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Vacances : Faut-il déconnecter totalement ou pas ?

Pendant les congés, il y a ceux qui peinent à ne pas ouvrir leur ordinateur, et ceux qui décrochent aussi vite que devant un épisode de Derrick. Bref, deux profils, deux écoles. Mais au final, qui a raison ? Celui qui coupe coûte que coûte et qui revient avec une grande charge de travail ou celui qui découpe pour revenir sans à-coups ?


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L’une a 32 ans et est enseignante en histoire-géo dans le secondaire. L’autre a 38 ans et est consultante en développement personnel. Et quand la première bûche ses cours pendant les vacances, l’autre se la coule douce en Amazonie. Pourtant, il lui a fallu opérer un important travail sur elle-même pour parvenir à ce lâcher prise. Témoignages et conseils.

Stéphanie : “Je suis dans une spirale infernale”

J’ai beaucoup de mal à décrocher durant les vacances. Le pire, ce sont certainement les petites vacances. Sur deux semaines, je ne prends au final que 2 ou 3 jours.  Il y a toujours beaucoup de copies à corriger (j’ai jusqu’à 39 élèves par classe), des coups de fil à passer aux parents etc.

Pendant les vacances d’été, c’est un travail différent. Chaque année, je refais mes cours pour les améliorer, autrement, je ne serais pas satisfaite de moi. Je lis aussi des ouvrages pour approfondir des sujets, ce n’est donc pas de la lecture plaisir. Et puis, même en plein mois d'août, j’ai le réflexe d’aller me connecter sur École directe, notre plateforme où l’on reçoit les emails, nos futures classes et emplois du temps. Je préfère anticiper, et savoir par exemple si j’aurai des élèves qui sont en difficulté à la rentrée. Parfois, j’essaie de m’empêcher de me connecter, mais c’est plus fort que moi !

En fait, je travaille toujours pendant les vacances parce que j’ai peur de ne pas m’en sortir avec la charge de travail à la rentrée. Le reste de l’année, je me dis aussi qu’un élève peut avoir besoin de moi, ce qui me pousse à rester connectée. De la même façon, je vais m’obliger à corriger rapidement les copies parce que je sais que les élèves les attendent. C’est de la bienveillance mais en même temps ça me bouffe la vie. Il n’y a que les deux premières semaines d’août où j’arrive à prendre plus de recul parce que je pars en vacances avec ma famille.

Mon conjoint ne me fait pas de reproches, mais j’aimerais pouvoir davantage profiter de lui et de ma fille. J’ai souvent des épisodes de grosse fatigue. J’ai donc dû parfois m’arrêter parce que j’étais K.O. Mais au final, je l’ai payé derrière avec une surcharge de travail. Donc pour le moment, je n’ai pas trouvé la bonne solution !

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Krystina : “Le monde peut très bien tourner sans nous”

Quand j’ai démarré ma carrière, je travaillais comme RH à l’hôpital. J’avais un grand besoin de contrôle, j’étais tout le temps en alerte car je faisais des astreintes administratives, notamment quand je suis passée DRH. Puis je n’ai plus supporté ce rythme. Je me suis alors reconvertie dans le développement personnel.

Et maintenant, je fonctionne en sens inverse : je commence l’année en planifiant mes congés. Je pars 3 semaines avec mon mari l’été, puis 2 semaines en novembre, seule, en Amazonie. C’est non négociable ! C’est un moment où je suis avec mon guide, souvent sans parler de la journée. Je ne consulte quasiment pas mon téléphone. En dehors de ça, je me planifie des jours off régulièrement car je suis à mon compte. Si j’ai moins d’activité, je ne vais pas culpabiliser de me reposer. Car qui décide de notre temps… ? Si ce n’est nous !

Bien sûr, je ne suis pas devenue comme ça du jour au lendemain. J’ai dû travailler sur mes blocages transgénérationnels. Dans ma famille, mes parents sont tout le temps en train de s’affairer. Il a donc fallu que je me questionne sur ma culpabilité, ma peur du regard des autres, de leur jugement.

Au final, je me suis rendu compte que quand on ralentit, on gagne grandement en productivité. Lorsque je lâche, une grande partie des problèmes se résolvent, des opportunités se créent. Par exemple, lors de mon dernier voyage en Amazonie, j’ai reçu 10 appels qualifiés en mon absence. Et puis, je sais que le monde peut tourner sans moi. Cela aide grandement à déconnecter !”

Les conseils de Krystina Waroquier pour se mettre en mode off

#1 - Travailler ses peurs : que craignez-vous en déconnectant du boulot ? Que peut-il se passer de pire si vous vous arrêtez ?

#2 - Observer le transgénérationnel : ces schémas qui vous constituent sont-ils hérités de votre famille ?

#3 - Tester le lâcher prise sur de courts moments pour commencer : passez du verbe faire à celui d’être. Il se passe toujours quelque chose derrière le “rien”. Observez ce que cela provoque en vous, sans jugement.

#4 - Réfléchir à ce que l‘on veut vraiment pour soi : qui d’autre que vous pour vous mettre au centre de votre vie ? Pourtant, ce n’est pas toujours facile. Nos pensées profondes sont ce qui nous effraie le plus.

#5 - Tenter de comprendre où sont nos limites : notre corps et notre esprit nous envoient des messages pour nous indiquer jusqu’où nous pouvons aller. N’attendez pas l’épuisement ! Jonglez entre vos périodes d’énergie basse et haute.

Au final, qu’avez-vous à y gagner ? La paix intérieure, tout simplement ! Le fait de se réaligner, de retrouver du sens, permet de remonter sa jauge d’énergie. “En acceptant de lâcher prise, de se reposer, on est vivant, on ne survit pas”, conclut Krystina. Tiens une notification vient d’arriver… je l’ouvre ou pas ?

Paulina Jonquères d’Oriola

Journaliste

Journaliste et experte Future of work (ça claque non ?), je mitonne des articles pour la crème de la crème des médias […]

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