Recrutement : comment faire son choix quand on a plusieurs offres ?
Strike ! Vous avez tout dégommé en entretien : vous avez décroché simultanément plusieurs offres. Maintenant, c’est l’heure du choix. Alors, comment réussir à déterminer ce qui vous correspond le mieux ? Voici 6 questions à se poser sans plus tarder.
1. L’offre correspond-elle vraiment à ce que vous voulez faire ?
C’est le béaba mais encore faut-il le rappeler : “Quand on a plusieurs offres, c’est déjà important de revenir sur des critères de base très factuels”, recommande Stéphanie Carlucci, DRH externalisée et formatrice. Or, lorsque l’on recherche un job, on est souvent obligé de ratisser plus large que la mission de base escomptée. Lors de la sélection finale, il peut donc être judicieux de se poser tranquillement sur chaque offre afin d’établir celle qui propose la mission la plus proche de ce que vous désiriez faire au démarrage.
Pour cela, la fiche de poste sera le meilleur indicateur. “S’il n’y en a pas, c’est d’ailleurs un red flag car cela signifie que l’intégration de la personne sera plus difficile, qu’elle ne saura pas ce sur quoi elle sera évaluée (et potentiellement sur quel critère son variable sera versé), ni ce que l’entreprise aura prévu pour elle en termes d’évolution”, alerte notre interlocutrice. Le candidat doit donc s’assurer que l’entreprise soit bien au clair sur ses besoins et la manière dont elle va pouvoir répondre à ceux de sa recrue.
2. Serez-vous comme un poisson dans l’eau dans cet environnement ?
Localisation, moyenne d’âge des collaborateurs, culture d’entreprise… tous ces paramètres entrent en ligne de compte lorsqu’il s’agit de faire son choix. Si vous avez 25 ans et l’envie folle de faire de l’escalade après avoir bu une pinte le jeudi soir (sorry, c’est so cliché et on a tout un dossier qui lutte contre ça), assurez-vous que vous tapiez à la bonne porte.
De même, si vous êtes du genre à aimer écumer les restos le midi, peut-être ne serez-vous pas à votre aise dans un bureau en zone industrielle. “Surtout, demandez-vous si la boîte défend des valeurs avec lesquelles vous êtes aligné. C’est un sujet auquel les gens prêtent encore peu d’attention parce qu’ils ne sont pas au clair avec leurs propres valeurs. Pourtant, c’est essentiel pour se plaire sur le long terme dans une entreprise”, alerte Stéphanie Carlucci.
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3. Et le salaire dans tout ça ?
La question de la rémunération va forcément peser dans la balance. Si bien entendu, l’offre avec le meilleur niveau de rémunération est aussi celle qui matche le plus avec les deux critères évoqués plus haut… il n’y a pas à tergiverser. Autrement, “il faut se poser la question de ses attentes à l’instant T. Il y a des périodes où l’on peut avoir besoin de gagner plus d’argent pour mener à bien un projet d’achat de maison par exemple, auquel cas la rémunération est un driver essentiel”, souligne Stéphanie Carlucci.
Mais pour d’autres personnes, les valeurs défendues par l’entreprise ou encore l’équilibre vie-pro perso auront plus d’importance qu’un salaire élevé. “Sans oublier que dans son tableau comparatif, il ne faut pas penser qu’au salaire net. Il y a également la manière dont l’entreprise prévoit son plan de formation. Capitaliser sur sa propre employabilité est un critère à ne pas négliger, c’est une autre forme de rémunération”, insiste la DRH externalisée.
4. Avez-vous perçu des signaux faibles durant le process de recrutement ?
Maintenant que l’on a passé en revue des critères plus objectifs, parlons de ce que vous ressentez au plus profond de vos tripes : ce que l’on nomme l’intuition. Sans que nous nous en rendions compte, notre cerveau perçoit des signaux faibles qui peuvent être autant de red flags (encore ces fameux drapeaux rouges !). “Il y a des personnes qui sont plus ou moins sensibles à tout ça, mais c’est très important de se questionner sur son ressenti”, observe Stéphanie Carlucci.
Alors, essayez de vous rappeler : comment s’est passé le process de recrutement ? Avez-vous été bien reçu ? Vous a-t-on proposé un café ? Les autres employés étaient-ils souriants ? Qu’avez-vous ressenti en rencontrant votre manager ? Était-il/elle à l’heure ? Ce futur manager a-t-il/elle parlé tout le long ? Votre ressenti corporel peut d’ailleurs en dire long sur les émotions qui vous ont traversé.
5. Savez-vous comment va se passer l’onboarding ?
La prise de poste dans l’entreprise que vous allez choisir sera d’autant plus réussie que la phase d’intégration aura été correctement pensée. “C’est quelque chose qui doit être discuté au dernier entretien. Et si ce n’est pas le cas, on peut poser la question au moment où l’on reçoit l’offre”, recommande notre interlocutrice.
6. Quels sont les avis qui circulent sur l’entreprise ?
Si la prise de référence sauvage n’est pas autorisée en France de la part des employeurs, rien n’empêche en revanche un candidat d’aller se renseigner sur une entreprise en interrogeant ses salariés ou alumnis. C’est d’autant plus important que les signaux faibles précédemment évoqués réveillent des alarmes en vous.
Il y a aussi bien entendu les avis sur des plateformes comme Glassdoor, mais il n’est pas rare que ces derniers entrent en contradiction les uns avec les autres, ce qui achève de semer le flou dans la tête du candidat. Pour trancher, on peut donc essayer d’aller chercher de la neutralité hors les murs de l’entreprise : “Je recommande de contacter les entreprises clientes. Par exemple, si une société dit qu’elle est “client first”, et que ses clients ne sont pas satisfaits, c’est mauvais signe car il y a dissonance”, constate Stéphanie Carlucci.
En résumé, vous trouverez votre juste balance entre les éléments factuels et votre ressenti. “Je pense que l’on reste des humains et qu’il faut faire confiance à notre instinct. Le ressenti est aussi important que ce que l’on vous propose en termes de rémunération ou autres éléments factuels”, conclut la DRH.