De footballeurs à entrepreneurs, ils ont radicalement changé de vie

En moyenne, les footballeurs prennent leur retraite autour de 35 ans. Si les plus chanceux ont pu “coffrer” pour leurs vieux jours, l’immense majorité (environ 95%) doit s’offrir une deuxième carrière, parfois proche du terrain, mais parfois très très loin. Exemple avec Grégory et Mathieu.
Si vous aviez goûté aux plaisirs des voyages en avion privé, à la foule qui vous acclame, à l’adrénaline de la compétition, comment réagiriez-vous s’ils ne faisaient plus parti de votre quotidien ? C’est le défi qu’ont dû relever deux anciens joueurs de football pro. Ils ont entrepris… chacun à leur manière.
Grégory Bourillon : du PSG à l’Intermarché
Vous l’avez peut-être vu avec un maillot du PSG par le passé, mais si vous le croisez aujourd’hui, il aura un gilet floqué Intermarché. Un transfert surprise pour le grand public, mais pas du tout pour le principal intéressé.
“J’ai toujours baigné dans le commerce. Mes parents étaient commerçants. C’est quelque chose que je connaissais, mais pas du tout la grande distribution. C’est sûr que ça me change un peu des terrains de foot” s’amuse l’ancien défenseur central dans les colonnes de Actu.fr.
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À 40 ans, il a décidé d’entreprendre après une carrière modeste, mais pas sans succès. Un seul et unique trophée glané en 2008 : une coupe de la Ligue (la compet’ n’existe même plus). Suffisant pour être son “meilleur souvenir” de footeux. Aujourd’hui, il jongle entre les palettes et les cartes de fidélité dans le Grand-Ouest.
“J’avais envie de voir autre chose et de me projeter sur une deuxième vie. Quand tu arrêtes le foot à 35 ou 40 ans, si tu n’as pas anticipé la suite, ou si tu ne t’es pas projeté sur un autre métier, tu vas vite être malheureux”. Il confesse avoir passé ses diplômes pour intégrer les clubs en tant que dirigeant, mais ça n’a pas pris.
Mais il est ressorti de cette période avec un truc vraiment stylé : avoir été le camarade de classe d’un certain Zinédine Zidane. À défaut d’avoir été son coéquipier.
Mathieu Flamini : l’homme qui est devenu plus riche… en arrêtant le foot
De minot marseillais à ambassadeur de la deeptech en pétrochimie. Si vous n’avez pas compris cette phrase, je reformule : de gamin de l’OM au boss du pétrole du futur. Voilà ce qu’est devenu Mathieu Flamini en moins de 40 ans.
Là, vous vous dites surement : mais comment un footballeur est-il arrivé dans le business de la pétrochimie ? Et pas n’importe quel footeux en plus : OM, Arsenal, Milan AC et même équipe de France. Normalement, on finit coach, consultant ou vendeur de piscine. Pas Mathieu.
En 2008, à seulement 26 ans et en pleine carrière, il investit dans une boite (GF Biochemicals) dans le but “d’apporter des solutions concrètes aux problèmes liés au réchauffement climatique” rappelle-t-il lors d’un discours à BPI France. Car Mathieu aime le ballon, mais il préfère encore plus la grande sphère bleue.
Et sacré vista pour l’ancien milieu de terrain. En 2050, la pétrochimie représentera la moitié des demandes en pétrole. Toute notre consommation (et donc la production associée) devra changer, c’est-à-dire qu’il faudra “convertir des matières végétales en ingrédients biosourcés”. Comprendre : biodégradable et à l’impact carbone le plus faible possible. Tout ça, il le fait en travaillant l’acide lévulinique : l’une des 12 molécules du futur selon les spécialistes.
Le plus drôle dans tout ça ? Il détestait deux matières à l’école : l’anglais et la chimie. Aujourd’hui, c’est son quotidien et son gagne-pain. Moralité ? Si vous avez envie de vous reconvertir, pensez aux deux matières qui vous ont traumatisé à l’école, vous avez peut-être la future grande idée.