Timidité au travail : atout ou obstacle ?
La timidité peut être un véritable frein dans le monde du travail. On vous donne quelques conseils pour éviter que ce trait de caractère n’affecte votre carrière.
Vous avez peur de prendre la parole en réunion, de socialiser à la pause déj ou d’être à la place la plus exposée de l’open space ? Vous êtes probablement un peu timide, comme une personne sur deux dans le monde ! Mais alors, est-ce que la timidité est un obstacle ou un atout en entreprise ? On fait le point.
Ne pas confondre timidité et introversion
Attention, les signaux renvoyés par quelqu’un de timide ou d’introverti peuvent sembler similaires, en tant que mise en retrait des relations humaines, mais il existe une différence fondamentale entre les deux.
La timidité, c’est un tempérament qui est lié à l’anxiété sociale. Et comme cette anxiété repose notamment sur la peur du jugement, elle va conduire à s’extraire des relations sociales, mais de manière subie, par peur.
Tandis que l’introversion, c’est un concept qu’on doit au psychiatre Jung : être introverti, c’est avoir besoin de moments seul‧e pour se ressourcer, pour se recentrer sur son monde intérieur et sa propre subjectivité. L’introverti s’extrait des relations sociales, mais par choix.
Ainsi, l’introverti n’a pas forcément de difficulté dans ses interactions sociales, à l’inverse du timide, et lorsqu’il s’isole, c’est une solitude choisie.
Votre timidité peut-elle vous nuire au travail ?
Si vous êtes timide, sachez que vous n’êtes pas seul‧e ! Selon une étude du psychologue Philip Zimbardo à l’Université de Stanford, 40 à 60% des personnes sondées présentaient un degré non négligeable de timidité.
Le problème de la timidité, c’est qu’elle peut inhiber votre spontanéité, vous mettre en retrait du groupe et rendre difficile le fait d’assumer des responsabilités, car cela expose davantage. Elle peut aussi être associée au syndrome de l’imposteur, un phénomène qui conduit à douter de soi et de ses capacités.
Mais la timidité est aussi associée à des qualités comme la capacité d’écoute et d’observation, l’empathie et l’intelligence émotionnelle.
Le plus important, c’est de garder en tête que ce n’est pas votre timidité qui est problématique, mais les a priori autour de la timidité et l’injonction à l’extraversion.
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Comment faire pour que votre timidité ne vous desserve pas ?
Le nerf de la guerre, c’est la communication : vous n’allez pas changer votre personnalité pour votre travail, mais vous pouvez aider vos collègues à mieux vous appréhender en partageant vos besoins et états d’esprit. Vous pouvez aussi vous exprimer à travers des intermédiaires dans l’entreprise s’il est compliqué de vous exprimer en votre nom (service RH, membres des commissions internes, délégués du personnel…).
Essayez de participer aux temps forts collectifs : déjeuners d’équipe, afterworks, team building… Ce sont de bonnes occasions d’apprivoiser votre timidité et trouver votre place petit à petit. Bien sûr, ne vous forcez pas à chaque fois : vous avez aussi besoin de moments solo pour recharger vos batteries sociales, mais le fait de vous lancer ce défi vous permettra de banaliser de plus en plus ces moments de socialisation.
Enfin, misez sur l’anticipation et les supports matériels : pour désamorcer votre timidité, préparez bien vos interventions en avance, et n’hésitez pas à prendre appui sur des documents informatiques qui vous serviront de ressource, mais aussi de refuge en cas de besoin.
Et surtout, n’ayez pas honte de votre timidité : après tout, Édith Piaf, Proust et Darwin étaient de grands timides, et ça ne les a pas empêchés de marquer l’Histoire !
