Delivery boy (Beijing, China)
Working Class est une exposition photo qui met à l’honneur les métiers essentiels à travers le monde. Samuel Durand, auteur-réalisateur, et Guillaume Mougin, photographe, ont parcouru le monde pour rapporter des instantanés de vie et de boulot.
Absorbé par son écran, désœuvré, ce garçon pourrait juste être un jeune qui geek sur son smartphone, par une tiède soirée de juin à Pékin. Mais on est loin du compte. “Lui, il attend qu’on le sonne, amorce le photographe Guillaume Mougin. Un peu comme nos livreurs Uber Eats en Europe. Là, le livreur est hyper jeune, c’est un gamin. Il est en train de swiper à l’infini sur une appli, peut-être TikTok ou un réseau social chinois. Je pense qu’il n’a même pas vu que je le prenais en photo, alors que je suis à 1m50 de lui” relève-t-il.
Un court instant d’évasion pour un livreur à disposition. “Faut-il maintenir des métiers comme les delivery boy ?” se questionne Samuel Durand, documentariste et organisateur de l’exposition. “On a créé des besoins. Se faire livrer, il y a 10 ans, c’était un non-besoin. Et c’est devenu ancré dans le quotidien de chacun, en Chine encore plus. Ce sont des services ‘nice to have’, qui ne sont pas utiles et ne comblent pas des besoins. Mais ça génère du travail pour des gens, ce qui représente non seulement un apport financier, mais aussi du crédit social. Et, en même temps, ce sont des jobs précaires” concède-t-il.
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