Les salariés boomerang : est-ce que c’est bien de retourner chez son ex ?

9%. C’est le nombre de salariés qui ont déjà démissionné d’une entreprise et qui y sont retournés quelque temps après, selon un sondage mené par Cadremploi en avril 2023. En clair, c’est un peu comme une relation de couple à laquelle on donnerait une seconde chance. D’ailleurs, ce principe de démissionner puis de revenir quelque temps plus tard dans la même structure porte un nom : l’effet boomerang.

Depuis plusieurs années, les mentalités dans le monde du travail tendent à évoluer. Les égos sont mis de côtés, la hiérarchie réévaluée et les secondes chances données. Selon le rapport Cadremploi relayé par France Info, les entreprises ne rechignent pas à reprendre ceux qui les ont abandonnées : “Il y avait une forme d’égo dans ces rapports, elle a complètement disparu”, précise Carole Ferté, directrice des études à Cadremploi.

Désormais, les entreprises se concentrent désormais sur les avantages de cette nouvelle embauche. Car oui, il y a des avantages. Et dans les deux sens. Le rapport met en lumière plusieurs éléments.

Pour la boîte, et notamment le service RH, l’accueil et l’acclimatation sont plus faciles et rapides. Résultat : on gagne du temps et de l’argent. La raison ? Le salarié sait comment fonctionne l’entreprise et peut très vite être opérationnel.

Selon Audrey Richard, présidente de l’Association nationale des DRH (ANDRH), interrogée par Ouest-France, un retour dans une ancienne entreprise est une chose très positive : “En tant que DRH, je trouve que c’est toujours très riche de voir revenir quelqu’un. Parce que la personne a acquis une autre expérience, a enrichi ses compétences, s’est confrontée à un autre écosystème, elle peut potentiellement enrichir l’entreprise avec son réseau. En même temps, cette personne a l’avantage de connaître la culture de l’entreprise, ce qui favorise son intégration.”

Du côté du salarié, un retour en entreprise s’accompagne la plupart du temps d’une augmentation de salaire. Les salariés posent également leurs conditions afin que cette nouvelle aventure se déroule au mieux. C’est souvent pour le salarié le bon moment de concilier vie professionnelle et vie personnelle en dévoilant l’ensemble de ses attentes à son employeur. Bien sûr, pour revenir dans une entreprise que l’on a quittée, il vaut mieux être parti en bons termes. S’il y a eu des conflits au préalable, l’employeur sera moins susceptible de vous reprendre.

Ce phénomène s’est accéléré avec la pandémie mondiale et pourrait bien motiver encore plus de personnes puisque selon Cadremploi, 46% des salariés interrogés pourraient envisager de se lancer dans un retour dans une entreprise déjà quittée. D’après le baromètre de l’emploi de LinkedIn, datant de février 2023, “les salariés français qui ont changé d’employeur, et qui sont revenus travailler dans une entreprise pour laquelle ils avaient déjà travaillé, a augmenté de 36 % en trois ans”. Une étude basée sur les données des membres du réseau social LinkedIn, soit 26 millions en France, qui ont renseigné un nouvel employeur sur leur profil LinkedIn entre 2019 et 2022, comme l’indique Ouest-France.

Mais alors, est-ce que cette tendance touche tous les secteurs ? Le phénomène concernerait principalement celui de la Finance et celui des services aux collectivités. Plus largement, cette tendance concernerait des collaborateurs aux salaires élevés : d’après l’éditeur de logiciels RH UKG, “32% des salariés boomerang sont des cadres”.