Handicap et emploi : c’est quoi, la RQTH ?

Plus qu’un simple statut administratif, la RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur‧euse handicapé‧e) permet une meilleure inclusion en entreprise des porteurs‧euses de handicap. Mais que se cache-t-il exactement derrière cet acronyme ? On vous explique.
Peut-être que vous avez déjà entendu cet acronyme. Peut-être qu’il vous a fait peur, ou peut-être qu’il vous a laissé‧e indifférent‧e parce qu’il ne vous concernait pas – ou que vous pensiez qu'il ne vous concernait pas : car 80% des handicaps sont invisibles, et beaucoup de salarié‧es ignorent tout simplement qu'ils ou elles travaillent avec une pathologie handicapante (endométriose, dyslexie, TDAH, diabète, séquelles de maladies...).
En toute honnêteté, j'ai moi-même manqué de curiosité, la première fois que j'ai entendu cet acronyme. Mais je réalise aujourd’hui à quel point ces quatre lettres sont lourdes de sens pour les personnes porteuses de handicap au travail, et à quel point elles devraient l’être pour les recruteurs‧euses et les équipes RH.
Un statut pour mieux inclure les personnes handicapées au travail
RQTH, ça veut dire : Reconnaissance de la Qualité de Travailleur‧euse Handicapé‧e. Avant d’être un acronyme, c’est surtout une décision administrative qui confère aux personnes porteuses de handicap un statut spécifique qui leur octroie des droits, mais sert aussi à faciliter la recherche d’emploi et l’embauche (formations, orientation professionnelle…) et à mieux prendre en compte le handicap au travail (aménagement d’horaires, télétravail, adaptation du poste de travail…).
Ce statut a été introduit grâce à la refondation de la politique du handicap en 2005, une avancée majeure pour la reconnaissance des personnes porteuses de handicap dans le monde professionnel.
Différents organismes interviennent dans la délivrance de la RQTH : l’Agefiph (Association nationale de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) joue un rôle pour les personnes en voie de reconnaissance, tandis que la CDAPH (la Commission des droits à l'autonomie des personnes handicapées) examine et valide le dossier au sein des MDPH (les Maisons départementales des personnes handicapées).
La rédaction vous conseille
Une obligation légale ?
Cette demande de RQTH n’est absolument pas obligatoire et la démarche revient en propre à la personne concernée.
Et ce n’est pas non plus parce qu’on la demande qu’on est obligé·e de la faire valoir : il n’est pas nécessaire de porter à la connaissance de son employeur ou d’un recruteur qu’on détient la RQTH.
Si l’information est partagée, le document ne mentionne ni la nature du handicap ni le taux d’incapacité.
Objectif : garantir l’emploi pour tous‧tes
La RQTH n’est pas seulement censée assurer un cadre de travail adapté aux personnes porteuses de handicap, elle a surtout été mise en place pour garantir l’emploi en premier lieu. Si la RQTH n’est pas une obligation légale, en revanche, l’OETH l’est : il s’agit de l’Obligation d’emploi des travailleurs‧euses handicapé‧es.
Cette obligation incombe aux entreprises privées de plus de 20 salarié‧es depuis la loi du 10 juillet 1987 et leur impose un quota de 6% de travailleurs‧euses handicapé‧es. Les boites qui ne respectent pas l’OETH doivent s’acquitter d’une contribution financière à l’Agefiph.