La libido du bureau : comment faire quand le désir est parti ?
Au travail comme dans notre vie sexuelle, certains environnements nous font grimper au rideau quand d’autres laissent notre motivation au niveau zéro. Et s’il existait une libido du bureau ?
Au travail, comme dans notre vie amoureuse, il y a des jours avec, et des jours sans. Alors, nous nous sommes posés cette drôle de question au Daily Swile : et s’il existait une libido du bureau ? Il ne s’agit pas ici de parler de vos amourettes autour de l’imprimante (ça, c’est l’objet d’un autre article), mais plutôt de vos facteurs de motivation.
Ce sujet un poil loufoque, nous l’avons soumis à Clémence Rérolle, sexologue. “Il est vrai que le mot libido m’interroge dans le cadre professionnel. Quand mes patients viennent me voir, ils me disent avoir perdu leur libido. Mais la première réflexion à opérer, c’est de distinguer la libido du désir”, nous explique-t-elle.
Libido versus désir : de quoi parle-t-on ?
Alors, quelle est donc cette différence, cher lecteur ? Et bien la libido est une donnée physiologique, quand le désir est d’ordre psychologique. En d’autres termes, nous n’avons pas vraiment de prise sur notre libido (les hormones nous titillent sans qu’on le choisisse réellement), mais nous pouvons agir sur notre désir, dans notre vie intime comme professionnelle.
“Parler de désir au travail me semble plus approprié, car le travail est le fruit d'une construction personnelle, professionnelle et sociale, et non d'un instinct physiologique ou biologique”, affirme Clémence Rérolle.
Levez les freins pour frémir de désir
En outre, en matière de désir, il existe des inhibiteurs et accélérateurs de notre sexualité, comme l’explique la sexothérapeuthe, Emily Nagoski, dans l’ouvrage “Je jouis comme je suis”. Dans la vie sexuelle, ces freins sont propres à chacun : il peut s’agir de stimuli sensoriels qui nous dégoûtent, d’une posture que l’on associe à quelque chose de non sexy, d’une sensation de menace… “Certaines personnes sont très sensibles à ces inhibiteurs, d’autres moins. Mais une chose est certaine : pour appuyer sur l’accélérateur, il faut lever ces freins au préalable”, poursuit notre experte qui cite Emily Nagoski.
Au travail, c’est la même chose : une multitude de facteurs peuvent agir sur notre jauge de désir. Pour certains, cela se joue sur le niveau d’autonomie, l’entente avec les collègues, le sens que l’on trouve dans son job, la satisfaction du travail bien fait…
Et puis, tout comme dans notre vie sexuelle, notre état émotionnel va avoir de réels retentissements sur le désir au travail. Lorsqu’on souffre de stress chronique par exemple, le niveau de cortisol (l'hormone du stress) va être élevé, et l’on va être dans un état inflammatoire permanent. “Dans la vie intime, cela provoque généralement une baisse de désir. Et c’est pareil dans la vie professionnelle en matière de désir”, analyse la sexologue.
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Des facteurs de désir qui évoluent avec les années
De la même façon, les différentes périodes que nous traversons dans notre vie, qu’il s’agisse du passage à la vie adulte, à celle de parents, de la ménopause ou encore de la retraite : tout cela va faire fluctuer le désir. “Il est tout à fait normal que nos priorités et donc nos facteurs de motivation changent au cours de notre vie. Nous connaissons tous des périodes où la sexualité passe au dernier plan, et c’est complètement ok”, assure Clémence Rérolle. Un travail d’acceptation sur ces “repriorisations” peut parfois s’avérer nécessaire, dans la vie intime comme professionnelle.
Pour traverser ces zones de turbulences, il est important d’être dans le dialogue et d’avoir l’espace pour verbaliser nos besoins. “Tout comme dans sa sexualité, il faut pouvoir poser ses limites au travail. Cela n’est possible que lorsqu’on a confiance en soi, qu’on se sent aligné entre l’image que l’on a de soi et celle qu’on renvoie aux autres, et que le dialogue est ouvert. Cela permet ensuite de prendre plus d’initiatives, de se sentir valorisé, d’être fier de son travail, et donc de se sentir plus désirable”, poursuit la spécialiste.
C’est souvent en opérant ce réalignement, parfois avec l’aide d’un coach ou thérapeuthe, que l’on sent un regain d’énergie global, et de désir… souvent dans tous les pans de notre vie !
- Identifiez vos freins et vos accélérateurs (contextes, sources de motivation, etc)
- Acceptez que ces motivations fluctuent : la vie est un mouvement perpétuel et un travail d’acceptation mérite parfois d’être mené