Avec “jour pour jour”, faites preuve de solidarité avec vos congés
Saviez-vous qu’en France, près de 40% de la population ne part pas en vacances, soit 25 millions de nos concitoyens ? C’est pour résorber cette fracture sociale qu’un nouveau dispositif RH a été mis sur pied : le don de congés, non pas à l’intérieur de l’entreprise, mais à l’extérieur de celle-ci. Autrement dit, en offrant l’un de vos jours de congé, vous octroyez la possibilité à une autre personne de partir en vacances. On vous explique tout.
C’est un paradoxe : la France est la première destination touristique mondiale, et notre droit social consacre l’organisation des congés en entreprise. Entre les congés payés, les RTT et les jours fériés, les Français sont plutôt bien lotis. Mais au pays du loisir, tout le monde n’a pas la chance d’arpenter notre bel hexagone de long en large : 40% des Français restent à quai à l’heure des congés. Pourtant, point de fatalité : nos voisins Allemands font bien mieux (20% seulement d’exclus), tandis que les Suédois affichent le meilleur score (10%).
À première vue, vous vous dites peut-être que les vacances, c’est secondaire. Que bien d’autres bonnes œuvres méritent la primauté, comme l’accès au logement, à l’alimentation, l’éducation. “De notre côté, nous ne voyons pas les choses de cette façon. L’accès aux vacances permettrait de réduire la fracture sociale entre une partie de nos concitoyens. Au-delà du repos qu’elles représentent, les vacances, c’est aussi prendre un temps pour soi, pour sa famille. C’est l’opportunité de faire éclore de nouveaux projets”, relève Lionel Flasseur, co-fondateur et président d’Essentiem, un fonds de dotation engagé en faveur d’un tourisme plus vertueux.
La rédaction vous conseille
Hum, mais comment ça marche ?
En partenariat avec quatre associations (Vacances ouvertes, Vacances et famille, l’Arche et les Apprentis d’Auteuil), Essentiem a mis sur pied un dispositif RH innovant appelé “jour pour jour”. Concrètement, il permet à un salarié de faire don de l’un (ou plusieurs) de ses jours de congés en exprimant son souhait aux ressources humaines de son entreprise. Les RH transforment ce ou ces jours en valeur numéraire, sur la base du net du salarié. L’argent est ensuite reversé à l’une des quatre associations pour financer un départ en vacances.
Un duo employeur-employé engagé
Pour que le dispositif fonctionne, il faut que le duo employeur-employé soit sur la même longueur d’ondes, un collaborateur ne pouvant pas directement faire don de ses congés. D’un point de vue technique, il s’agit d’un “abandon de congés”, c’est-à-dire qui n’est pas encore arrivé à sa date d’échéance. “Un collaborateur peut choisir de faire don de l’un de ses congés soit parce que c’est indolore pour lui, soit parce que son entreprise n’a pas mis en place de compte épargne-temps. De ce fait, plutôt que de faire don de ses jours de congés non utilisés à son employeur, c’est une manière pour lui de les recycler en faisant preuve de solidarité”, explique Lionel Flasseur. À savoir que le retrait de ce jour de congé va être visible sur la fiche de paie du collaborateur.
Du côté de l’entreprise, un abattement fiscal à hauteur de 60% sur le don est possible, au même titre que lorsque l’on soutient une association. En matière de marque employeur, l’opération “jour pour jour” se révèle être pleine de sens, notamment dans un pays où l’on sait se montrer généreux (en 2015, près de 7,5 milliards d’euros de dons ont été réalisés par les Français). “En tant qu’entreprise, c’est aussi faire preuve d’une forme d’éthique, sachant que plusieurs centaines de millions de congés ne sont pas pris chaque année. L’impact pourrait donc être considérable”, poursuit notre interlocuteur.
Alors que le DIFT a le vent en poupe en entreprise (offrir un don à une association de son choix), on imagine déjà le succès que pourrait avoir ce dispositif fraîchement lancé. RH, employés, prenez la vague dès à présent ! Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site d’Essentiem.