Osez dire “non” au travail, vous n’en serez que meilleur
Connaissez-vous le super-pouvoir du “non” ? Difficile à prononcer mais une fois qu’on y arrive, on s’épanouit encore plus au travail. Si si, je vous assure.
Qui n’a jamais accepté une demande urgente “pour rendre service”, alors même que votre semaine de travail était déjà surchargée ? Résultat : une pile de dossiers haute comme le Burj Khalifa vous guette et une migraine vous monte à la tête. Pire, il s’agit souvent d’un scénario à répétition. Et si on célébrait plutôt le “non” en apprenant à le prononcer sans bafouer ?
Mais pourquoi c’est si difficile de dire non ?
On le connait tous, ce détournement de regard quasi instinctif lorsqu’on nous tend un flyer dans la rue. Ou cette paralysie momentanée quand le facteur ne sonne pas pour le courrier, mais pour vendre son calendrier annuel. Autant de situations où le refus verbal et catégorique serait jugé comme hostile… mais ô combien tentant.
Alors que le “oui” se suffit souvent à lui-même (par exemple chez ce banquier très légitime), le “non” est plus délicat, surtout lorsqu’il est catégorique. Dans le monde du travail, la peur de l’exprimer s’explique par plusieurs raisons :
- Peur de décevoir ou de contrarier : les salariés craignent parfois de froisser leur interlocuteur en cas de refus - une peur qui s’étend en dehors des bureaux. En société, nous cherchons le plus possible à plaire et à appartenir au collectif. Mais lorsqu’il s’adresse à autrui, le non sera perçu négativement.
- Peur de l’autorité et la hiérarchie : c’est particulièrement le cas quand le refus s’applique à son N+1, où le statut hiérarchique rentre en jeu. Certains salariés redouteraient même de perdre leur poste : un fait peu surprenant quand près d’1 salarié sur 3 considère leur manager comme autoritaire, selon cette étude de Cadremploi.
- Peur d’être considéré.e comme illégitime : il s’agit là d’une peur à double sens, entre manque d’estime de soi et crainte du jugement. Dire non à un client, un collègue ou manager peut bouleverser la manière dont on travaillera par la suite.
Et pourtant… savoir dire non est avant tout une marque de confiance en soi, et serait même essentiel pour garantir notre épanouissement au travail. Savoir être ferme, c’est également un gage de sérieux et de connaissance de soi.
La rédaction vous conseille
Perfectionner l’art de dire non en 3 leçons
Conseil n°1 : Évaluer la situation avant de répondre
Il peut être tentant de répondre au tac au tac, mais ne vous précipitez pas trop vite. Dans un scénario type où l’on vous demanderait une faveur au détour d’un couloir, il est préférable de mesurer ses propos.
Optez plutôt pour une approche posée et réfléchie (”j’étudierai ta requête et je reviens vers toi rapidement”) afin d’évaluer le pour et le contre de la demande : intérêt pour vous, faisabilité, cohérence avec vos missions, niveau de priorité…
Conseil n°2 : Justifier votre refus
L’idéal pour ne pas brusquer votre interlocuteur, c’est de lui donner les raisons et les arguments qui vous poussent à réfuter la demande. Un simple “non, je ne peux pas” peut fonctionner si vous êtes en retard pour votre train, mais risque de heurter dans la plupart des cas.
Avec cette formulation, vous apportez du beurre dans vos épinards. Et si vous voulez remplacer le beurre par du caviar, alors…
Conseil n°3 : Proposer des alternatives
Si l’alternative est bien amenée et pertinente, la personne en face de vous en oubliera presque votre refus. Et ce ne sont pas les solutions qui manquent : déléguer à un autre collaborateur, former la personne, demander un déjeuner gratuit en échange…
Vous l’aurez compris : dire non n’est pas synonyme de fainéantise ni de négligence, mais prouve au contraire votre lucidité et votre recul sur la situation. Et à moins de souffrir de bore-out, vous aurez toujours une bonne raison de refuser.