La success story de Mélanie Perkins, PDG de Canva

Si je vous dis que la PDG de Canva, une des femmes les plus riches au monde, vient de la classe moyenne et a juste son Bac, vous me croyez ? Elle, c’est Melanie Perkins, et elle vous a probablement simplifié la vie plus d’une fois, pour la réalisation d’un exposé ou d’un CV, ou pour sortir du lot avec une prez bien design. L’Australienne de 37 ans est aujourd’hui à la tête d’une des rares licornes rentables au monde : la plateforme de conception graphique en ligne Canva.

Si sa fortune est aujourd’hui estimée à 4,4 milliards de dollars, elle n’est pourtant pas née avec une cuillère en or dans le gosier : fille d'un ingénieur malaisien et d'une institutrice australienne, Melanie Perkins vient d'une famille de classe moyenne.

Mais on peut dire qu’elle a toujours eu l’ambition entrepreneuriale dans le sang ! C’est à 15 ans qu’elle crée sa première entreprise, en vendant des foulards faits main sur les marchés de Perth, sa ville natale.

L’équivalent du bac australien en poche, elle s’inscrit à l’université d’Australie-Occidentale. Elle a 19 ans et, en parallèle de sa formation, elle donne des cours de logiciels graphiques, comme Photoshop ou InDesign, à des étudiants un peu pommés.

Et là, c’est le déclic : elle se dit que ces logiciels sont trop chers et trop complexes, et se met à rêver d’un outil intuitif et accessible à tous‧tes.

Le rêve devient réalité lorsqu’elle rencontre, en 2007, Cliff Obrecht : son futur mari, mais surtout son futur associé. Un an plus tard, ils créent ensemble Fusion Books, une plateforme de conception graphique d’annuaires scolaires, une sorte de version bêta de Canva conçue pour les étudiant‧es.

Elle laisse alors tomber la fac et se consacre à 100% à ce projet : un pari osé, mais plutôt bien senti puisque, cinq ans plus tard, la plateforme devient une référence en Australie, avant de se développer en Nouvelle-Zélande, et même en France !

Le projet Canva commence à se préciser dans sa tête, et elle se met à chercher des investisseurs. Mais c’est un échec : elle essuie une centaine de refus.

C’est la rencontre avec Bill Tai, l’un des fondateurs de Google Maps, qui va faire décoller leur projet : il leur permet de rencontrer Cameron Adams, un ancien de Google qui possède l’expertise technique qu’il leur faut. Avec lui, ils co-fondent Canva en 2013.

Melanie Perkins devient alors l’une des plus jeunes PDG féminines d’une start-up technologique hors de la Silicon Valley. Pour la suite, tout se passe comme sur des roulettes, côté investissements et levée de fonds, si bien que l’entreprise parvient à concurrencer le géant Adobe. Aujourd’hui, Canva vaut 40 milliards de dollars, est présent dans 190 pays et utilisé par 135 millions de personnes, dont 10 millions de Français‧es. Un succès qui a valu à Melanie Perkins d’apparaitre dans le classement Forbes 2020 parmi les personnalités les plus riches d’Australie.

Et comme si le fait qu’elle soit brillante ne suffisait pas, la jeune entrepreneure est aussi généreuse : en 2021, elle rejoint avec son mari le Giving Pledge, une initiative qui incite les plus riches américains à faire don d’une partie de leur fortune.

Canva crée sa propre fondation, s’engageant à lui reverser 30% de ses fonds, et s’associe à l’application GiveDirectly pour distribuer 10 millions de dollars aux habitant‧es d’Afrique du Sud. Je ne sais pas vous, mais moi, quand je serai grande, je veux être Melanie Perkins.

Comme toute bonne entrepreneuse, Melanie Perkins ne se repose pas sur ses acquis et s’adapte au marché ainsi qu’à ses innovations. Depuis 2023, l’offre de Canva s’était étendue, au-delà de la conception, aux outils de travail avec des avancées en IA générative pour s’adresser de manière plus ciblée aux entreprises, notamment à travers une refonte de la suite logicielle annoncée lors de leur évènement presse annuel, rapporte Forbes.

“C’est l’année du travail” avait résumé Melanie Perkins. Les nouvelles fonctionnalités de Canva visent à offrir toujours plus de personnalisation pour que les entreprises puissent se les approprier selon la typologie de leur structure. D’ailleurs, Canva propose même à ce jour des packs de modèles spécifiques pour les RH, le marketing et la vente. Une optimisation qui a permis à plusieurs grandes entreprises américaines des économies massives : 33 000 heures de travail en moins pour Workday ou encore 160 heures par semaine en moins pour Expedia.

Canva ne cesse de se diversifier et d’agrandir son offre de services pour épouser au maximum les besoins spécifiques des utilisateurs‧trices, et, en visant le secteur des entreprises, la PDG semble avoir trouvé la clé de voute du processus de croissance.