Labeur et l’argent du beurre : être épanoui et bien payé, ce n’est pas de la gourmandise

Sommes-nous trop gourmands ? À l’heure où l’on parle de sobriété (et à juste titre), doit-on pousser cette idée jusqu’à nos exigences et nos attentes dans le travail ? Doit-on se contenter du minimum ou doit-on être ambitieux, gourmand, voire même glouton et faire en sorte de vouloir le beurre et l’argent du beurre ?

Le premier critère d’attractivité d’un job, c’est la rémunération. Une sorte de socle qui ne semble jamais bouger. Le salaire serait-il donc la solution à tous les problèmes ? C’est le raccourci facile que beaucoup peuvent prendre : aussi bien les entreprises que les salariés.

Mais alors, “que pourrait-on m’offrir de plus contre mon travail ?” La valeur de ce que l’on fait doit-elle forcément se convertir en euros… ou bien autrement ?

Ce qu’il faut plutôt comprendre, c’est qu’attirer ne signifie pas pour autant motiver. L’attractivité et l’engagement sont deux notions complémentaires, mais pas forcément corrélées. Est-ce que plus = forcément mieux ?

De la société du plus, il faudrait passer à la société du mieux. Pour certains, ce sera plus d’euros, et pour d’autres plus de temps, plus de liberté, etc. Dans tous les cas, tout le monde en ressortira gagnant. Un collaborateur épanoui est un collaborateur plus efficace. Et un collaborateur plus efficace rend son entreprise meilleure.

Finalement, quand on parle de travail, la vraie question est peut-être ailleurs : Si tout travail mérite salaire, que peut-il “mériter” d’autre ? C’est à la fois à l’entreprise et au salarié d’y réfléchir.

Alors osons prendre labeur et l’argent du beurre, parce qu’être épanoui et bien payé, ce n’est pas de la gourmandise.

Yannick Merciris