La dyslexie au travail : un atout caché à faire connaitre
Près d’une personne sur 10 dans le monde est dyslexique. Un handicap qui touche fortement le monde du travail… mais qui peut être aussi un véritable atout à faire valoir.
La dyslexie concerne 8 à 10% de la population mondiale. Donc forcément, elle devient un sujet crucial quand on parle boulot. Seul problème : au même titre que les autres profils neuroatypiques, on n'en parle pas, ou très peu. Mais ça change. En 2022, LinkedIn, la célèbre plateforme pro, a reconnu la “pensée dyslexique” et a permis de l’afficher sur son profil. Un an après, une nouvelle étude est sortie avec des chiffres qui sont à la fois perturbants… et encourageants.
C’est quoi la pensée dyslexique ?
Mais avant de se plonger dans l’étude, un mot sur la dyslexie. Un vaste monde, assez complexe et varié, mais qui pourrait se résumer par : un trouble du langage, de l’écriture et/ou de la lecture.
Ça se concrétise comment ? On peut avoir du mal à identifier des mots, on peut inverser des lettres et des sons.
Évidemment, les impacts sur le monde professionnel sont assez faciles à comprendre. Une personne dyslexique peut être mise en difficulté dans sa gestion des mails par exemple (écriture, lecture ou compréhension) mais aussi lors d’une prise de parole en réunion.
La rédaction vous conseille
La dyslexie, un tabou invisible…
L’étude publiée par LinkedIn et CSA, révèle que 50% des personnes dyslexiques déclarent le cacher dans le quotidien au travail. Et près de 6 personnes dyslexiques sur 10 (59%) le cachent lors d’un entretien d’embauche. En plus d’être un tabou, il peut être source de frein professionnel, voire pire. Pour plus de la moitié (54%), ça bloque leur évolution professionnelle et pour encore encore 54% d’entre eux, il y a ce sentiment de discrimination.
… mais avec des compétences très visibles
Les personnes à la pensée dyslexique ont un fonctionnement différent, mais non pas moins efficient. Elles traitent l’information de manière différente que les personnes dites neurotypiques.
Elles développent ainsi d’autres compétences et peuvent déceler d’autres problèmes, mais aussi les solutions qui vont avec : la créativité, une meilleure mémorisation, une écoute plus active, une meilleure capacité d’analyse (et donc une vision stratégique plus importante) ou encore une meilleure organisation.
Des profils qui séduisent d’ailleurs des grands noms. La NASA recrute des personnes dyslexiques pour leur habilité à résoudre des problèmes. Et quand on leur demande, 6 personnes dyslexiques sur 10 estiment que les difficultés qu’elles ont rencontrées les ont aidées à développer d’autres compétences.
Comment faire une place au soleil pour les dyslexiques au travail ?
Un mot-clé : la communication. Pour arrêter d’en faire un tabou, il ne faut plus en faire un secret. Oser le dire, mais aussi faire comprendre à ceux qui ne le sont pas. Cela passe par beaucoup de pédagogie, de l’ouverture et bien sûr de la bienveillance avec un objectif clair à la fin : une collaboration transparente et donc efficace. Il y a même la possibilité aujourd’hui pour les personnes atteintes d’afficher un label dans leur signature mail pour informer de leur dyslexie.
Pour rappel, la dyslexie est reconnue comme un handicap par l’OMS depuis 1993, un handicap invisible. Aujourd’hui, 22 000 professionnels ont déjà ajouté cette “compétence” sur leur profil LinkedIn. Et peut-être beaucoup plus dans les semaines à venir…
