Effet Pratfall : quand se tromper vous encore meilleur au travail
Faire une erreur, une boulette, une connerie, une bourde… est peut-être le meilleur moyen de vous rendre encore plus pertinent au travail ? Vous n’y croyez pas ? Alors, lisez cet article et on reparle après…
Savez-vous que faire une erreur peut vous rendre meilleur au travail ? Étrange comme affirmation, n’est-ce pas ? Laissez-moi donc vous prouver (par la science) que faire une connerie, c’est mieux que de réussir quelque chose parfaitement. Cela porte même un nom : l’effet Pratfall.
Pour ceux qui ne parlent pas très bien anglais, ça veut dire : “tomber sur les fesses”. Mais en quoi le fait de se tromper, de se taper un peu la honte… peut en réalité nous rendre meilleurs au travail ?
🎲 Pour comprendre, il faut jouer à un jeu…
Un psychologue américain du nom d’Elliot Aronson a réalisé une expérience en 1966. Il a réuni un groupe de témoins et leur a fait écouter quatre enregistrements d’un candidat qui devait répondre à des questions de culture générale. Un peu comme s’ils écoutaient un podcast de Questions pour un champion.
1ère version : Le candidat répondait à tout (ou presque).
2e version : Le candidat répondrait à tout (ou presque), mais en plus, il renversait accidentellement une tasse de café pendant le jeu.
3e version : Le candidat cumulait beaucoup de mauvaises réponses.
4e version : Le candidat cumulait beaucoup de mauvaises réponses, mais en plus il renversait accidentellement une tasse de café pendant le jeu.
À votre avis ? Dans quelle version le public a-t-il le plus apprécié le candidat ? Et dans quelle version a-t-il le moins apprécié le candidat ?
C’est le candidat brillant et maladroit qui a gagné le cœur du public. À l’inverse, le candidat mauvais et maladroit a été le moins apprécié. Tout ça, c’est ce qu’on appelle l’effet Pratfall et c’est un biais cognitif. C'est-à-dire une interprétation faussée que fait notre cerveau d’une situation.
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Pourquoi on aime la gaffe (non pas lui) et pas la perfection ?
Parce que personne n’est parfait. Donc quand on croise l’imperfection, on s’identifie et on s’en rapproche émotionnellement. La boulette (non pas elle), nous rend plus humain, plus authentique… donc plus appréciable. Alors qu’il n’y a aucune raison logique à ça. Pourquoi aimer plus une personne qui renverse du café qu’une personne qui n’en renverse pas ?
Mais pour que l’effet Pratfall fonctionne, il y a autre chose à prendre en compte : la compétence.
Si vous faites une erreur, et que vous êtes mauvais la plupart du temps. Cette erreur ne fera qu’empirer les choses.(C’est pour ça qu’on n’aime pas le candidat mauvais et maladroit). Alors qu’on a vu que si êtes bon, voire excellent la plupart du temps, et que vous faites une erreur, cela vous attire encore plus de sympathie.
Ok, mais pourquoi ça peut nous aider au travail ?
Cela doit vous encourager à tenter et à ne pas avoir peur de l’échec. Il n’y a rien de pire… que de ne rien faire. À condition que vous soyez bons dans ce que vous faites (sinon l’effet Pratfall ne marche pas, vous vous rappelez), vous n’avez aucune crainte à avoir.
Si ça marche, bravo. Si ça rate : on vous aimera encore plus qu’avant. Win-Win on vous a dit !
Mais l’effet Pratfall fonctionne encore plus fort si vous êtes manager, ou dirigeant. Concéder un échec devant ceux qui habituellement vous rendent des comptes, vous rendra encore plus pertinent et crédible.
Alors embrassez vos erreurs (plutôt que vos collègues, c’est moins risqué).
