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Êtes-vous un micromanager qui s’ignore ? 5 signes à surveiller

Souvent très mal vécu par les équipes, le micromanagement s’avère de surcroît dénué d’efficacité. Pourtant, il trouve souvent son origine dans une envie de bien faire. Alors, quels sont les signes qui ne trompent pas ? Et est-il possible de lutter contre sa tendance à micro-manager ?


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1. Vous avez envie de tout contrôler

On reconnaît généralement un micromanager à son besoin de contrôle incoercible sur ses équipes. Typiquement, un micromanager va s’inquiéter quand il n’a pas son collaborateur sous les yeux, et chercher à le joindre immédiatement, par tous les canaux possibles !

Le micromanager est également un grand fan des reportings : il en use et en abuse auprès de ses équipes, quitte à ralentir leur travail. “Ce qu’il faut savoir, c’est que ces personnes ont un besoin excessif de contrôle parce qu’en réalité, elles manquent de confiance en elles, et ne peuvent donc pas avoir confiance en les autres”, explique Delphine Tordjman, Directrice de Smartness, experte en leadership et soft skills.

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Résultat : Les micromanagers sont stressés…. et stressants ! Infantilisés, les collaborateurs passent souvent plus de temps à se justifier qu’à produire. Cela crée beaucoup d’anxiété dans les équipes, et peut les mener au burnout.

2. Vous recherchez la perfection

C’est à la fois leur défaut et leur qualité : les micromanagers sont souvent des personnes qui sont en quête de perfection, pour elles et pour les autres. “Ils sont très investis au travail, ils se responsabilisent beaucoup, et prennent le travail de leur équipe à leur charge. Si un membre de leur équipe échoue, ils ont la sensation d’échouer avec”, explique notre experte. Le hic, c’est que même sans vouloir nuire, ils infligent une pression permanente pour que les choses soient faites vite, et bien. De plus, ils n’accordent généralement que très peu de droit à l’erreur.

Résultat : À force d’être sans cesse repris par leur micromanager, les collaborateurs risquent de perdre confiance en eux avec cette impression désagréable que ce qu’ils font n’est jamais assez bien.

3. Vous vous focalisez sur les détails

C’est un point très caractéristique des micromanagers : la manie de se focaliser sur les petits détails. Un mot dans un email, le choix d’une police dans une présentation, un texte mal aligné… Le collaborateur aura beau avoir mis en avant de bonnes idées dans son document, le micromanager se focalisera sur des points pourtant secondaires. “Ce sont des personnes qui mettent tout sur un même niveau d’importance, et ont beaucoup de mal à relativiser”, poursuit Delphine Tordjman.

Résultat : Une grande perte de temps ! Les équipes sont souvent découragées et n’osent pas prendre d’initiatives. Elles savent que cela ne sert à rien de rendre une bonne V1 car il y aura toujours quelque chose qui déplaira à leur micromanager. À terme, elles ne savent plus ce qui relève d’un bon ou d’un mauvais travail puisque tout est mis sur une même échelle d’importance.

4. Vous avez du mal à déléguer

Parce que les micromanagers sont souvent insecure, il leur est très difficile de déléguer. Ils sont généralement persuadés qu’ils font le travail mieux que les autres, et ont donc bien du mal à donner des responsabilités à leur équipe. “Les micromanagers pensent souvent qu’il n’y a qu’une seule manière de faire les choses. Avec eux, il est très difficile de faire émerger d’autres points de vue sur un sujet”, décrit notre interlocutrice.

Résultat : Baisse de la motivation, baisse de la performance et surtout, inhibition de la créativité ! C’est fort dommageable, car la recherche a maintes et maintes fois prouvé que c’est la diversité des opinions qui crée la richesse intellectuelle et la performance collective.

5. Vous privilégiez le résultat à la relation

Les micromanagers ont aussi parfois de mauvaises relations avec leurs collaborateurs, même s’ils ne s’en rendent traditionnellement pas compte. “Pour un micromanager, il est plus important qu’une présentation soit parfaite, plutôt que la relation avec le collaborateur soit préservée”, illustre Delphine Tordjman.

Cela signifie qu’un micromanager n’hésitera pas à hurler sur son collaborateur s’il n’est pas content d’un résultat, quitte à briser à tout jamais le lien qui l’unit à son collaborateur. De fait, les micromanagers sont souvent de piètres communicants et ont une capacité d’écoute limitée.

Résultat : Les collaborateurs finissent par ressentir davantage le besoin de se protéger de leur supérieur que celui de bien faire leur travail.

Comment sortir du micromanagement ?

  • Si vous vous reconnaissez dans ce portrait, c’est déjà un bon point. Pourquoi ? Car la prise de conscience constitue la première étape pour nouer de meilleures relations avec votre équipe. “Cette prise de conscience va vous permettre de solliciter le feedback de vos collaborateurs. Il ne faut pas le voir comme une critique à votre égard, mais comme un cadeau pour avancer”, recommande Delphine Tordjman.
  • Contrairement aux apparences, le micromanager a un grand besoin d’être rassuré, valorisé, estimé. Mais il se retrouve vite piégé dans un triangle où il est à la fois sauveur (il veut inculquer l’excellence), bourreau (il tyrannise son équipe), et victime (il se plaint de ses collaborateurs). Pour en sortir, il faut commencer par accepter que tout ne peut pas être parfait, afin que de sauveur, le micromanager ne se transforme pas en bourreau !
  • Il est essentiel d’apprendre à se détacher. Le micromanager, qui est le plus souvent insecure, a tendance à ne pas faire confiance. “Il y a un vrai travail à mener de ce côté pour accepter que l’autre est fiable, et qu’il est possible de compter sur lui”, conseille notre experte. Bien sûr, il existera toujours des collaborateurs plus légers que d’autres. Chacun, à son niveau, a ses propres responsabilités. “Le rôle du manager sera alors de faire remonter si nécessaire aux RH, mais pas de prendre toute la pression sur son dos”, poursuit la coach.
  • Sortir du micromanagement demande d’apprendre à repérer les véritables zones de danger et à cesser de s’inquiéter par anticipation. “Sans s’en rendre compte, le micromanager est souvent en état d’hypervigileance”, et donc, il imagine les pires scénarios ! En plus, les projections négatives sont souvent auto-réalisatrices. Pourtant, que se passerait-il vraiment si vous faisiez davantage confiance ? Car nul n’est irremplaçable…
  • Il s’agit aussi d’appréhender son organisation de manière différente. On l’a vu, beaucoup de micromanagers se focalisent sur des détails, au détriment de la performance collective de l’équipe. “Il est important d’apprendre à mieux gérer ses priorités, et à ne pas tout mettre sur le même niveau d’urgence”, poursuit la coach.
  • Il est enfin primordial d’accepter le point de vue de l’autre, admettre qu’il existe plusieurs façons de traiter un sujet, et donc laisser les membres de l’équipe faire à leur manière. Qu’importe le chemin, c’est avant tout le résultat qui compte !

Paulina Jonquères d’Oriola

Journaliste

Journaliste et experte Future of work (ça claque non ?), je mitonne des articles pour la crème de la crème des médias […]

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