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10 profils de collègues qu’on adore détester

Ils nous excèdent parfois, mais font tout le sel de notre vie au bureau : que serions-nous sans nos collègues insupportables ? On a dressé pour vous les 10 profils d’employé‧es qu’on adore détester, et que vous avez forcément croisés. Mais arriverez-vous à me retrouver dedans ?


11 min
22 juillet 2024par Léa François

Bien s’entendre avec ses collègues, c’est loin d’être un détail : pour 69% des Français‧es, la bonne entente avec ses collaborateurs‧trices est même plus importante que le type de travail en lui-même, confiait une étude Ifop fin 2023.

Mais bien s’entendre avec ses collègues, c’est un luxe que tout le monde ne peut pas s’offrir. Car hélas, certain‧es d’entre nous sont pour toujours condamnés à supporter les affres du collectif, et le supplice de comportements insupportables, tel Prométhée se faisant becqueter tous les jours le foie par un aigle.

Oui, certain‧es d’entre nous n’ont pas le choix et doivent composer quotidiennement avec des énergumènes qui ne connaissent ni la gêne ni la honte. Pour le bien de ces irréductibles salarié‧es, qui résistent tant bien que mal aux assauts des malotrus, et pour faire la lumière sur ce sujet trouble, nous avons mené l’enquête sur ces collègues qui peuplent nos entreprises. Le constat de cette étude est alarmant : il existe bel et bien différentes typologies de collègues insupportables. La rédaction du Daily Swile en a dressé la classification pour vous.

1-Le commentateur sportif

Ce collègue, il a clairement loupé sa vocation. À l’image d’un commentateur sportif, il meuble, il meuble, et il meuble encore. Comme si le silence lui faisait douter de sa propre existence : est-ce que je suis ? Est-ce que je ? Est-ce que ? (Si t’as la ref, t’as la réf. Sinon tant pis).

Bosser à côté de lui, c’est bénéficier d’un petit fond sonore permanent. Or, vous n’avez pas allumé la radio. Sa vie consiste à commenter chaque micro-action effectuée, le tout ponctué d’innombrables onomatopées : des mails qu’il découvre (”ah mais oui bien sûûûûr”) aux pdf qu’il jette dans la corbeille de son ordi (”tac, ça, ça dégage”), en passant par la réorganisation de son bureau (“donc ça je le mets là, hop”). Son credo ? C’est pas “faire ce qu’il dit”, mais “dire ce qu’il fait”.

Pourquoi on l’aime quand même : il anime le silence parfois glacial de votre open space.

2- Le Jean-Michel Brasse-de-l’air

Pour un professionnel, c’est un professionnel ! De l’esbroufe, pardi. Jean-Michel-brasse-de- l’air est ainsi bien nommé car il ne tient jamais en place, pour qu’on le croit sans cesse affairé. Que fait-il en réalité ? Tout, sauf son travail.

D’ailleurs, il s’est auto-attribué des tonnes de micro-tâches que personne ne lui a assignées : réapprovisionner les toilettes en PQ, rajouter des ramettes de papier dans la photocopieuse, remettre de l’eau dans la cafetière... Eh oui, toute la supercherie réside en ceci qu’il est bon prince, car il se rend utile à la communauté ! Ne soyez pas dupe : il ne fout strictement rien.

Pourquoi on l’aime quand même : grâce à lui, tout est toujours bien en ordre dans les bureaux.

3-L’hypocondriaque

Espèce plus rare, l’hypocondriaque est un‧e salarié‧e intéressant‧e à étudier en milieu professionnel. C’est pour lui un environnement particulièrement hostile, où beaucoup de choses échappent à son contrôle et exacerbent son mode de fonctionnement.

Les gestes barrières ? Son catéchisme. Il suffit de l’observer lorsqu’un collègue malade rôde aux alentours : prise de recul d’au moins 1 mètre, masque dégainé dans la minute, gel hydroalcolique badigeonné sur tout centrimètre de peau apparente. Et coup de pschitt-pschitt assainissant dans l’air, ça mange pas de pain.

Le pire moment pour lui ? Les réunions. Véritable cluster en puissance, cette situation le met dans un état proche de l’apoplexie. Vous ne pouvez pas faire erreur sur la personne : il a choisi la place en bout de table, c’est lui qui a lancé la ventilation et ce sera le premier à déguerpir une fois la réu bouclée.

Pourquoi on l’aime quand même : avec ses moult précautions, il a sûrement permis aux collègues d’éviter un Covid ou deux.

