Working Class : une expo photo des métiers essentiels à travers le monde
Working Class est une exposition photo qui met à l’honneur les métiers essentiels à travers le monde. Samuel Durand, auteur-réalisateur, et Guillaume Mougin, photographe, ont parcouru le monde pour rapporter des instantanés de vie et de boulot.
“Certains ne voient même pas que je les prends en photo”. Cette phrase de Guillaume Mougin résume à elle seule l’exposition photo. Accompagné de Samuel Durand, auteur, conférencier et spécialiste du futur du travail, Guillaume a traversé les continents, son appareil en bandoulière.
“J’adore le côté instantané, c’est comme un screenshot d’une scène. Parfois, tu les croises 20 secondes, et tu ne sais rien d’eux. Qui est cette personne ? Quelle est sa vie ? Que dit son attitude ? Que dit sa tenue ?”, imagine le photographe*.* Au fil de la trentaine de portraits qui composent l’exposition, on ressent cet amour de l’immédiat et le non-dit que raconte une photo.
La diversité des métiers… d’un monde ultra-connecté
Pour Samuel Durand, c’est toute la dichotomie entre l’image et le réel qui caractérise ce projet : “Même dans les villes les plus connectées du monde avec des gens qui consomment les derniers produits high-tech, qui vivent dans une bulle vraiment 2024, tu as des gens qui sont restés dans le siècle passé en termes de quotidien de travail, d’outils de travail, de conditions de travail (un soudeur sans casque de protection, des ouvriers avec des échelles en bambou dans les bâtiments dernière génération…)”. Working Class résume tout ça : “c’est l’idée de se dire que pour qu’une certaine classe puisse vivre et consommer, tu as toute une classe qui travaille pour soutenir ce modèle économique là”.
Au fil du voyage, on rencontre tout type de gens, de métiers, de visages, d’histoire que l’artiste a voulu rendre infini. “Mon père m’a filé un appareil quand j’étais tout petit, et je prenais des gens dans la rue, dans ma classe. J’adorais immortaliser les gens que je trouvais originaux”, se souvient Guillaume Mougin.
Une affiche qui en dit long
Le choix de l’affiche de l’exposition est peut-être le plus parlant : un porte-parapluie à Abidjan. “Un métier improbable”, sourit le photographe. Pour Samuel, “il représente bien le terme de Working Class. Tu te poses plein de questions : est-ce que c’est vraiment un métier ? Est-ce que les gens ne peuvent pas sortir eux-mêmes un parapluie pour se mettre à l’abri ? Est-ce qu’on a vraiment besoin d’un mec pour faire ça ? Il y a aussi le côté serviciel qu’on retrouve beaucoup dans toute l’exposition”.
Car, en filigrane, se pose la question du “Pourquoi travaille-t-on ?”, quel est le sens de ce qu’on fait ? : “on peut critiquer en se disant que ce métier ne sert à rien, mais si on réfléchit comme ça, il y a plein de métiers qui ne servent plus à rien, mais qu’on aime faire parce que ça a de la valeur sociale, parce que c’est un gagne-pain et parce que c’est de l’interaction humaine”, pose l’auteur avant d’enchaîner : “peut-être que ce mec est très content d’aller accueillir les clients ! L’idée, c’est de se dire qu’on peut s’éclater dans n’importe quel job. On a complexifié l’économie, mais les métiers de service ont le lien, et s’en passer, ça serait passer à côté de beaucoup de choses dans la vie”.
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L’exposition Working Class se tient du 18 janvier au 7 mars 2024 à Paris, puis en itinérance dans toute la France jusqu’en 2025 (Lyon, Lorient, Marseille, Strasbourg, Bordeaux…).
Working Class - Exposition photo (Samuel Durand / Guillaume Mougin).
L’exposition qui met à l’honneur les métiers essentiels.
Du 18 janvier au 7 février 2024 - Wojo Tolbiac (25 Rue de Tolbiac, 75013 Paris)
Entrée libre et gratuite.
Plus d’infos sur www.wipdocumentary.com/workingclass
La liste des “métiers essentiels” et les dessous de chaque photo :
- Le Soudeur (Chongqing, Chine)
- Les Échelles (Chongqing, Chine)
- L’Ouvrière (Beijing, Chine)
- La Signalisation (Shibuya, Japon)
- Les Ouvriers (New-York, USA)
- La Couturière (Paris, France)
- Le Charpentier Marin (Copenhague, Danemark)
- Le Régisseur (Paris, France)
- Le Cuisinier (Sydney, Australie)
- La Vendeuse de fruits (Chennaï, Inde)
- Le Poissonnier (Tokyo, Japon)
- Le Restaurateur (San Francisco, USA)
- Le Marin Pêcheur (Dieppes, France)
- Le Cadre (Sydney, Australie)
- La Dormeuse du métro (Tokyo, Japon)
- Le Chauffeur de taxi (Dakar, Sénégal)
- Le Blanchisseur (Shangaï, Chine)
- Le Delivery Boy (Beijing, Chine)
- Le Salary Man (Tokyo, Japon)
- Le Maraîcher (Ponta Delgada, Açores, Portugal)
- L’Agent de sécurité (New-York, USA)
- L’Agent de police (Seoul, Corée du Sud)
- Les Plombiers syndicalistes (San Francisco, USA)
- Le Livreur (Barcelone, Espagne)
- Le Trucker (New-York, USA)
- Les Coiffeuses (Dublin, Irlande)
- Le Serveur (Saragosse, Espagne)
- Le Porte-parapluie (Cocody, Côte d’Ivoire)
- La Geisha (Kyoto, Japon)
- L’Infirmière-Paramedic (Buenos Aires, Argentine)
- Le Cariste (Paris, France)