Ramadan et Travail : 3 questions qu’on a le droit de se poser
Faire le ramadan et bosser, c’est tout à fait possible. Voici 3 questions que l’on peut se poser sur ce qu’on a le droit ou non de faire/de vous imposer. Décryptage.
Chaque année, le Ramadan revient, il est le mois saint pour les musulmans, et l’un des cinq piliers de l’Islam. En 2023, il se déroule entre le 23 mars et le 21 ou 22 avril. Le respect d’un jeûne de l’aube au coucher du soleil est l’une des pratiques les plus communes. Dès lors, quand on doit bosser et faire le ramadan, comment s’organiser au mieux ? Voici 3 questions sur le ramadan et le travail.
1ère question : Peut-on obliger un salarié à participer à un repas d’affaires ?
OUI… Mais.
Oui, “si la participation du/de la salarié (e) à ce repas d’affaires fait partie du travail pour lequel il/elle a été embauché(e), vous pouvez exiger sa présence”, explique le Ministère du Travail dans son Guide pratique du fait religieux dans les entreprises daté de janvier 2023.
En clair, si sur votre fiche de poste, les déjeuners pros font partie intégrante de vos missions, il est impossible de le sécher. Mais, oui, car il y a un mais… il est totalement interdit de forcer quelqu’un à consommer. Le jeûne peut donc être parfaitement respecté.
La solution ?
Reconnaissons que c’est loin d’être la situation idéale, le mieux est donc d’anticiper, aussi bien au sein de sa propre boite que celle avec laquelle on va déjeuner, pour éviter une situation qui pourrait être inconfortable.
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2e question : Est-ce qu’on peut aménager les horaires de travail pendant le Ramadan ?
OUI.
Oui, mais ce n’est pas une obligation. “L’organisation du temps de travail relève du pouvoir de direction de l’employeur. Il vous appartient de définir les horaires adaptés à la bonne marche de l’entreprise. Vous pouvez aménager les horaires en fonction des contraintes de vos salariés. Mais la loi ne vous y oblige pas”. Voilà ce que raconte le Ministère du Travail sur le sujet.
Vous l’aurez noté, c’est surtout une question de bon sens et de bonne intelligence à mettre en place entre l’employeur et le salarié.
La solution ?
Il peut être bon de passer un accord en amont pour que l’entreprise ne soit pas déstabilisée, avec notamment la mise en place de pauses déj raccourcies, d’un temps de sieste, etc)
Attention, le refus d’horaires aménagés ne peut-être pas être justifié par un fait religieux sous peine d’être “constitutif d’une discrimination” explique Pascal Caillaud, chercheur au CNRS au journal Le Monde.
3e question : Peut-on obliger un salarié à rompre le jeune ?
NON.
Là, le Ministère du Travail est catégorique. “Vous ne pouvez pas l’y contraindre. Cette injonction constituerait une restriction à la liberté de religion de votre salarié. Vous ne pouvez pas le sanctionner pour l’avoir observé”.
Si vous avez encore d’autres interrogations, n’hésitez pas à consulter le document réalisé par le Ministère du Travail qui répond très simplement à de nombreuses autres questions sur le sujet.