulté, c'était plus la gestion de mes émotions dans le cadre de mon travail à cause des hormones. Faire en sorte de me contenir et de pas le faire ressentir à mes équipes et à mon supérieur, c'était ça le plus difficile, amorce Jeanne. “Je pouvais avoir des pics où j'étais surex, nerveuse. Et les chutes d’hormones sont extrêmement violentes aussi, tu es en dépression pendant 4 jours”. Un constat observé également par Lou, pour qui les phases de boost hormonal étaient “fatigantes”, avec la sensation d’un “utérus un peu lourd”.
Élise, elle, a été affectée sur le plan physique - des douleurs de dos suite aux inséminations - et intellectuel : en tant que directrice artistique, difficile de maintenir tout le temps le niveau d’inspiration et de créativité dans ces conditions.
Mais pour toutes, le plus gros impact reste le mental. “Quand je suis dans la période d'attente après les inséminations, j'ai zéro patience au travail parce que toute ma patience, elle passe là-dedans. Quand j'ai des mauvaises nouvelles, forcément, je suis au 1 000ᵉ dessous” confie Lou. L’échec reste le sentiment le plus difficile à surmonter en parcours PMA, dont on estime le taux de réussite seulement entre 10 et 22% selon l’Inserm.
Le poids de la culpabilité
Ces échecs, les femmes s’en sentent responsables : “T’es en permanence en culpabilité. T’es en culpabilité sur ce que tu manges, si tu fais ta piqûre une demi heure trop tard. Tu culpabilises parce que t’es tellement pleine d'hormones que t’es de mauvaise humeur. Et puis tu culpabilises parce que tu vas être encore une demi-heure en retard. Tu culpabilises de tout. Ce n’est que de la charge mentale” abonde Jeanne. “À force d’enchaîner les échecs, j'étais arrivée à un état de dépression extrême, à tel point que j'ai dû me faire aider tellement je ne les encaissais plus” poursuit-elle.
Un état dépressif dans lequel a aussi sombré Coline, qui évoluait par ailleurs dans un environnement pro toxique et qui a souffert d’un mauvais accompagnement médical : “La PMA, c'est vraiment une histoire de maltraitance personnelle. il y a un truc de haine envers soi-même. Pour moi, c’était la triple peine : j’avais une mauvaise image de moi à cause de l’infertilité, à cause du harcèlement au travail et à cause de la maltraitance médicale”.
Dès lors, face à un tel bouleversement physique, émotionnel et logistique, une question légitime se pose : est-il préférable de ne pas évoquer sa situation au travail ?
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Dire ou ne pas dire ?
Isolement, ascenseur émotionnel, incertitude, attente… Voici un petit échantillon des sentiments par lesquels passe une femme en parcours PMA. Un cocktail explosif qui peut être désamorcé par le soutien de l’entourage, personnel et aussi professionnel. Mais dans un contexte d’entreprise où la santé reproductive est encore placée du côté de l’intime, difficile de savoir si l’on peut (ou veut) franchir le seuil du tabou. D’après une étude britannique de 2022, plus d’une femme sur deux en parcours PMA ne se sent pas en mesure d’en parler à son employeur. Finalement, la vraie question, c'est plutôt : notre taf est-il une safe place pour pouvoir en parler ? Et c’est là que les choses peuvent se compliquer.
“Sur ces sujets-là, pour eux, c’est limite ‘démerde-toi’”
Élise évolue “dans un contexte assez misogyne, dans une boite qui n’est dirigée que par des hommes”. Ses deux parcours PMA, elle les a gardés secrets. “Sur ces sujets-là, pour eux, c’est limite ‘démerde-toi’” lâche-t-elle, désabusée. Dans sa boite, la santé des femmes n’est pas prise au sérieux : “le congé menstruel, on a été plusieurs femmes à soulever le sujet et on nous a ri au nez. On nous a dit ‘du coup, tous les mois, vous allez avoir un jour de plus que les autres, vous allez en profiter’” se souvient-elle.
