La santé des femmes, un enjeu d’égalité professionnelle

Il y a un sujet sur lequel je me suis beaucoup investie, mais pas assez déconstruite : c’est celui de la santé des femmes au travail.

J’ai compris que les pathologies qui nous touchent ont un impact sur notre bien-être et notre productivité, et donc nos carrières ; que l’invisibilisation de nos spécificités physiologiques, c’est un facteur d’inégalités et de discriminations au travail.

Mais je dois ici faire une confession.
Je suis une femme et je me bats pour rendre visible ces maux.
Pourtant, je suis moi-même atteinte d’une maladie chronique. Crampes abdominales, douleurs pelviennes et épuisement sont autant de symptômes avec lesquels je dois composer au quotidien. Pourtant, de tout mon parcours pro, je n’en ai jamais parlé à mes managers.

Ici, on touche à l’épicentre du problème : l’intériorisation de préjugés, comme celui qui consiste à croire que la santé féminine relève de l’intime ; la peur d’être stigmatisée et discriminée ; le fait d’évoluer dans des environnements pro qui vont du peu inclusif au carrément toxique.

Mais, plus que tout, je crois qu’on souffre d’un conditionnement : celui qui veut qu’on doive toujours faire plus, prouver plus, pour mériter notre place dans un monde encore très patriarcal.
Celui qui nous impose la pudeur : tais-toi, sois discrète, ne te plains pas.
Celui qu’on a fini par s’approprier comme une force : tu seras une battante, tu souffriras en silence et tu bosseras deux fois plus s’il le faut pour atteindre le même résultat.

Mais nous ne faisons qu’entretenir un système. Brisons ce cercle vicieux.
À chacun‧e sa responsabilité : à la salariée qui doit parler, au manager qui doit tendre la main, à l’entreprise qui doit infuser une culture inclusive.
S’engager pour la santé des femmes, c’est s’engager pour la santé, pour le bien-être au travail et pour un monde plus égalitaire.

Par Léa François