4-Le réac

Lui, c’est un peu le tonton gênant des repas de famille. Les blagues border en réunion ? Sa signature. Personne ne sait depuis combien de temps il est là, tant et si bien qu’il fait pratiquement partie de la déco. C’est le vieux de la vieille : il a tout vu, tout vécu, (mais pas tout vaincu). Il sait tout mieux que tout le monde, et puis c’était mieux de son temps, et puis ça ne se serait jamais passé comme ça.

Dès qu’il ouvre la bouche, c’est pour râler et réaffirmer son statut d’ancien qui prévaut sur tous les autres. Le problème, c’est qu’il ne fait pas que parler du passé, il VIT dans le passé : le moindre micro changement dans les outils ou les process, et on dirait qu’il revit en accéléré le passage de l’âge de pierre à l’invention d’internet.

Pourquoi on l’aime quand même : il connait tout le monde dans la boite et a roulé sa bosse, il saura vous filer quelques bons tuyaux.

5-Le sportif de haut niveau

Accro au concept du bio hacking, son hygiène de vie est organisée au millimètre près : nourriture, compléments alimentaires, activité physique, sommeil… Tout est calculé, quantifié, scruté, monitoré, évalué. Bien sûr qu’il a une montre connectée.

Il arrive en vélo au bureau le matin et va faire son footing le midi sur sa pause déj. Bien sûr qu’il est sur Strava tu crois quoi. La réunion au 5ème ? Hop hop hop, on monte l’escalier à pied, non mais ça va pas. Le collègue qui allait prendre l’ascenseur s’est fait, lui, pourrir bien comme il faut.

La nourriture ? Il s’en tape. Sa lunch box quotidienne, mélange optimisé de fibres, de protéines et de féculents, n’a gustativement aucun sens, ni aucun intérêt. Le goûter ? C’est le moment du shaker protéiné. L’apéro ? Faut pas y compter, l’alcool, c’est pas bon pour ses perf, ni pour son sommeil. Et puis 22h, c’est l’heure de dodo dis donc.

Pourquoi on l’aime quand même : manque de sommeil, problèmes digestifs, besoin d’un rééquilibrage alimentaire... Peu importe votre problème, il a la solution, pas besoin d’aller investir votre PEL chez un nutritionniste ou autre spécialiste de santé.

6-Le dico sur pattes

Cette collègue - oui, c’est souvent une femme, car qui dit femme dit niveau intellectuel supérieur, dit maitrise de la grammaire, de la conjugaison et de l’orthographe (#blague #seconddegré #çavajerigoooole) - cette collègue donc… Eh bah, on n’en peut plus. Et cette virgule, elle est pas au bon endroit, et l’accord du COD placé avant l’auxiliaire “avoir”, et la concordance des temps… Ça va Hermione Granger ?

Autant, on n’hésite pas à la mettre à profit pour des tâches bien casse-couille (la relecture du rapport RSE de la boite qui fait 50 pages, ou de la prez en 200 slides pour le boss rendu demain matin 8h, ou du mail bien vénère des élu‧es à la DRH…), mais si elle pouvait ne pas ramener sa science quand on l’a pas sonnée, ça nous arrangerait tout autant.

Pourquoi on l’aime quand même : il ou elle vous évitera plus d’une fois de passer pour un con.

7-Jean-Michel Crado

On aurait tendance à lui diagnostiquer le syndrome de Diogène, tant son bureau n’a plus rien d’un bureau. C’est un amas d’immondices, de trucs infâmes. On y trouve de tout : le chargeur que vous lui aviez prêté il y a à peu près 100 ans - devenu tout collant d’une matière non identifiée, les emballages de ses derniers déj au MacDo, toute sa collection de tasses de café où pullule gentiment une culture de champignons...

Bien sûr, son hygiène corporelle est à l'image de l'entretien de son bureau : chaotique. Il n’est d’ailleurs pas vraiment étonnant que son haleine soit devenue légendaire dans le service. Peu importe l’heure de la journée, de 8h à 18h, Jean-Michel sent le claquos. Et Jean-Michel est aussi ce collègue qui aime parler très près, trop près. Sinon, c’est pas drôle.

Pourquoi on l’aime quand même : s’il y a des souris au bureau, vous devriez pouvoir assez rapidement identifier l’infestation grâce à lui.

8-Johnny English

User de quelques anglicismes, quand on évolue dans l’univers start up par exemple, c’est un incontournable. Mais en soupoudrer chacune de ses phrases, c’en est trop. C’est pourtant l’art dans lequel ce collègue excelle, celui de ponctuer chaque interaction d’un “by the way” ou “anyway”, avec une intonation nasale si méprisante qu’elle en laisserait penser que vous avez affaire au CEO. Alors que non, c’est juste Jean-Claude de la compta.

