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L’empathie : la qualité ultime à avoir pour son boulot ?

Parmi les super-pouvoirs des compétences humaines, l’empathie serait-elle la plus puissante de toutes ? C’est en tout cas ce qu’avance une récente étude Outre-Atlantique…


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L’empathie, mère de toutes les vertus ? D’après une étude menée par Catalyst, qui œuvre en faveur du travail des femmes, l’empathie serait considérée comme le “must-have” absolu chez les leaders par les 900 employés américains sondés. Elle serait source d’innovation, d'engagement et d'inclusion, en particulier en période de crise. Plus précisément, l’empathie permettrait de diriger de manière plus éthique, responsable et équitable. Alors, a-t-on trouvé l’ultimate soft skill ?

L’empathie, le passe-partout des soft skills ?

Mais de quoi parle-t-on au juste quand on évoque l’empathie ? Dans sa publication, Catalyst explique que celle-ci s’exprime à travers trois éléments :

  • L'empathie cognitive : la capacité à interagir avec les employés pour comprendre leurs pensées, émotions et perspectives
  • L'empathie affective : la propension à partager ou montrer une similarité avec les états émotionnels des employés
  • L'empathie comportementale : soit l’accomplissement d’actions qui communiquent et démontrent un sens de l'empathie envers les employés

Pour Céline Douguet, fondatrice du cabinet RH Adity, il est clair que l’empathie est fondamentale dans le monde de l’entreprise. Par exemple, dans l’univers du recrutement qu’elle maîtrise sur le bout des doigts, l’empathie lui a permis de mieux comprendre les candidats en pratiquant l’écoute active afin de répondre à leurs attentes, leur proposer la bonne équipe, au bon endroit, au bon moment. “J’estime que l’empathie à travers l’écoute active permet de résoudre presque tous les conflits, à partir du moment où l’on coconstruit les solutions”, affirme notre interlocutrice.

C’est aussi le point de vue de Nina Van de Steeg, porte-parole France de GoodHabitz, qui propose notamment des formations et tests psychométriques. “Les soft skills, regroupant les compétences non-techniques orientées vers un comportement adapté, considèrent l’empathie comme une compétence clé en entreprise, permettant de s’adapter à tout interlocuteur”, explique-t-elle, ajoutant que dans n’importe quel secteur d’activité, la maîtrise de la communication interpersonnelle demeure cruciale pour réussir. “Notre réussite dépend de notre aptitude à comprendre les autres et à répondre à leurs attentes car cela témoigne d’une intelligence sociale élevée”, poursuit-elle.

Attention au syndrome de l’éponge

Savoir se mettre dans les baskets de l’autre peut donc constituer un atout de choix qui a également des impacts au niveau du business. Mais être empathique, est-ce entrer dans la peau de son interlocuteur, ressentir en soi toutes ses émotions ? Nul ne le pourra jamais, mais surtout, est-ce vraiment désirable ? Pour Céline Douguet, il est essentiel de ne pas confondre l’empathie “avec le fait d’absorber les émotions de l’autre comme une éponge”.

Point trop n’en faut, c’est aussi la vision de Laeren Maquichon, fondatrice de l’agence RG Out Of The Box. Si elle estime que l’empathie est une compétence clé, elle ne doit pas priver son interlocuteur de conserver une certaine distance émotionnelle, notamment lorsqu’il faut prendre des décisions ou exécuter des actes difficiles, comme licencier un collaborateur. “Lorsque l’on n’est pas capable d’objectiver son ressenti, cela peut être compliqué”, note notre interlocutrice.

Être empathique, c’est chic, mais il y a encore mieux…

Pour Léna Basile, coach certifiée et DRH à temps partagé, l’empathie est centrale, mais elle n’est que l’une des briques d’un plus grand édifice. “L’empathie est nécessaire, mais pas suffisante. Par exemple, il est bon de pratiquer l’écoute active, mais celle-ci doit être suivie d’actions. Si je devais choisir une seule soft skill à développer, ce serait l’intelligence émotionnelle. Celle-ci va devenir un enjeu primordial des RH dans les prochaines années”, lance-t-elle.

Elle cite notamment le Dr Reuven Bar-On qui explique que le fonctionnement émotionnel regroupe cinq dimensions : la perception de soi, l’expression individuelle, les relations humaines, la prise de décision et la gestion du stress. Au final, l’empathie n’est que l’une des sous-sections de la dimension relations humaines. Elle peut se mesurer à travers le Quotient Émotionnel, le pendant du Quotient intellectuel. Et la bonne nouvelle, c’est que ce dernier se développe, tout comme sa petite sœur l’empathie.

Laeren Maquichon ne considère pas non plus que l’empathie est l’ultimate softskill. Si elle devait en retenir un seul, ce serait l’adaptabilité. “Car celle-ci permet non seulement d’agir à l’échelle interindividuelle (en se connectant aux besoins de son interlocuteur), mais aussi au niveau de l’organisation (en développant par exemple de nouvelles compétences), ce que ne permet pas nécessairement l’empathie”, affirme-t-elle.

7 moyens de développer son empathie

Au final, même si l’empathie n’est pas nécessairement l’ultimate soft skill, elle demeure essentielle pour développer son intelligence émotionnelle. Pour ce faire, Nina Van de Steeg mise sur la connaissance de soi, à travers l’identification de ses forces, ses faiblesses, ses motivations et succès. Une connaissance qui peut transiter par l’exploration de son style de communication ou encore de son rôle au sein d’une équipe via des tests adaptés.

Pour Léna Basile, outre le coaching ou encore les outils d’analyse de personnalités, il existe également différents dispositifs RH permettant de développer son empathie.

  1. Œuvrer pour une cause caritative au sein de son entreprise
  2. Être tuteur/parrain ou marraine ou mentor au sein de son organisation
  3. Accueillir des collègues en vis-ma-vie pour leur faire découvrir son métier
  4. Être expert et partager son parcours professionnel à travers des plateformes type ExplorJob, VisioMétier ou MyJobGlasses
  5. Donner de son temps pour les autres
  6. Mettre en place des dispositifs de sensibilisation en interne à la diversité
  7. Développer des formations sur le sujet (gestion des émotions, intelligence émotionnelle, etc)

Une bonne manière de partir à la connaissance de soi pour mieux vivre avec les autres !

Paulina Jonquères d’Oriola

Journaliste

Journaliste et experte Future of work (ça claque non ?), je mitonne des articles pour la crème de la crème des médias […]

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