Être pote avec ses collègues : la botte secrète pour travailler mieux ?
Vous avez un.e meilleur.e ami.e au boulot ? Le genre de personne fiable, à qui vous pouvez (presque) tout confier ? En voilà une bonne nouvelle : à la fois pour vous, votre carrière et votre boite.
Une amitié qui vous veut du bien
L’une des premières règles de survie entendues en début de carrière, c’est d’éviter de mélanger l’affectif et le travail. Mais est-ce vraiment le cas si ça embellit nos journées au boulot ? In fine, l’entreprise (surtout si l’on y reste un bout de temps) c’est un peu comme la cour de récré des adultes. On y côtoie des inconnus les premiers jours, qui deviennent des collègues, qui deviennent parfois des amis - une amitié qui perdure même après avoir quitté le navire.
Preuve à l’appui : selon une enquête de l’Olivet Nazarene University aux États-Unis, les salariés rencontrent une moyenne de 5 ami.es sur leur lieu de travail, avec près de 30% qui considèrent avoir un.e meilleur.e ami.e. Se lier d’amitié avec ses collègues, c’est un gain de motivation pour se rendre au travail et s’engager au quotidien. Marissa King, professeure de comportement organisationnel à l’université de Yale, a même démontré qu’un ami au travail peut être un vrai soutien sur le plan pro :
- Un gain de productivité : Quand on travaille sur un projet en commun, on laisse rarement un ami dans la galère. Une forme de solidarité peut se créer pour aller chercher ce coup de pouce nécessaire sur un projet, une tâche…
- Un gain de confiance en soi : Un.e am.ie au boulot, c’est comme une oreille attentive avec qui l'on peut tout dire et demander (ou presque), de surcroit si la personne a plus d’ancienneté.
- Une meilleure collaboration : La complicité avec certains collègues transforme le travail d’équipe, parfois jugé contraignant, en une partie de plaisir et de rigolades. Seule contrainte ? Devoir travailler…
- Moins de stress : Rien que plus soulageant que d’avoir quelqu’un avec qui relâcher ou évacuer la pression au boulot. Même si les amitiés hors du cadre pro existent, qu’on se le dise : ils auront toujours plus de mal à comprendre votre frustration avec Jean-Michel de la compta (sorry à tous les Jean-Michel des comptas de France). Et lors d’expériences négatives partagées au boulot, il est toujours plus simple de se confier à un collègue.
- Moins de turnover : Avoir un allié au travail, c’est aussi être plus impliqué.e et épanoui.e. Et donc, diminuer les risques de claquer la porte et quitter son équipe du jour au lendemain. Ou en tout cas, y réfléchir à deux fois.
Des points bénéfiques donc, qui sont aussi dans l’intérêt de l’employeur et du manager ! Des salariés qui s’entendent bien, c’est aussi des salariés qui travaillent mieux.
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Passer de collègues à amis : y a-t-il un tuto ?
La règle la plus importante pour trouver son ou sa BFF (best friends forever) ? Ne rien forcer ! Rien de pire que de vouloir faire rentrer des ronds dans des carrés… En revanche, il existe des petites astuces que l’employeur peut mettre en place dans l’entreprise pour favoriser les atomes crochus.
- Instaurer un système de “Buddy” (ou un copain en version française) pour chaque nouvel arrivant. Un collègue pioché au hasard dans l’entreprise, qui va être votre confident dans la boite et votre guide lors de vos premiers jours.
- Faciliter les moments informels : si tous les salariés sont présents sur le même lieu de travail, encourager les petites pauses et festivités entre deux réunions. Goûters, petits-déjeuners, afterworks… Tous les prétextes sont bons pour faire connaissance.
- Célébrer régulièrement : Un nouveau client décroché ? L’anniversaire de l’entreprise ? La réussite d’un gros projet ? Célébrez les réussites, qui sont autant de situations communes pour créer du lien.
- Organiser des team building : Le classique, le plus traditionnel, mais aussi un indispensable auquel participer si vous voulez trouver votre bestie. Escape game, partie de pétanque, de Mario Kart… Seule contrainte : il ne faut pas être mauvais joueur (évitez les parties de Loup-Garou qui laisseront une trace indélébile dans votre relation)
Des liens à chérir… mais au cas par cas
Se lier d’amitié, c’est donc le bon filon. Mais tout dépend avec qui, et de quelle manière.
- Avec le manager ou le managé 🟠 : Il est souvent déconseillé de trop trinquer et se confier à son N+1 en dehors du cadre professionnel. Et vice versa pour un manager avec son N-1. Rien ne vous l’interdit en soi, mais l’amitié étant une relation d’égal à égal, il peut être délicat de jongler entre le brunch du samedi et l’entretien annuel du lundi.
- Avec une personne senior / junior ✅ : L’amitié intergénérationnelle au boulot, on dit oui : l’entreprise est souvent le cadre idéal pour construire des amitiés entre plusieurs générations d’écart. Et ce n’est pas la Gen Z qui va contredire le phénomène : sur TikTok, les vidéos associées au tag #workbestie cumulent près de d’2 milliards de vues, souvent en mettant en scène une personne junior et senior. Loin d’être un point bloquant, l’amitié intergénérationnelle peut au contraire aider à se comprendre et à apprendre l’un de l’autre (pratique, si l’on veut expérimenter le reverse mentoring).