société

Équicoaching : et si vous discutiez management avec un cheval ?

Du coaching avec des chevaux pour former les managers et favoriser l’épanouissement des collaborateurs, c’est le projet de Cabalys, une start-up qui veut replacer la notion de confiance au sein des interactions dans les entreprises.


5 min
23 avril 2024par Léa François

C’est peut-être la première fois que vous lisez le mot “équicoaching”. Moi, j’en avais déjà entendu parler par une collègue (coucou Camille) qui m’avait raconté combien elle avait été surprise par l’efficacité de l’activité. Ce dont je me rappelais surtout, pour être honnête, c’est que bon nombre de managers avaient fini par pleurer lors d’une de ces sessions. Et que j’avais trouvé ça vachement intriguant (avec un côté un peu voyeuriste, je le concède).

Chez Cabalys, c’est Suzanne Castel qui murmure à l’oreille des chevaux. Elle a fondé cette start up innovante dans le domaine des ressources humaines avec l’idée d’associer équicoaching et consulting pour améliorer la qualité des interactions en entreprise et, par là, l’expérience collaborateur.

Soutenu par Le Lab RH, l'incubateur de Kedge Business School et l'accélérateur de projets STAART, son cabinet de conseil certifié Qualiopi s’attaque à un problème de taille : répondre à la problématique d’un niveau de mal-être grandissant au travail. Avec un credo : la performance de l’organisation ne peut aller sans l’épanouissement des collaborateurs, au risque que tout dysfonctionne.

Mais au fait, pourquoi les chevaux ?

Pour Suzanne Castel, les chevaux n’ont aucun secret : cavalière depuis ses 5 ans, elle a mis ses observations sur ces animaux au service de son expertise de communicante sur les sujets de marque employeur, de recrutement et de rétention des collaborateurs. Et quand on sait qu’en italien, “managgiere” signifie “conduire son cheval au manège” (l’endroit où l’écuyer va ensuite travailler avec son cheval), ça commence à devenir intéressant.

Le cheval, c'est un expert en qualité relationnelle. C'est lié à son statut à l'état naturel. Le cheval est une proie grégaire qui vit en troupeau. Et le fait d'être une proie fait qu'il a, au fur et à mesure des millénaires, réussi à développer des compétences lui assurant sa survie” amorce la coach.

Dans le mode d'organisation d'un troupeau, il existe de la hiérarchie. Ça, c'est reconnu par les éthologues, il y a effectivement un mécanisme de leadership tournant. Ça veut dire que chaque cheval au sein d'un troupeau va être reconnu pour un talent qui lui est spécifique. Ce qui est génial, c'est de voir que finalement, il n'y a pas qu'un seul et unique chef. Pour moi, c’est un vrai enseignement dont les entreprises devraient s’inspirer en matière de modes managériaux” relève-t-elle.

Autre spécificité du cheval digne d’intérêt ici : son hypersensibilité. “Ils ont une capacité à pouvoir sentir la pression artérielle des humains à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Mais aussi, d'un point de vue olfactif, à sentir si on est animé par de la peur ou du plaisir. Et, par leur comportement, ils vont nous servir de miroir pour que nous, humains, on puisse comprendre ce qui se passe chez nous et comment notre comportement d'humain impacte autrui” développe Suzanne Castel. Un moyen de vivre pleinement les émotions qui nous traversent, et d’être en authenticité avec soi-même et les autres.

Développer ses soft skills pour muscler ses compétences managériales

Dans ces formations où il s’agit de renouer avec l’essence-même du vivant, l’objectif est de permettre à des dirigeants, des managers, des équipes et des collaborateurs de pouvoir développer leurs compétences relationnelles – managériales pour certains – et comportementales.

L’écoute, le dépassement de soi, la capacité à se remettre en question, l’adaptabilité, la confiance, le lâcher prise : autant de soft skills très prisées aujourd’hui en entreprise, d’autant plus quand on occupe un statut de manager.

Aujourd'hui, on peut constater qu’il y a beaucoup de personnes qui sont propulsées managers du vendredi au lundi sans être pour autant réellement accompagnés. Il y a encore cette croyance, a minima en France, que le management peut avoir un côté presque inné. Ce qu'on peut constater, c'est que même si, effectivement, il va faire appel à des qualités intrinsèques comme l'empathie ou la qualité d'écoute, ce sont des choses qu'on doit muscler. Ce sont des compétences qui doivent s'apprendre et qu'on peut apprendre” argumente Suzanne Castel.

Une culture qui doit infuser toute l’entreprise

Cet investissement à court terme par le biais des formations, c’est en réalité un investissement bénéfique à moyen et long terme : “Je peux avoir des managers qui vont avoir une tendance naturelle à être très orientés sur la performance. Ce qui est assez formidable, c'est que grâce à cette expérience, ils vont saisir d'eux-mêmes que finalement, cette performance, ils vont l'atteindre si, et seulement si, ils sont capables de pouvoir créer cette relation de qualité. On peut atteindre l’objectif, mais nous, ce qu'on travaille avec les chevaux, c'est la manière de l’atteindre” nuance-t-elle.

Et qui dit environnement de travail épanoui, dit collaborateurs heureux, et derrière, clients heureux : bref, un vrai cercle vertueux.

Un credo qui, pour être efficace, doit infuser toutes les strates de l’entreprise aux yeux de Suzanne Castel : “Une entreprise n'est qu’une organisation vivante, et donc, partant de là, tout est systémique. On ne peut pas croire que c'est en traitant un bout du truc que derrière tout va changer. Donc typiquement, quand on va agir en formation, il faut que, derrière, ce qu'on raconte trouve écho dans la culture de l'entreprise, se traduise, par exemple, dans les rituels de management, sinon on transmet quelque chose, mais on n'a pas de caisse de résonance” pointe-t-elle. De là, l’importance du rôle des RH qui devraient être “les chuchoteurs à l'oreille des dirigeants”…

Léa François

Journaliste

Journaliste qui écrit avec ses tripes, pour porter la parole de celleux qui ne l’ont pas toujours. A postulé ici le lendemain […]

La newsletter qui va vous faire aimer parler boulot.

Chaque semaine dans votre boite mail.

Pourquoi ces informations ? Swile traite ces informations afin de vous envoyer sa newsletter. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien présent dans chacun de nos emails. Pour en savoir plus sur la gestion de vos données personnelles et pour exercer vos droits, vous pouvez consulter notre politique de confidentialité