Ça, c’est le starter pack du Jonny English. Si vous avez la chance d’avoir dans votre équipe sa version 3.0, alors, déjà bravo. Bravo d’avoir tenu tout ce temps. Car, dans cette version évoluée, le perso débloque de nouveaux skills : j’ai nommé, les expressions bullshits.

Et là, accrochez vos ceintures parce que ça décoiffe : “on va se focuser sur les next steps”, “je nous cale un call en one to one”, “c’est dans le pipe”, “il faut ce mindset pour atteindre les obj”… Autant de formules pour lesquelles existe son strict équivalent en français, by the way (ça va, je rigole, j’ai jamais dit que j’étais pas moi-même complètement mindfuck par ces anglicismes. Oups, encore raté).

Sans oublier le boss de fin : celui qui ne se rend même plus compte qu'il parle complètement en franglais et qui peut vous sortir oklm dans une conversation "je suis en maybe attending, je verrai en last minute sorry mais je suis overhelmed" (true story).

Pourquoi on l’aime quand même : c’est lui qui vous sauve en anglais quand y’a un call au sommet avec les colleguos internationaux.

💡 Blague à part, vous l’aurez compris, le franglais s’est tellement immiscé dans nos habitudes de travail qu’il en est devenu un langage, avec des codes qui contribuent parfois à l’exclusion des salariés. À ce sujet, on vous recommande chaudement l’épisode “En quête de sens : les anglicismes trahissent-ils le bullshit ?” du podcast Travail (en cours) de Louiemedia pour approfondir, plus sérieusement, ce sujet passionnant !

9-Monsieur Bruit

S’il y a bien un sens qui ne doit pas être très développé chez ce collègue, c’est l’ouïe. Ou bien la seule manière qu’il a trouvé d’être au monde, c’est de se manifester via des décibels. Comme si son bien-être était proportionnel au bruit qu’il génère dans chacune de ses actions : taper sur son ordi comme s’il était en pleine audition pour un solo de piano, manger à son bureau et faire profiter ses voisins de chaque nuance de mastication, emballer ses colis Vinted en faisant crisser son bon vieux scotch marron…

Son téléphone sonne ? Bien sûr qu’il décroche à son bureau et y reste, parlant bien fort, pour faire profiter à tous‧tes de sa conversation sur son rendez-vous de dentiste qui est finalement décalé à la semaine prochaine ah mais attendez est-ce qu’on en profiterait pas pour faire un détartrage ?! Ce collègue, il n’y pas que les oreilles, qu’il nous casse.

Pourquoi on l’aime quand même : il sait porter la voix en réunion pour défendre les projets comme personne.

10-Le sauvageon

Ours mal léché, ce collègue a oublié que le bureau n’était pas sa tannière. Son expression, c’est un peu “chassez le naturel, il revient au galop”. Sauf que, clairement, il a jamais vraiment cherché à le chasser, le naturel. Il est même plutôt du genre à se vautrer dedans.

Son absence totale de manières en horripile plus d’un‧e : c’est bien lui qui vous écrit sur Slack sans même dire “bonjour” (ni “merci” une fois qu’il a sa réponse). C’est aussi lui qui vient les mains dans les poches aux pots de départ, mais se rince comme si demain n’existait pas.

C’est lui-même qui vient direct vous débriefer d’un sujet à votre bureau, alors que vous étiez en pleine conversation avec un‧e collègue sur un dossier urgent. C’est enfin lui, bien sûr, qui se lève brusquement de sa chaise à roulettes en faisant du karting contre celle de derrière, le même qui ne sait jamais remettre sa p***** de chaise à sa place, à son bureau, et la laisse trainer en plein milieu de l’open space.

Pourquoi on l’aime quand même : s’il y en a qui ne fera jamais de langue de bois, c’est bien lui ! Nature peinture, comme on dit.

Je suis sûre que vous cochez plusieurs cases de ce bingo, puisque notre étude très sérieuse et documentée nous a montré qu’on retrouve ces archétypes un peu partout en entreprise ! Cela dit, à quoi ressembleraient nos journées de boulot sans ces collègues qu’on adore détester ? Car ils ont certes plein de défauts - mais nous aussi (oui oui, je parie que vous vous êtes aussi retrouvés dans certains profils) - et on les kiffe malgré tout.

Léa François

Journaliste

Journaliste qui écrit avec ses tripes, pour porter la parole de celleux qui ne l’ont pas toujours. A postulé ici le lendemain […]

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