Au travail comme à la maison, pourquoi les animaux nous font-ils autant de bien ?

Mais pourquoi ont-ils autant la cote ? Dans un monde en quête de bien-être et de performance, la présence des animaux – y compris en entreprise – suscite un intérêt croissant. Et pour cause : ils jouent un rôle clé pour notre santé physique et mentale.
Les heureux propriétaires ont envie de l’aboyer sur tous les toits : nos amis les animaux sont un excellent remède pour le corps et l’esprit. Et ce qui se vit de manière empirique a depuis longtemps été étayé par la science comme nous l’explique Marine Grandgeorge, maître de conférences HDR en éthologie et docteure en psychologie au Laboratoire Ethos de l’Université de Rennes. En voici une démonstration au poil.
Les animaux, mieux que le lexo…
La présence d’animaux dans l’environnement, notamment de chiens, agit directement sur le bien-être des individus. “La seule présence d’un animal, même inconnu, peut avoir un effet anxiolytique et réduire le stress”, explique Marine Grandgeorge. En effet, des études ont montré que la simple cohabitation avec un animal favorise une diminution du rythme cardiaque et une modulation du taux de cortisol, l’hormone du stress. Bien sûr, ces effets bénéfiques augmentent à mesure que l’on interagit avec l’animal, ne serait-ce qu’en le caressant ou en échangeant un regard.
Le contact tactile est particulièrement apaisant. “La fourrure et la chaleur de l’animal offrent une sensation de détente immédiate”, précise l’éthologue. Ce bénéfice psychologique s’explique aussi par le fait que l’animal est un être non jugeant. Il ne discrimine pas en fonction d’un handicap ou d’un statut social, ce qui permet une diminution significative de l’anxiété.
… et bons pour le ciboulot !
En plus de nous procurer de la joie, les animaux nous permettent d’améliorer notre santé sur le long terme. Des études épidémiologiques révèlent qu’une exposition précoce à un animal (chien, chat ou même animaux de ferme) avant l’âge d’un an réduit le risque de développer certaines pathologies comme l’asthme.
Chez l’adulte, vivre avec un chien est associé à un moindre risque de récidive après une crise cardiaque, en raison d’une activité physique accrue liée aux promenades. Et oui, Médor vous invitera toujours à faire votre propre “balade de chien”. Des études montrent aussi que les enfants et adolescents vivant avec un chien, ou encore pratiquant un sport comme l’équitation, sont moins sujets au surpoids ou à l'obésité.
Par ailleurs, la présence d’un animal de compagnie constitue un facteur protecteur contre le déclin cognitif chez les personnes âgées. “L’animal instaure une routine qui stimule les capacités cognitives, en obligeant la personne à organiser son quotidien pour nourrir et prendre soin de son compagnon”, explique Marine Grandgeorge. Cette stimulation joue également un rôle dans la prévention de l’isolement social. Cela peut être particulièrement salvateur pour des enfants ou adolescents en rupture, qui peuvent trouver en l’animal un véritable confident.
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Les animaux : les meilleurs team players
Au-delà des bienfaits individuels, les animaux ont un rôle fédérateur qui s’observe aussi en entreprise. “L’animal agit comme un catalyseur social. Il favorise les interactions entre collègues et peut être un sujet de conversation accessible pour les nouveaux arrivants”, note Marine Grandgeorge. Cet effet est observable dans les espaces publics : les propriétaires de chiens échangent naturellement lorsqu’ils promènent leurs animaux (flirter au parc à chien, plus fort que Tinder !).
L’animal favorise également le développement de l’intelligence émotionnelle. Chez l’enfant, cet apprentissage est particulièrement visible : interagir avec un animal enseigne l’altérité et la prise en compte des besoins d’un être différent de soi. “Ce processus se transpose aussi aux relations humaines : si l’on comprend qu’un chien a des besoins spécifiques, on est plus enclin à accepter que ses collègues aient des besoins différents des siens”, illustre Marine Grandgeorge.
On sait aussi qu’en apprenant à reconnaître les signaux et émotions des animaux, on améliore notre capacité à comprendre les expressions faciales et les émotions humaines. “L’exposition régulière aux animaux aide à affiner les compétences sociales et émotionnelles”, souligne l’éthologue.
Des animaux pour pimper sa productivité ?
À ce jour, il n’existe pas encore d’étude mesurant l’impact de la présence des animaux sur la productivité des travailleurs. Mais les premiers travaux menés en entreprise peuvent cependant le suggérer. “Quand les salariés peuvent venir avec leur animal, ils sont plus détendus et moins enclins à partir précipitamment pour rentrer s’occuper de lui”, analyse Marine Grandgeorge. Cet effet peut se traduire par un engagement plus fort et une meilleure gestion du temps.
Par ailleurs, la présence d’animaux en entreprise peut renforcer certaines compétences. Peut-être verra-t-on un jour des travailleurs réviser leur “préz” devant un public médusé composé de carlins et bichons maltais ? Trêve de plaisanterie, des initiatives de la sorte ont émergé dans certaines écoles où les chiens sont utilisés pour encourager la lecture chez les enfants. Et ça marche ! “Lire à voix haute devant un chien est moins stressant que devant ses camarades, car l’animal, une fois encore, ne juge pas”, explique Marine Grandgeorge.
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Des animaux pour lutter contre les maux contemporains
Dans une société où le stress, la quête de performance et l’hyperconnexion nous crament chaque jour un peu plus les neurones, les animaux nous offrent une présence réconfortante et sincère, sans attentes ni jugements. Leur simple regard, une caresse sur leur pelage ou une balade partagée peuvent suffire à nous recentrer dans des moments difficiles.
Finalement, leur succès ne tient pas du hasard : ils sont les gardiens d’une part d’humanité en nous, celle qui sait écouter, aimer sans condition et se réjouir des petits plaisirs simples. Alors, au bureau comme ailleurs, pourquoi s’en priver ?