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7 compétences développées par les parents solos (fortement utiles au boulot)

Alors que leur temps est plus précieux qu’un gisement de pétrole et que leur vie exige d’eux qu’ils déploient des trésors de patience, les parents solos développent -souvent sans le savoir- une multitude de compétences transférables dans le monde de l’entreprise. Céline Vannoorenberghe, coach et consultante spécialisée dans la conciliation entre carrière et vie familiale, nous explique pourquoi les RH devraient s’intéresser davantage à cette frange de la population qui ne cesse de croître d’année en année.


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#1 - Une productivité décuplée

C’est simple et mathématique : quand on est parent solo, on n’a d’autre choix que de dépoter au boulot. Pas possible de déborder le soir pour rattraper le temps perdu à la machine à café. Le maître mot devient alors l’efficacité pour faire un maximum de choses dans un temps limité. Les parents solos vont donc avoir tendance à être davantage dans leur bulle au bureau pour se concentrer au maximum, car leur travail, ils y tiennent et ne peuvent pas se permettre de le perdre ! “*Il en découle un sens des priorités différent et une forte conscience professionnelle pour exécuter des tâches avec la même qualité, et ce, plus rapidement”*, observe Céline Vannoorenberghe. De quoi inspirer les autres collaborateurs pour faire la chasse à la procrastination.

#2 - Une meilleure gestion de l’imprévu

La crèche qui passe un coup de fil parce que la petite a passé la barre fatidique des 38° (arggg, le coup du Doliprane à 8H05 n’a pas fonctionné), la cantine qui se met en grève, l’instituteur absent… Tous ces imprévus sont déjà compliqués à gérer lorsque l’on est deux parents, alors imaginez pour un parent solo ! Mais à force de galérer, les familles monoparentales développent une forme de résistance au stress et une capacité d’adaptation toujours utiles au travail. “C’est ce que requiert au quotidien un poste de gestion de projet ou de management. Il faut être capable de ne pas se laisser submerger par ses émotions et d’activer immédiatement son cerveau rationnel pour trouver des solutions”, analyse la coach.

#3 - Une capacité à gérer les conflits

Si la famille compte plusieurs enfants, autant dire que le parent solo est irrémédiablement habitué à désamorcer des conflits en permanence entre frères et sœurs. De même, il lui faut faire preuve de patience pour aider l’enfant à identifier ses émotions sans sortir de ses gonds. Exercice ô combien difficile quand on est seul.e aux manettes de la maison, sans personne pour prendre le relais et partir crier dans la pièce d’à côté. “Au travail, c’est une compétence que le parent solo peut utiliser sans s’en rendre compte, car on demeure la même personne, qu’il s’agisse de la sphère pro ou privée !”, analyse-t-elle.

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#4 - Une intelligence émotionnelle acérée

Quand on devient parent, il faut apprendre à décoder un nouveau langage : celui de l’enfant qui pleure, qui crie, se roule par terre, (puis fait la g*****). Derrière, c’est finalement tout le registre émotionnel qui est développé comme l’empathie ou encore l’intuition. Et forcément, quand on est seul, c’est autant d’opportunités en plus de développer cette écoute fine des signaux faibles.  “Dans la sphère professionnelle, cela permet de déployer un sens de l’observation plus affiné, de remarquer des choses que l’on ne voyait pas avant, comme une collègue qui se renferme par exemple. C’est très précieux pour un manager notamment”, précise l’experte.

#5 - La polyvalence

Nourrice, cuisinier.e, secrétaire, femme de ménage, psy, mécanicien…. Dans une seule journée, le parent solo portera de multiples casquettes, y compris les tâches qui pouvaient d’ordinaire être dévolues à son partenaire. Autrement dit, il développe nécessairement une grande capacité d’adaptation. “Au travail, cela permet ensuite de traiter avec des interlocuteurs variés, de s’adapter à des changements, des projets qui se passent plus ou moins bien, et surtout, de ne pas prendre les choses pour soi”, estime Céline Vannoorenberghe.

#6 - Une plus grande affirmation de soi

En matière d’équilibre vie pro/perso, les parents solos montrent la voie aux autres collaborateurs : puisqu’ils n’ont pas d’autre choix que de s’astreindre à une discipline de fer en matière d’horaires, ils développent une forme d’assertivité et savent exprimer leurs besoins. “Ils vont être moins touchés par une remarque du type “tu as pris ton aprem” parce qu’ils partent à 17H. Ils sont dans une posture d’adulte vis-à-vis de leur manager qui leur permet d’affirmer plus clairement leurs choix”, poursuit la coach.

#7 - Déléguer

Lorsque leurs enfants grandissent, les parents solos n’ont souvent d’autre choix que de les autonomiser au maximum : trajet pour aller à l’école, aide dans les tâches de la maison, soutien d’un plus jeune enfant… “Cette capacité à déléguer n’est pas évidente au travail. Combien de managers ne font pas assez confiance à leurs équipes pour se décharger de la partie opérationnelle ? Ce n’est pas si simple d’apprendre à lâcher prise et prodiguer l’autonomie dont ont pourtant besoin les collaborateurs. Les familles monoparentales développent de facto cette capacité”, souligne notre interlocutrice.

Comment valoriser ces compétences auprès de son employeur ?

“Le moyen de valoriser ces compétences, c’est d'en parler avec son manager, de rester factuels dans les retours avec preuve à l'appui du travail et de l'engagement du parent solo”, estime l’experte. **C’est aussi en osant prendre plus de responsabilités, ou d’autres responsabilités, un portefeuille de clients plus ambitieux ou encore en assumant une plus grande charge de travail, que les monoparents vont pouvoir révéler leur plein potentiel.

“Tutorat, management… certains axes que la personne n’assumait pas jusque-là peuvent être développés, à condition que les entreprises soient prêtes à leur faire confiance ”, estime-t-elle. Le plus important étant une fois encore de se rapprocher au plus près des besoins de ces employés qui ne constituent pas une minorité, mais une réalité sociale en pleine expansion.

Paulina Jonquères d’Oriola

Journaliste

Journaliste et experte Future of work (ça claque non ?), je mitonne des articles pour la crème de la crème des médias […]

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