L’aidant du bonheur

Savez-vous compter jusqu’à 4 ? Normalement oui, car c’est au programme de maternelle, et que si vous lisez ceci, vous savez lire, donc forcément compter (c’est pas moi qui le dit, c’est le programme de l’éducation nationale).

Pourquoi je vous demande ça ? Parce que si vous savez compter jusqu’à 4, cela signifie que vous avez autour de vous, toutes les 4 personnes, quelqu’un qui sera touché par l’aidance d’ici à 2030. .

Être aidant, c’est "aider de manière régulière, et sans rémunération, un proche handicapé, âgé ou en perte d'autonomie". Cela peut prendre plusieurs formes : via de l’argent, via de l’administratif… mais tout le temps… via du temps.

En 2030, 25% de la population active sera “aidante”. Un chiffre énorme qui reste pourtant invisible aux yeux des entreprises… et des aidants eux-mêmes. Certains “aident” sans se poser la question de l’impact véritable de ce temps (et cette énergie) passés à penser à autrui. Certains n’ont même pas conscience de ce qu’ils font : c’est ce qu’on appelle le syndrome du bon fils (enfin, très souvent de la bonne fille).

Et les boites dans tout ça ? Seule 1 entreprise sur 10 a pris des mesures pour les salariés aidants (Baromètre de l’Observatoire solidaire, 2023). De l’autre, à peine plus d’un quart des salariés (27%) ont fait connaitre leur situation à leur employeur. Alors que faut-il en déduire : les entreprises ne font-elles rien parce que personne ne se déclare ou bien personne ne se déclare-t-il parce que les entreprises ne font rien ?

L’aidance est l’exemple parfait que le pro et le perso ne peuvent être entièrement séparés. L’aidance doit être au cœur de toutes les discussions et stratégies des foyers, des entreprises et donc de l’État. Parce que les bons comptes, font les bons aidants.

Par Yannick Merciris