Un sexisme dont elle a fait les frais à l’approche de son congé maternité, fruit de la réussite de sa 1ère PMA. Alors que son entretien annuel se passe à merveille, que ses objectifs sont atteints et qu’elle pense sa revalorisation salariale certaine, c’est la douche froide : “tu vas bientôt partir en congé mat’, on ne va pas t’augmenter avant que tu partes” lui rétorque-t-on.
Lors de son second parcours PMA, Élise fait une fausse couche à 2 mois de grossesse. “C'est arrivé au moment de Noël, donc je suis partie en arrêt maladie entre Noël et le Nouvel an. Comme on a un climat très sympa dans la boite, on m'a dit que c'était un arrêt de complaisance pour avoir des vacances. Quand je suis revenue, j'ai hésité à le dire pour qu'on me laisse tranquille, mais je me suis dit que ça ne servait à rien”. Quelques jours après son retour au travail, elle est convoquée par son patron qui la questionne de manière intrusive sur la raison de son arrêt (qu’elle ne dévoilera pas) et la pressurise en lui demandant si ce genre d’absences risque de se reproduire…
“Ma vie personnelle était très régulièrement utilisée contre moi”
À l’époque de sa première tentative de PMA, Coline évoluait elle aussi dans une boite au climat misogyne, avec un fort sexisme intégré chez les collaboratrices qui l’entouraient. “Je savais que ce n’était pas du tout un espace safe, et, par ailleurs, ma vie personnelle était très régulièrement utilisée contre moi. Le peu que j'avais dévoilé m’a complètement été remis en pleine tête” se souvient-elle amèrement.
“Si jamais j'en avais parlé, je sais que ça aurait été discuté en réunion, que ça aurait été commenté par mes collègues. On était à un tel degré de toxicité, de manipulation… Les informations personnelles liées à l'infertilité ou aux fausses couches étaient utilisées par la hiérarchie. C'est-à-dire qu'on n'est pas seulement dans un cadre où c'est tabou, ou alors, où tu n’es pas très aidée. C'est que c'est carrément utilisé comme une arme contre les femmes” dénonce-t-elle.
Le poids du secret
Qu’on choisisse de garder son parcours PMA secret par pudeur, par crainte d’être moins bien considérée professionnellement ou en raison d’un environnement toxique, l’impact reste non négligeable.
Parmi nos témoins, celles qui se sont confiées sont unanimes : a posteriori, il leur aurait semblé inenvisageable de ne pas en parler. “Moi je suis un livre ouvert, donc si je vais pas bien, ça se voit tout de suite, amorce Lou. Donc le truc d’attendre les trois mois, je me suis dit : c'est même pas la peine. En fait, si jamais ça ne marche pas, je vais avoir besoin d’un village de soutien autour de moi donc j'ai décidé d'être hyper open” poursuit-elle. Idem pour Jeanne qui confie sans détour “j'ai du mal à savoir comment, aujourd'hui, j'arriverais à refaire ce parcours sans en parler”.
Pour autant, celles qui ont choisi de se taire sont totalement lucides sur la manière dont ce choix contraint a pu les affectées. “C'est difficile de cacher que t’es en PMA au boulot. Moi, je pense que ce n’est pas une bonne idée. Je pense que les secrets, ça bouffe la vie, et faire de la PMA un tabou, que ce soit avec les proches ou dans l'entreprise, ça ne fait que rajouter de la souffrance, analyse Coline. Tu ne peux pas aller bosser le matin et être bien en ayant appris que ton test de grossesse est négatif alors que ça fait 2 ans, 3 ans, 5 ans que tu essaies de faire un enfant”.
Être dans le secret au sujet de sa PMA, c’est la double peine : c’est non seulement plus dur psychologiquement, mais c’est aussi se priver des dispositions prévues par le Code du travail. En effet, depuis la loi Santé de 2016, les salarié‧es en protocole de PMA sont autorisé‧es à s’absenter pour leurs rendez-vous médicaux, de manière illimitée pour les femmes, et trois fois par tentative pour les conjoint‧es (article L1225-16). Dans la pratique, la PMA est encore un droit mal appliqué dans le monde du travail. Et peu nombreuses sont les salariées qui ont recours à ces absences rémunérées, souvent par peur d’être stigmatisées ou discriminées.
