Le handicap invisible

Si je vous dis “handicap”, quelle est la première image qui vous vient à l’esprit ?

Probablement celle du fameux pictogramme ♿ : une personne en fauteuil roulant.

Pourtant, sur 12 millions de personnes reconnues en situation de handicap, plus de 9 millions vivent avec un handicap qui ne se voit pas au premier regard.

Oui, vous avez bien lu : 80% des handicaps sont invisibles.

Ça vous étonne ? Vous n’avez jamais entendu parler de “handicap invisible” ?

Nous voilà au cœur du problème : c’est le comble pour un handicap invisible d’être invisibilisé, n’est-ce pas ?

Et pourtant, vous êtes entouré‧es de personnes concernées.

Car le handicap invisible a 1000 visages : il est le diabétique, l’autiste, la dyslexique, le malvoyant, la personne atteinte d’endométriose, mais aussi le schizophrène, la bipolaire…

Des personnes qui, au travail, se rendent elles-mêmes invisibles en ne demandant pas la RQTH, ce statut qui leur accorde des droits, mais leur colle aussi une étiquette.

Pourquoi ? Par déni, sentiment d’illégitimité, peur de la discrimination ou du regard d’autrui, mais aussi par découragement devant la complexité du système procédural.

Le 11 février 2025, la loi handicap aura 20 ans, l’heure d’interroger notre regard sur le handicap et nos politiques publiques, et de faire mieux : car il reste aujourd’hui le 1er motif de discrimination en matière d’emploi.

Par Léa François