Conseil de psy : Comment moins penser au boulot le soir et le week-end ?
Tout le monde a déjà vécu la situation. Que ce soit contraint ou par envie, le travail vient parfois s’immiscer dans nos temps off. Comment faire pour mieux gérer ? Adrien Chignard, psychologue du travail, nous donne quelques astuces très simples.
Et si pour passer un bon week-end, il fallait ne rien faire le vendredi ? Bon, le raccourci est un peu fort, mais la solution d’un samedi-dimanche à la cool passe peut-être pas un vendredi “sanctuarisé” explique Adrien Chignard, psychologue du travail.
“La charge mentale qui génère cette envie (ou ce besoin) de travailler le week-end, c’est la conséquence de ce que vous n’avez pas terminé… avec le bon degré de qualité perçu”, prévient l’auteur de Bien dans votre job (éditions De Boeck Supérieur).
Et c’est là, toute la subtilité d’un après-taf serein. “Le souvenir de la dernière fois que vous avez fini tout le taf de la journée en étant fier de vous, vous n’avez pas surement pas pensé au boulot le soir. C’est pour ça que je prône les vendredis après-midi libérés”.
C’est quoi les vendredis aprem libérés ?
“C’est un temps sanctuaire, qui n’appartient qu’à vous, sans mails, ni notifications, pour pouvoir avoir un temps de concentration massif (3h). Cela permet de partir en week-end avec l’esprit plus libéré et avec la satisfaction d’un travail bien fait”, explique notre psy.
Une technique qu’il s’applique à lui-même et demande parfois à ses équipes chez Sens et Cohérence. “C’est très précieux pour l’estime de soi : c’est ce qu’on appelle le sentiment d’efficacité professionnelle”.
La rédaction vous conseille
Ne pas confondre se reposer et se ressourcer
Adrien Chignard conseille aussi de différencier deux phases que l’on confond bien trop souvent : se reposer et se ressourcer : “si vous êtes fatigué le vendredi soir et que vous voulez dormir tout le week-end, vous créez une confusion”, alerte-t-il.“Se reposer, c’est dormir. Se ressourcer, c’est agir en cohérence avec vos besoins et vos propres valeurs”, définit notre expert.
Et si on crée cette incohérence, nous allons nous mettre dans une situation de stress : “le mode patachon peut-être anxiogène si vous êtes extrêmement investi/passionné dans votre boulot. Le fait de passer d’une hyperactivité à une hypoactivité, ça met dans une situation anxiogène. Et quand on est anxieux, on cherche à réduire l’anxiété”, martèle-t-il. “Et pour réduire l’anxiété, on utilise des compulsions. On peut avoir des compulsions d’alimentation (grignoter) et d’autres d’aller scroller leur boite mail pro”.
La solution ? “Préparer les vendredis, préparer les week-ends comme on prépare des vacances”. En se ressourçant, “le taux de cortisol (hormone du stress) redescend et permet d’avoir une capacité de présence cognitive importante. C’est-à-dire être dans l’ici et le maintenant, avec votre activité et les gens que vous aimez”.