Bare Minimum Monday, la tendance du lundi “à la cool”
Qui n’a jamais vécu le blues du dimanche soir à l’idée de reprendre le boulot le lendemain ? Pour contrer la déprime, une nouvelle pratique de travail a vu le jour : le Bare Minimum Monday, ou la tendance à démarrer le lundi en mode détente. Explications.
Vous avez entendu parler de la Great Resignation ou encore du bore-out : bienvenue au Bare Minimum Monday (lundi pépouze, en somme), la dernière pratique en date à challenger notre relation au travail, tout droit venu de TikTok. Le concept ? Remplacer un lundi habituellement sur les chapeaux de roue par un lundi au ralenti, en se tenant au strict minimum.
Un rythme au ralenti qui séduit
On remonte l’origine du Bare Minimum Monday à… pas plus tard que l’année dernière. Dans la lignée du quiet quitting (faire “juste ce qu'il faut” dans son job), le BMM est né d’une saturation vis-à-vis de son travail. Ce concept, on le doit notamment à Marisa Jo Mayes, une jeune TikTokeuse americaine qui a frôlé le burn-out.
Comme pour 60% des Américains, d’après un sondage YouGov, le lundi est son jour de la semaine le plus redouté. Par ailleurs, un sondage LinkedIn rapportait en 2018 que 80% des salariés appréhendait le dimanche soir, annonciateur du retour au travail.
Sur TikTok, l’influenceuse suscite l’engouement : plus de 150 000 abonnés au compteur et le tag #bareminimummondays totalise plus de 2 millions de vues. Avec ses vidéos centrées sur le self-care (cuisine, promenades, lectures…) et l’importance de prendre son temps, la pratique séduit bon nombre d’internautes.
La rédaction vous conseille
L’essayer, c’est l’adopter ?
Nul besoin d’un tuto pour tester le “lundi minimum”, le principe est simple : prendre sa to-do list de la semaine et s’en tenir aux tâches qui nous procurent le plus de plaisir à effectuer, ou les moins énergivores.
À en croire l’enthousiasme des TikTokers, les effets bénéfiques ne se font pas tarder. Loin d’impacter leur productivité, ce nouveau rythme semblerait plutôt faire ses preuves, avec une triple efficacité :
- Évacuer le stress : On minimise le blues du dimanche soir et la dépression du lundi, puisque la pression est évacuée (ou du moins, mieux gérée). Marisa Jo Mayes en vante d’ailleurs les mérites : "Je me sentais mieux. J’évite d’être submergée et j'ai même réussi à mieux travailler dans la journée".
- Mieux gérer sa charge de travail : Le lundi, on travaille désormais moins… mais mieux. Démarrer la semaine sur une note plus légère, en évitant les sujets fâcheux (quand on le peut) renforce sa productivité et sa motivation pour le reste de la semaine.
- Se recentrer sur soi : Finir sa journée plus tôt, ou en tout cas l’esprit plus léger : du pain béni pour se bichonner ! L’occasion de conclure la journée en beauté, avec une activité chargée en dopamine : faire du sport, écouter de la musique, dessiner, se promener…
➕ "Boss, on peut ralentir la cadence ?”
Avant de se lancer vers le Bare Minimum Monday… Si votre hantise du lundi représente un vrai point bloquant, c’est peut-être le moment d’avoir une discussion franche avec votre N+1. Vous aurez plus de chances de trouver une manière saine (et certainement plus pérenne) de vous organiser. Pourquoi ne pas lui suggérer ce fameux concept du lundi pépouze ? Si vous avez un manager bienveillant en face vous, il y a fort à parier qu’on vous écoutera.Gare au retour de bâton
Si certains ont testé et approuvé le Bare Minimum Monday, est-ce vraiment le remède ultime à nos angoisses au travail ? Comme toute tendance virale sur TikTok qui se respecte, elle fait débat : beaucoup pointe du doigt une banalisation de la flemme, d’autres remettent en question sa faisabilité. Pour les métiers ne pouvant pas adapter leurs horaires de travail ou leur rythme par exemple, compliqué de se dire “c’est décidé, je pars 1h plus tôt”.
Et pour les autres, certaines craintes reviennent souvent sur le tapis :
- Une ode à la paresse : Les questions de santé mentale et de pression professionnelle sont on ne peut plus légitimes. Sur ça, on est d’accord. Mais bien qu’essentielles, elles ne doivent pas être une excuse pour tomber dans la fainéantise exacerbée et refuser les tâches pour lesquelles on est payé.
- La porte vers un licenciement : Ivan Misner, fondateur de l'organisation de réseautage professionnel BNI, juge la pratique risquée : les salariés adeptes du lundi à la cool s’exposeraient davantage à un rappel à l’ordre ou un licenciement. Pour contrebalancer cet effet boomerang, il faudrait plutôt faire table rase auprès de son employeur et privilégier la notion de “lundis équilibrés” en établissant des priorités et en apprenant à dire non.
- Un terrain propice à la procrastination : une étude OpinionWay pour jechange.fr révèle que près d’1 salarié français sur 2 procrastine au moins 1h par jour au travail (!). Avec le lundi pépouze, il y a un risque accru de remettre à plus tard les tâches chronophages. On le sait, c’est souvent dans la complaisance qu’arrive la fainéantise. Et si le mardi devenait le nouveau lundi ?