Quel rôle pour l’entreprise ?
L’entourage professionnel, une seconde famille ?
À une période où l’on milite pour une meilleure osmose vie pro/vie perso, l’expérience d’un parcours PMA s’impose comme un cas d’école, où l’environnement pro a un vrai rôle à endosser pour contribuer au bien-être de l’individu.
Lou et Jeanne, qui ont joué la carte de la transparence auprès de leur hiérarchie et de leurs collègues, ont eut la chance de bénéficier d’un vrai soutien au quotidien, que ce soit au niveau relationnel ou organisationnel.
“Mes collègues, ils me soutiennent, ils me demandent des nouvelles. Ils me font des câlins quand ça ne va pas” confie Lou. Elle se souvient également d’un essai qui n’a pas fonctionné : “comme j'allais mal, mon chef - qui n’est pourtant pas fan du télétravail - m'a laissée rester à la maison toute la semaine”. Des petits ajustements qui font toute la différence.
“Ça a été génial parce j'ai pu dire quand j'avais des hauts et des bas. J'avais de l'écoute, des équipes hyper présentes, un boss prêt à me dire ‘je prends ta place si besoin’, se souvient Jeanne. […] Toujours le petit mot, la petite pensée, l'encouragement. Et surtout, ce qui a été génial, c'est, dans un contexte de charge mentale, de me faire déculpabiliser en permanence” relève-t-elle, reconnaissante.
La PMA discriminatoire, c’est non
Si le fait d’annoncer son parcours PMA fait peur, c’est aussi parce que les femmes ne connaissent que trop bien les risques de discrimination auxquelles elles s’exposent. Car qui dit parcours PMA dit non seulement besoin de flexibilité, mais aussi éventuel congé maternité en perspective.
Parmi les 58% de femmes engagées en parcours PMA qui n’osent pas en parler à leur employeur, 32% craignent que cette révélation ne leur coûte leur emploi et 26% redoutent que leur implication au travail ne soit remise en cause (étude Zurich, 2022). Une enquête Ipsos de 2022 révélait quant à elle que pour 84% des sondées, la PMA avait effectivement des répercussions sur leur vie pro.
Quand Jeanne est chassée par un recruteur pour un poste de DG, elle lui explique rapidement sa situation, qui implique, à ses propres yeux, qu’elle ne sera pas du tout la candidate idéale pour répondre à cette offre. La réponse de son futur boss ? “Ok, je vois pas le problème”. Un recruteur capable de considérer une collaboratrice au-delà de ses projets de vie, de s’adapter à l’humain, et, tout simplement, de ne pas être discriminant, ça nous semble presque incongru. Et pourtant, ce devrait être la norme.
Lou, de son côté, venait tout juste d’intégrer le département de son nouveau boss pour un CDI de chantier de 3 ans lorsqu’elle lui a annoncé la nouvelle au détour de son entretien annuel.“On échangeait sur le travail, mais aussi sur le sujet de l’anxiété. Je lui disais qu'on était en projet de famille, que ça me stressait parce que c’était pas facile, et aussi parce que je ne voulais pas le mettre dans la merde. Et ça c'est hyper bien passé : il m'a raconté tout son parcours à lui, parce qu’avec sa femme, ils ont aussi eu recours à la PMA. Il m’avait même recommandé la clinique qui les avait suivi” se remémore-t-elle.
Et oui, si les questions de santé reproductive s’invitent au travail, c’est aussi parce qu’elles touchent tout le monde : en France, 1 couple sur 4 aura des difficultés à avoir un enfant selon un rapport sur l’infertilité rendu au gouvernement en 2022, et plus de 4 femmes sur 5 s’engagent dans une PMA pour cause d’infertilité, selon une enquête Ipsos de 2022.
Aider les femmes en PMA, un pari gagnant-gagnant
Au final, réinjecter de l’humain et de la confiance dans les rapports professionnels serait gagnant-gagnant : car ces deux managers se sont attirés la fidélité de leurs salariées qui, pour toutes deux, ne sont pas près de quitter leur boite. “Ça m'a rendue extrêmement loyale, analyse Jeanne. Et puis surtout, j'ai eu la sensation d'avoir une équipe de foot”. Une expérience positive qui contribue également à installer une forte cohésion d’équipe, cohésion qui assure derrière de créer les conditions d’une meilleure productivité.
