La flemme

Au moment où certains jonglent encore avec le décalage horaire, d’autres avec le déballage des valises pendant que les plus téméraires ont bouclé les fournitures scolaires, revient en bouche comme un petit goût de flemme. Ce petit sentiment de… “pfff pas trop envie d’y retourner”. Rien de plus naturel face à la reprise, la routine, le boulot…

Mais n’est-ce pas tout simplement un mauvais réflexe ? Comme celui de mater son téléphone quand on attend le métro ? Qu’est-ce qu’on veut vraiment dire quand on soupire : “la flemme…” ? Le Larousse définit la flemme comme “l’envie de ne rien faire”. Du coup, il faut se demander : pourquoi on a la flemme. Car on n’a jamais (ou presque) la flemme de faire quelque chose qu’on aime.

Par exemple, moi, je n’ai pas la flemme de lire SoFoot, je n’ai pas la flemme de regarder Succession, je n’ai pas la flemme de jouer avec mes enfants… Mais, parfois, j’ai la flemme de lire SoFoot, parfois, j’ai la flemme de regarder Succession, et parfois… j’ai la flemme de jouer avec mes enfants (c’est pas bien de le dire, mais c’est vrai). La flemme, si elle n’est pas systémique, n’est pas problématique.

Donc in fine, avoir la flemme de retourner au boulot n’est-elle pas une alerte sur un dysfonctionnement du travail, sur un non-alignement entre ce que l’on est, ce que l’on veut, et ce que l’on fait ?

“Mon travail me plait
Or, je n’ai pas la flemme de faire ce qui me plait
Donc, je n’ai pas la flemme de travailler”.

Serait-ce si simple que ça ?

On a tous la flemme de quelque chose. Faisons en sorte que ce “quelque chose” ne nous occupe pas jusqu’à nos 64 ans…

Par Yannick Merciris