Cette souplesse, cette compréhension, ce soutien, Coline aussi a fini par y avoir droit, après avoir changé de boite. “Quand mon équipe a été au courant, ça a été tellement plus simple. Il y a eu de la bienveillance, il y a eu de l'aide. Je pouvais faire ma réunion, être performante, aller chialer un bon coup et revenir après. Ça aide à être une meilleure salariée. Quand tu as des responsabilités, que t'es la boss de quelqu'un… Je pouvais déléguer davantage quand elles savaient que j'avais une semaine qui était difficile” explique-t-elle.
Après sa double expérience en clair-obscur, Coline jette un regard lucide sur l’intérêt que représente une meilleure prise en charge de la PMA pour les entreprises : “Les rendez-vous sont sur le temps de travail, les congés maladie, ça va aussi impacter le temps de travail. Même de façon très cynique, l'entreprise devrait se rendre compte qu'en accompagnant les femmes là-dedans, elle gagnerait sur l'implication dans le travail et la productivité. Donc si l'entreprise ne le fait pas pour des raisons éthiques, a minima, elle devrait le faire pour des raisons bassement capitalistiques” argumente-t-elle.
Communiquer, sensibiliser, accompagner
L’entreprise aurait donc tout intérêt à sortir le sujet de la santé reproductive du domaine de l’intime, du tabou, et à mieux le prendre en charge. “Il y a des boites qui vont mettre en place le 1 % logement alors que le logement, c'est aussi de l'intime. Je ne vois pas pourquoi l'entreprise mettrait son nez là-dedans et pas dans la santé reproductive. Je vois pas du tout pourquoi on n’envisage pas aussi des dispositifs avec la médecine du travail, les RH, etc” objecte Coline.
Dès lors, comment mieux faire ? Nos témoins ont quelques idées sur le sujet. La première pierre à l’édifice serait déjà de lutter contre l’ignorance : celle des collaborateur‧trices, mais aussi celles des concernées. Car oui, nous, les femmes, nous maitrisons mal nos propres sujets de préoccupation, la santé féminine étant auréolée de tabous. “Ce dont on a besoin, c'est du temps, de l'accompagnement et de la sensibilisation. Parce que moi j'ai découvert ce que c'était qu'un follicule, un endomètre, ce que c'était que le process de faire un enfant” confie Jeanne. Savoir, c’est déjà être mieux armée pour affronter un parcours semé d’embûches et qui peut affecter directement le fonctionnement de l’entreprise.
Pour mettre ces sujets sur la table, les options ne manquent pas. “On a besoin de groupes de parole : savoir que dans ton entreprise, tu n'es pas la seule dans ce projet-là” suggère la DG. Lou évoque quant à elle “des conférences, des séminaires autour des sujets qui touchent par exemple les femmes” organisé‧es par un département dédié dans son entreprise. “Les premières années, c'était un public exclusivement féminin. Et là, la dernière édition en avril dernier, ils ont eu la bonne surprise d'avoir un public mixte. Donc on se rend compte quand même que les tabous commencent à se supprimer, petit à petit, et que les gens se sentent concernés de façon plus large” relève-t-elle avec enthousiasme.
Touchée par le manque d’humanité dont elle a été victime dans son entreprise, Élise a, de son côté, co-développé des jeux de société en lien avec la parentalité, notamment un modèle spécial pour les entreprises qui sert d’ailleurs de base à des ateliers.
Si certaines entreprises se mobilisent, si des initiatives émergent, n’oublions pas qu’elles restent majoritairement l’apanage du secteur tertiaire, et, même là, le privilège des grandes entreprises. Pour le monde du travail, le plus gros défi restera de faire évoluer ses propres mentalités, et de réaliser qu’un parcours de fertilité, loin d’être seulement un choix intime, est avant tout un travail en soi.
*les prénoms ont été modifiés